jeudi 2 août 2012

Nigeria : Patience Jonathan... une première dame qui le vaut bien ?


01/08/2012 à 17h:57 Par Clarisse Juompan-Yakam















La nouvelle secrétaire permanente de l'administration de l'État de Bayelsa.© AFP
La nomination de la première dame du Nigeria, Patience Jonathan, à un poste de haut fonctionnaire suscite le débat.
Rien n'est trop beau pour Patience Jonathan. La première dame du Nigeria est, depuis le 12 juillet, secrétaire permanente de l'administration de l'État de Bayelsa, à quelque 700 km d'Abuja. Ce poste équivaut à celui de secrétaire général au niveau fédéral. Promotion méritée ou cadeau d'anniversaire à cette mère de deux enfants qui fêtait en juillet ses 55 ans ? La nomination fait débat. Responsable d'une coalition de partis d'opposition, Sunday Frank-Oputu crie au népotisme et au favoritisme, pointant un renvoi d'ascenseur. En effet, Patience a été nommée par le gouverneur, Seriake Dickson, qui avait été fermement soutenu par le président Goodluck Jonathan lors des dernières élections. L'opinion publique, elle, doute de sa capacité à exercer cette fonction et à la concilier avec ses obligations de première dame.
À ces critiques, Dickson oppose un implacable « parce qu'elle le vaut bien » et jure ne rien faire d'illégal. Le parcours de sa collaboratrice plaide en sa faveur, dit-il, puisque cette ancienne enseignante, qui a aussi travaillé dans le secteur bancaire, a été pendant plusieurs années fonctionnaire dans l'État de Bayelsa. Nommée pour ses mérites ? Les Nigérians en doutent. Oratrice enthousiaste mais bien piètre, Patience Jonathan multiplie les fautes de grammaire qui font les délices des humoristes.
Scandales financiers
Plus grave, son nom a été associé à des scandales financiers. En août 2006, la Commission de lutte contre les crimes économiques et financiers avait ainsi obtenu du tribunal le gel de 104 millions de nairas (614 000 euros) des comptes d'une femme d'affaires proche de Patience Jonathan, suspectant un blanchiment de deniers publics détournés. Lors de sa prestation de serment, Patience Jonathan a réaffirmé qu'elle prenait ses nouvelles fonctions très au sérieux et leur consacrerait tout le temps nécessaire. D'aucuns la croient : le poste pourrait être pour cette femme indépendante le moyen d'assurer ses arrières. Un tremplin pour entrer en politique lorsqu'elle aura quitté les ors du palais présidentiel.


Lu sur Jeuneafrique.com

Union africaine UA - CPI : Dlamini-Zuma estime qu'il serait "néfaste d'arrêter Omar el-Béchir"


02/08/2012 à 09h:05 Par Jeune Afrique

La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, estime que la paix au Darfour est plus importante que la justice internationale. Selon elle, le président soudanais Omar el-Béchir fait partie intégrante d’une solution de paix dans son pays et ne doit pas être remis à la CPI.
À peine installée, premier coup d’éclat. La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est publiquement exprimée mercredi 1er août pour remettre en cause l’application du mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.

Bien qu’elle suive en cela la position officielle de l'organisation panafricaine qui avait indiqué en 2009 qu'elle ne respecterait pas le mandat d'arrêt de la CPI et avait demandé sa suspension aux Nations unies, la Sud-Africaine s’illustre par un franc parler qui tranche - c’est le moins qu’on puisse dire - avec celui de son prédécesseur, le Gabonais Jean Ping.

« Il est important de faire la paix au Soudan, surtout au Darfour. Le président el-Béchir doit participer à ça. (…) C'est plus important de faire la paix au Soudan que de se précipiter pour l'arrêter », a-t-elle déclaré mercredi 1er août devant un aréopage d'anciens chefs d'État africains. Et d’être encore plus précise.
Génocide, crimes de guerre et contre l’humanité

« Il serait néfaste d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide, car il doit être associé au processus de paix dans son pays », a-t-elle estimé. De fait, le président soudanais est accusé de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis à l'encontre des habitants du Darfour et sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2009.

Un mandat d'arrêt diversement interprété par des pays africains pour la plupart signataires du traité de Rome. Le Malawi a ainsi renoncé en juin à accueillir un sommet de l'UA car il ne voulait pas recevoir El-Béchir sur son sol. « Ça n'est peut-être pas facile, mais nous devons (...) toujours trouver des solutions à nos conflits, a plaidé Nkosazana Dlamini-Zuma. Si nous n'en trouvons pas, qui le fera ? »

(Avec AFP)