lundi 15 mars 2004
|
La femme, compagne de l’homme n’est pas considérée dans la société à cause de certains préjugés. C’est toujours par rapport à l’homme qu’elle est définie, située, voire jugée. Cette vision condamne inévitablement la femme car elle est mise à l’écart de la gestion de la cité sur le plan politique, économique et socioculturel. Pourtant, elle joue un rôle important dans la société. Elle est symbole de vie et d’humanité.
Dans nos sociétés africaines, la femme était marginalisée, considérée comme un sexe faible. Les durs travaux exigeant de la patience lui étaient réservés. Elle devait être soumise à son mari et les quelques compensations que l’homme trouve de temps à autre dans la vie sociale lui sont refusées. Elle restait à la ferme et ne connaissait aucun loisir. Dans son foyer, elle se lève tôt le matin pour les travaux ménagers. Première à se lever, elle se couche la dernière. En tant qu’épouse, la femme doit être docile, soumise et travailleuse. Elle ne doit jamais dire un mot plus haut que son mari ; elle doit aussi respecter les traditions, ignorer toutes les activités de son mari ou du moins, faire semblant de les oublier.
En tant qu’épouse, elle doit s’occuper de son mari et de sa belle-famille si toutefois ils partagent la même cour. Comme mère, elle doit s’occuper de l’éducation de ses enfants, leur donner des soins préventifs. Pourtant, pendant ses grossesses, elle n’a pas de loisir, elle n’a pas le temps de s’occuper de sa santé, ainsi, elle est prématurément flétrie et rongée de maladies. Elle se sacrifie pour la vie et le bonheur de son enfant.
Hier, la femme considérée comme un être sacré, devrait respecter les traditions de sa famille. Ainsi, elle était donnée en mariage forcé à un homme qu’elle ne connaissait même pas ; celui-ci pouvait être un jeune comme un vieux. Elle était soumise à l’excision car selon la tradition, une femme non excisée serait infidèle à son mari, impure donc, elle n’était pas considérée comme une vraie femme. La scolarisation lui était refusée, car il était malhonnête qu’une femme étudie et sache tant de choses et cela pour plusieurs raisons : avoir l’œil sur les hommes et vouloir leur donner des ordres même au foyer. Une fois au foyer, elle n’a pas le droit de vouloir limiter ses naissances car l’enfant est considéré comme un garant de la pérennité.
Après la mort de son mari, elle était directement destinée à son frère, sans penser par ailleurs que celle-ci a un cœur, une raison, qu’elle n’est pas un objet que l’on se passe de main en main. Dans certaines sociétés, elles s’adonnent à des travaux physiques dépassant manifestement leur force comme les travaux agricoles par exemple. La plupart du temps, le travail rural réduit la femme à la bonne à tout faire. Dans le monde contemporain, une prise de conscience aiguë s’est opérée face à la condition de la femme.
L’injustice dont elle était victime a été perçue dans sa vraie dimension sur le plan social mais surtout économique, car elle jouit d’une liberté assez importante dans l’économie. Beaucoup de gens s’accordent à reconnaître que le fait de marginaliser les femmes réduit l’efficacité de presque tous les aspects du processus de développement. Les femmes instruites, éduquées, libérées ou émancipées sont plus ouvertes à l’innovation et contribuent positivement au développement du foyer et du pays. Bref !
L’émancipation de la femme peut être définie comme l’indépendance, l’épanouissement, la libération de celle-ci de l’exploitation de l’homme. Les femmes font virtuellement tout, ce que les hommes font et dans tous les domaines de la vie politique, économique ou professionnelle. C’est ainsi qu’une journée : le 8-Mars leur est consacrée chaque année et leurs droits sont reconnus depuis lors et appuyés par le sommet de Beijing en Chine, en 1996.
Des luttes sont engagées contre la mutilation génitale, les violences conjugales, les injustices comme les divorces abusifs, le droit à l’héritage et l’accès à la propriété privée. Quoi qu’il en soit, l’indépendance véritable de la femme, a pour condition première la prise de conscience par elle-même de sa propre personnalité, de la capacité à assumer son propre destin et de sa rentrée dans le monde du travail. Les pouvoirs publics, les gouvernements soutiennent toutes ces actions car les femmes sont partout majoritaires et on ne peut bâtir véritablement une nation en écartant la couche la plus nombreuse.
Et la femme africaine n’est pas en reste, surtout la femme burkinabè. Partout en Afrique, on assiste à une amélioration du statut de la femme. Elle est désormais l’égale de l’homme bien sûr en droit et en devoir même si beaucoup reste à faire. Toutefois, cette nouvelle philosophie ne doit pas faire perdre à la femme africaine, son identité de femme africaine. La véritable femme africaine émancipée est celle qui part de son statut d’Africaine pour améliorer sa vie, celle de ses compagnes et celle de son foyer. L’émancipation ne doit pas faire perdre à la femme son africanité.
Sawadogo Mathias,
secteur 25 Bobo-Dioulasso
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire