samedi 28 avril 2012

Maternité à haut risque au Soudan du Sud




L'Auteur  Anne Collet



Selon l’association Médecins sans Frontières, « la majorité de la population du Soudan du Sud reste privée d’accès aux soins de santé les plus élémentaires ». Ce constat est particulièrement vrai pour les femmes enceintes. Si la mortalité maternelle est un fléau qui touche à des degrés divers l’ensemble du continent noir, la situation est très préoccupante dans ce nouveau pays d’Afrique dont l’avènement remonte au 9 juillet 2011.

Le Soudan du Sud où les femmes représentent 60% de la population, « a le taux le plus élevé de mortalité maternelle au monde », rapporte le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Chaque année 10 000 femmes environ meurent en donnant la vie et 76 000 sont victimes de complications graves. Le Programme Des Nations Unies pour le développement (PNUD), précise que pour 100 000 naissances 2054 femmes perdent la vie. En comparaison dans l’Ouganda voisin on compte 435 décès pour le même nombre de naissances. Ce taux élevé de mortalité maternelle est exacerbé par le manque de sages-femmes professionnelles. Il y a trois ans alors qu’il n’avait pas encore acquis son indépendance, le pays comprenait environ 150 sages-femmes pour une population de huit millions d’ habitants. Les femmes enceintes n’ayant personne vers qui aller pour le suivi de leur grossesse, se sont naturellement tournées vers les accoucheuses traditionnelles avec les problèmes, entre autres, d’hygiène que cela pose.

Les nouvelles autorités qui ont pris conscience du problème sont en train de mettre en place un système de santé avec l’aide d’ONG, la priorité étant la formation d’un personnel opérationnel le plus vite possible. Il faut malheureusement compter trois ans pour former une sage-femme et en attendant, les femmes continuent de mourir en couches. Une aide précieuse est venue d’une association américaine intitulée « Initiative pour la survie de la mère du nouveau-né et de l’enfant ». Issu de l’hôpital général du Massachusetts le MNCSI a lancé une campagne de formation sur le terrain et fourni du matériel adapté aux accouchements qui fait cruellement défaut. Depuis la fin de l’année 2010, 72 volontaires qui à leur tour vont former 700 autres personnes, ont suivi le cursus. Selon le coordinateur de l’opération, Alaa El-Bashir, l’objectif est de former dans un premier temps « des travailleurs de santé capables de détecter d’éventuelles complications et d’en référer à des personnes compétentes pour les traiter ».

Un autre aspect du problème est de faire comprendre aux femmes qui accouchent qu’elles ont intérêt à faire confiance à un personnel qualifié au détriment des accoucheuses traditionnelles. Ce qui n’est pas gagné car « les femmes ont tendance à fuir l’hôpital en dépit des risques », note le quotidien canadien The Star. La majorité des femmes qui meurent en mettant au monde leur enfant, souffrent d’hémorragie et de septicémie, maux totalement surmontables dans les pays développés. Au manque de personnel qualifié vient en outre s’ajouter le problème des transports. Le Soudan du Sud ne possède en effet que 50 kilomètres de routes pavées.

Le 5 mai est la Journée mondiale des sages- femmes décrétée par l’ONU dont l’objectif est de renforcer le rôle des associations professionnelles dans le monde. Il faut espérer que cette manifestation en faisant mieux connaître le travail de ces femmes, suscite des vocations dans les pays les plus démunis comme le Soudan du Sud, avec l’espoir que le conflit, pire encore la guerre, qui se profile entre les deux Soudan ne mette à mal la bonne volonté de ceux et celles qui veulent aider les femmes à accoucher en sûreté.


Lu sur Slate Afrique




Banque mondiale : douche écossaise à Washington Banque mondiale(281) - Robert Zoellick(28) - Ngozi Okonjo Iweala(18) - Jim Yong Kim(6) 27/04/2012 à 10h:33 Par Alain Faujas Banque mondiale : douche écossaise à Washington


27/04/2012 à 10h:33 Par Alain Faujas      

Candidate à la présidence de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala a dû s’incliner devant l’Américain Jim Yong Kim. Malgré cet échec attendu, le continent garde le sourire. Les prévisions de croissance le concernant sont au beau fixe.
C’est entre rire et larmes que l’Afrique subsaharienne a vécu, lundi 16 et mardi 17 avril à Washington, les annonces de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Le continent attendait avec impatience le résultat du processus de désignation du successeur de Robert Zoellick à la tête de la Banque. Ngozi Okonjo-Iweala, 57 ans, ministre des Finances du Nigeria et ex-numéro deux de l’institution, affrontait le candidat américain, le docteur Jim Yong Kim, 52 ans, président du très réputé Dartmouth College.
Pour la première fois depuis 1944, les États-Unis ne pouvaient pas imposer automatiquement qu’un de leurs ressortissants préside la Banque mondiale, en dépit de leurs arrangements officieux avec les Européens garantissant en retour à ceux-ci qu’un des leurs dirige le FMI. En juin 2011, Christine Lagarde avait profité de cette « sainte alliance » des pays riches pour remporter la direction du Fonds. Les pays émergents avaient alors protesté en vain contre cette appropriation indue qui ne tenait pas compte de leur montée en puissance ni du surcroît de dynamisme qu’ils ont apporté à une économie mondiale en crise.
Profitant de la promesse du conseil d’administration de la Banque mondiale d’assurer une sélection « ouverte, fondée sur le mérite et transparente », celle que le monde entier appelle par son prénom, Ngozi, s’était jetée dans la mêlée avec l’appui de l’Union africaine (UA). Leur parcours commun a été un sans-faute. Ngozi Okonjo-Iweala s’est montrée la meilleure des candidats avec ses diplômes du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de Harvard ; ses vingt-cinq ans passés à la Banque mondiale, où elle a œuvré pour les plus défavorisés de la planète ; son courage manifeste quand elle a envoyé en prison le chef de la police de son pays, lors de son premier passage au ministère des Finances ; sa pugnacité qui lui a permis de faire effacer 18 milliards de dollars (15,2 milliards d’euros) de la dette nigériane ; ou encore la sagesse de ses prises de position, conciliant notamment l’indispensable protection de l’environnement et la non moins indispensable production d’énergie. De son côté, l’UA si souvent divisée s’est faite pour une fois unanime pour la soutenir, malgré la sympathie personnelle de Paul Kagamé, le président rwandais, pour son concurrent américain.
Le candidat des États-Unis
Le président Obama a donc dû faire de gros efforts pour opposer à Ngozi Okonjo-Iweala un candidat de qualité. Il a plutôt finement joué, car Jim Yong Kim n’est ni blanc, ni banquier, ni politicien, comme les précédents présidents américains de la Banque mondiale, et il n’est pas n’importe qui. Diplômé lui aussi de Harvard, il est à la fois médecin et anthropologue. Il a fait une partie de sa carrière à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour le compte de laquelle il a combattu sur le terrain le sida et la tuberculose. Depuis 2009, il présidait Dartmouth College, où il était apprécié.
De l’avis de plusieurs administrateurs de la Banque, il est très intelligent et a une réelle connaissance du monde en développement, mais par le prisme de la santé. Il ignore tout du fonctionnement de la grosse machine qu’est la Banque mondiale, de ses dix mille salariés et de la façon dont elle a alloué, en prêts et en dons, 57,4 milliards de dollars aux pays en développement entre juillet 2010 et juin 2011. Malgré ces handicaps, c’est lui qui a été choisi par les vingt-cinq membres du conseil d’administration de l’institution, lundi 16 avril. Et c’est l’Afrique qui a perdu, parce que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’ont pas su s’unir derrière Ngozi. Mais aussi parce que Jim Yong Kim a obtenu une confortable majorité de voix des pays développés, qui n’ont pas voté en fonction de son mérite mais en fonction du poids politique des États-Unis. Pourtant, la défaite est aussi joyeuse, car, comme l’a souligné la candidate nigériane, le processus de désignation des responsables de la Banque mondiale et du FMI « ne sera plus jamais comme avant ». Fini les petites magouilles entre amis !
Prévisions de croissance exceptionnelles
Mais l’Afrique a vite séché ses larmes. Les prévisions du FMI publiées mardi 17 avril et confirmées par les études de la Banque mondiale lui promettent que les deux prochaines années seront, sauf catastrophe inattendue, excellentes pour sa croissance. Avec + 5,4 % attendus en 2012 et + 5,3 % en 2013, elle se classe à la deuxième place mondiale derrière l’Asie émergente (+ 7,3 % et + 7,9 %). Certes, la Chine (+ 8,2 % et + 8,8 %) et l’Inde (+ 6,9 % et + 7,3 %) conservent des taux de progression exceptionnels… qu’égalent des pays africains aussi différents que l’Angola (+ 9,7 % et + 6,8 %), la Côte d’Ivoire (+ 8,1 % et + 6,2 %) ou le Ghana (+ 8,8 % et + 7,4 %).
Les raisons de ces performances ? Des liens financiers ténus avec le Vieux Continent qui l’ont protégée de la contagion. « La diversification des exportations vers les marchés émergents en croissance rapide a réduit la dépendance du commerce de la région vis-à-vis de l’Europe en plein ralentissement », souligne le FMI. Les exportations d’Afrique subsaharienne vers la zone euro comptent pour un tiers du total, contre deux tiers dans les années 1990. Il faut aussi noter parmi les causes de cette robuste croissance les prix élevés des matières premières, qui ont profité aux pays exportateurs et dopé les investissements dans les industries extractives.
Mais les risques de contre-performances demeurent élevés. Le FMI rappelle que les coupures de courant amputent la croissance un peu partout dans la zone et qu’une chute brutale des prix des matières premières aurait un impact redoutable. La Banque mondiale, quant à elle, redoute les effets de la sécheresse, qui, au Sahel comme dans la Corne de l’Afrique, affame, paupérise et déplace les populations. Les fruits de la croissance du continent ne sont pas encore vraiment partagés.


Lu sur Jeuneafrique.com

RDC - Kinshasa : 64 % de femmes connaissent un harcèlement sexuel au travail, selon une étude du ministère de la Santé



avril 27, 2012, | Radio Okapi
 

Des autorités gouvernementale et ceux des organisations internationales le 27/04/2012 à Kinshasa, lors de la célébration de la journée mondiale de la sante et sécurité au travail. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Le ministère de la Santé a présenté ce vendredi 27 avril les résultats d’une étude sur la promotion de la santé au travail. L’enquête, menée dans quinze entreprises publiques et privées de la ville de Kinshasa du 13 au 17 Septembre 2010, a porté sur un échantillon de trois cent deux travailleurs. 64,3 % de femmes interrogées ont affirmé avoir déjà été victimes d’un harcèlement sexuel dans leur travail.
L’enquête révèle que la plupart des travailleurs ont des relations sexuelles à risque. Plus de 30 % des enquêtés indiquent avoir eu entre deux et quatre partenaires sexuels sur le lieu de travail.
L’étude démontre également que plus de la moitié des enquêtés travaillent sous le stress et la nervosité à cause d’un emploi non satisfaisant.
Le taux de consommation du tabac dans les quinze entreprises où l’étude a été menée s’élève à 25,4 %.  Mais 86,1% d’enquêtés affirment être mis mal à l’aise par la fumée des cigarettes.
L’étude épingle aussi la consommation d’alcool au travail. Le taux d’alcoolisme est de 71,2 %.
Plus de 30 % de travailleurs ont déclaré que la consommation de l’alcool leur permettait de surmonter le stress et la tristesse.
Pendant la présentation des résultats de l’enquête, les représentants de la société brassicole Bralima et de la compagnie pétrolière Sep/Congo ont relevé les risques encourus par leurs travailleurs, exposés à des produits chimiques nocifs à la santé.
Les experts qui ont mené cette enquête, réalisée avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé, ont souhaité qu’elle soit étendue à d’autres provinces pour dégager une vue générale de la santé au travail dans l’ensemble du pays.

mardi 24 avril 2012

EXCLUSIF AFP - L'otage suisse enlevée au Mali a été libérée

 Une vue de Tombouctou, dans le nord du mali, le 3 avril 2012, avec un bâtiment public vandalisé AFP/Archives -

L'otage suisse enlevée le 15 avril à Tombouctou, dans le nord du Mali, a été libérée mardi dans la région et remise aux services de sécurité du Burkina Faso, a constaté un journaliste de l'AFP.

Arrivée à bord d'un pick-up en robe et turban noirs mais le visage découvert, Béatrice Stockly a ôté cette tenue avant de prendre place dans l'hélicoptère parti dans la matinée du Burkina Faso pour la récupérer, et qui a très rapidement décollé, a-t-on constaté.

Agée d'une quarantaine d'années et vivant depuis lontemps à Tombouctou, l'otage, une chrétienne très impliquée dans les actions sociales, avait refusé de quitter la ville après sa chute le 1er avril aux mains du mouvement Ansar Dine, appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Elle se trouvait entre les mains d'Ansar Dine, qui l'avait reprise au groupe responsable de son rapt et s'était dit prêt à la libérer, avait-on appris dimanche de sources sécuritaires et locales.

Le ministère suisse des Affaires étrangères s'était dit lundi "en contact avec le groupe auprès duquel" se trouvait l'otage.

Une source bien informée avait indiqué dimanche à l'AFP qu'Ansar Dine, groupe dirigé par l'ex-rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, avait "rejeté une offre de médiation humanitaire, disant préférer discuter directement avec la Suisse".

Un responsable de la sécurité à Tombouctou a expliqué de son côté que la Suissesse avait été enlevée par "une milice privée qui avait l'intention de la revendre à Aqmi", qui avait passé la "commande" de ce rapt à des "sous-traitants".

"Dans un premier temps, les sous-traitants ont amené Béatrice à une dizaine de kilomètres de Tombouctou. Le lendemain, quand ils ont voulu l'amener plus loin, des éléments armés du groupe Ansar Dine, maître de Tombouctou, les ont poursuivis. Il y a eu des coups de feu échangés et les sous-traitants ont été obligés d'abandonner l'otage", a raconté cette source.

Le nord du Mali est sous le contrôle de rebelles touareg, d'Ansar Dine, d'Aqmi et d'autres groupes armés depuis près d'un mois.

Après la libération de la Suissesse, 19 otages restent retenus au Sahel par les jihadistes d'Aqmi et un groupe considéré comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao): douze Européens enlevés dans des pays de la région et sept diplomates algériens kidnappés à Gao (nord-est du Mali).

Mardi dernier, une Italienne de 53 ans, Maria Sandra Mariani, enlevée le 2 février 2011 en Algérie, a été libérée et récupérée par les autorités burkinabè dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali, sous contrôle d'Ansar Dine.

Le Burkina du président Blaise Compaoré joue depuis des années un rôle de premier plan dans les libérations d'otages kidnappés dans la bande sahélo-saharienne.


Malia, l'orchidée métisse du Malawi

Née en Afrique puis élevée en Angleterre, Malia compte déjà quatre disques à son actif. Sur son dernier album Black Orchid, elle reprend des titres de la légende américaine Nina Simone. Un hommage à cette chanteuse exceptionnelle, mais aussi à la combattante des Droits civiques.




«My skin is black, my arms are long; My hair is woolly, my back is strong; Strong enough to take the pain, inflicted again and again». (Ma peau est noire, mes bras sont allongés. Mes cheveux sont frisés, mon dos est fort. Assez fort pour supporter la douleur, infligée encore et encore.)

La même intensité, la même colère contenue, la même sensualité. Quarante-six ans après l’écriture de ses paroles par Nina Simone, Malia se réapproprie avec passion le titreFour Women. En décidant d’interpréter 13 morceaux de la grande prêtresse de la soul, décédée en 2003, la chanteuse originaire du Malawi s’est lancé un défi de taille. Mais malgré tout le poids de la légende, Malia y voit juste du plaisir.

«Je n’ai pas peur, car ce sont des chansons incroyables. Les paroles sont intemporelles. Il faudrait être vraiment mauvais pour les faire sonner de façon horrible.(…) Pour moi, elle est ma déesse et je suis son disciple», raconte avec un grand sourire, la jeune femme, confortablement installée dans le canapé d’un hôtel parisien.

Bien plus qu’un simple hommage, l’artiste se sent connectée avec celle qu’elle aime à décrire comme une «orchidée noire»:

«Quand j’ai commencé à chanter, j’étais très influencée par des gens comme Nina Simone, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, mais je pense que c’est celle avec laquelle je répondais le plus. Peut-être parce qu’elle était encore vivante, et qu’elle était plus accessible que d’autres. Elle semblait aussi avoir un impact plus important sur moi, elle avait une profondeur qui dépassait la musique, la politique ou encore les femmes.»

Dans les années 60, Nina Simone fût en effet une militante active de la cause des Noirs américains et de la lutte pour les Droits civiques. Un combat non-violent qui touche encore aujourd’hui Malia:

«Je ne viens pas des États-Unis, mais je comprends toute la souffrance qui découle de l’oppression, de cette douleur profonde, d’être incapable de se lever, et de ne pas se faire tuer. Elle a fait beaucoup, mais elle était encore au-delà de ça, elle n’avait pas de couleurs, ni de race. Elle parlait directement au cœur de beaucoup de personnes

Dans les yeux doux et à la fois si déterminés de l’interprète de jazz, on retrouve la force de son aînée. Une beauté brute et sans fard qu’elles partagent, mais aussi une histoire commune. Même si les deux chanteuses n’ont pas vécu sur les mêmes continents ni à la même période, elles ont fait face à la même intolérance.

Ni noire, ni blanche

Malia est née au Malawi. Coquette, elle refuse de dire son âge, mais raconte sans tabou son enfance dans ce petit pays d’Afrique australe. Son père, un Britannique a fait la connaissance de sa mère au détour d’un marché.

«Il travaillait comme ingénieur, et elle était une jeune fille du Malawi, vendant des patates douces. C’est l’histoire de leur rencontre. Il achetait de la nourriture et c’était une jolie fille. Ils ont terminé ensemble. C’était déjà très progressif à cette époque. Je ne peux que leur rendre hommage pour ça. Je pense que c’était très difficile pour eux. Cette relation qu’ils avaient devait être entachée d’incompréhension et de souffrances, mais cela a tenu», explique-t-elle avec émotion et une grande fierté.

Le Malawi de l’époque venait tout juste d’obtenir son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni(1964). Dans la société, le racisme était toujours très présent:

«Les Noirs, moi inclus, étaient discriminés. Mais nous ne pensions pas que ce n’était pas naturel, pour nous c’était normal. (…) Je me rendais juste compte, que je n’étais ni noire ni blanche, j’étais de races mélangées, cela signifiait quelque chose d’autre. Je me rendais compte que ma mère était noire et qu’elle était traité d’une manière différente que mon père. Tu grandis avec cela et tu sais qu’il y a quelque chose qui n’est pas juste, mais quand tu es enfant, tu ne sais pas comment l’articuler.»

Ce n’est que lorsqu’elle quitte à l’adolescence son pays natal pour l’Angleterre avec toute sa famille, que Malia prend véritablement conscience de cette inégalité:

«Au Malawi nous vivions sous un gouvernement totalitaire. On apprenait ce qu’on voulait bien nous apprendre. Il y avait beaucoup de censure. Je ne connaissais pas l’esclavage car on ne me l’avait pas enseigné à l’école

Des années plus tard, elle se rappelle encore d’un épisode qui l’a particulièrement marquée à son arrivée à Londres. Alors qu’elle fait la queue dans un grand magasin, elle est blessée par l’attitude de sa mère qui s’écarte devant les Blancs:

«Elle n’arrêtait pas de laisser passer les gens. Je lui ai demandé ce qui se passait. Mais elle ne comprenait pas. J’étais vraiment en colère et j’ai essayé de lui expliquer que ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Je pense que maintenant elle comprend plus. Mais pour sa génération, cela reste en toi.»

De Londres à New York jusqu’à Paris

Dans le petit appartement familial, la jeune fille se documente aussi sur l’histoire des Noirs grâce aux grandes figures de la soul qu’elle découvre:

«J’aimais aller dans des boutiques de musique, comme sur Kings Road, trouver de vieux albums. C’est devenu un hobby. J’étais fascinée par ces déesses. Écouter Billie Holiday chanter Strange Fruit, c’était comme rencontrer un extraterrestre, c’était tellement différent pour moi, je n’avais jamais rien entendu de tel

De répétitions dans les garages de ses amis à des premiers concerts dans des bars ou des restaurants, Malia commence peu à peu à envisager de suivre la trace de ses idoles. Sûre de son talent, elle décide de tenter l’aventure américaine.

«Je suis allé à New York car je voulais être une grande star, mais j’étais vraiment très naïve. Je demandais aux gens si je pouvais jouer avec eux, si je pouvais rencontrer des musiciens. J’allais à plein de concerts. C’était sympa, mais cela m’a aussi donné un coup de pied au cul, ce n’est pas juste parce que tu veux être une chanteuse que tu deviens une professionnelle. Tu dois passer par certaines étapes. C’était une bonne leçon pour moi», se souvient-elle dans un grand éclat de rire.

Ce séjour va pourtant changer sa vie. Dans une boutique où elle travaille, elle entend un morceau de la Française Liane Foly:

«C’était jazz et soul, et elle a une voix tellement incroyable. Quand je suis revenue en Angleterre, j’ai contacté son label, Virgin, et j’ai demandé à avoir le numéro d’André Manoukian (NDLR : le producteur de Liane Foly). J’ai réussi à le contacter par son manager, je lui ai envoyé mes démos et il a aimé. Je suis allée à Paris et nous avons commencé à travailler.»

Devenue la protégée de l’auteur-compositeur français, elle enregistre avec lui son premier album,Yellow Daffodils, puis deux autres disques Echoes of Dreams et Young Bones.

La lumière du Malawi

Désormais installée à Zurich en Suisse, Malia se félicite d’avoir toujours suivi son instinct. Même si elle avoue que son pays d’origine lui manque, elle ne regrette pas d’avoir eu la chance de partir pour l’Europe:

«La personne que je suis devenue, n’aurait jamais pu faire ce qu’elle a fait au Malawi. Je n’aurais pas pu devenir une chanteuse, ni en vivre, ni connaître toute la joie que j’en ai retiré. Si j’étais restée au Malawi, ma vie aurait été totalement différente, je me serai mariée beaucoup plus tôt, j’aurais eu des enfants. Cela aurait pu être une bonne vie, mais je suis reconnaissante d’avoir pu aller en Angleterre car cela m’a donné une éducation.»

L’artiste anglo-malawienne est rentrée plusieurs fois chez elle, mais ces séjours sont souvent douloureux.

«Ce n’est plus le Malawi que j’ai connu, il y a beaucoup de pauvreté, de maladies, beaucoup d’orphelins. C’est accablant. À de nombreux points de vue, c’est pire. La population doit faire face à plus de problèmes comme le sida. A l’époque, nous n’avions pas entendu parler de cela», explique émue, la chanteuse.

Mais cette tristesse laisse bien vite la place à un nouveau sourire. Comme dans les morceaux pourtant sombres de Nina Simone, Malia en retire une rage de vivre. Terriblement optimiste, l’artiste préfère conclure en insistant sur la richesse de la terre de ses ancêtres:

«C’est un pays vraiment très beau, avec des lacs magnifiques, je n’ai jamais rencontré des gens comme ca, ils sont tellement merveilleux. Ils rigolent. Ils ont cette lumière. Ma vie n’est pas terminée, j’espère y retourner.»


Stéphanie Trouillard



Ouganda: un policier suspendu pour avoir saisi le sein d'une opposante






 Des opposantes ougandaises font face à un policier pendant une manifestation à Kampala, le 23 avril 2012 AFP Isaac Kasamani

Un agent de police soupçonné d'avoir saisi une responsable de l'opposition ougandaise par le sein en vue de l'arrêter, a été suspendu, a indiqué mardi le ministère ougandais de l'Intérieur, alors que l'incident a suscité une vague de protestation en Ouganda.

"Un agent a été suspendu le temps de l'enquête", a déclaré James Baba, ministre délégué aux Affaires intérieures, dans un communiqué, sans préciser si l'agent en question était un homme ou un femme.

"L'incident s'est déroulé lors de l'arrestation d'une femme suspectée de plusieurs violations du code de la route et qui a refusé de se plier aux instructions légitimes d'un agent de police. Il semble que cette dame ait subi une agression en résistant à son arrestation", poursuit le ministre dans ce texte.

Cet incident a déclenché une vague de protestations en Ouganda. Lundi, une douzaine de femmes avaient manifesté, pour certaines en soutien-gorge, en direction du principal poste de police de la capitale, pour exprimer leur colère.

"Comment est-ce que vous vous sentiriez si on vous pressait les couilles?" interrogeaient notamment, sur des pancartes, les manifestantes.

Vendredi, la télévision ougandaise avait diffusé des images montrant un agent en tenue anti-émeute saisir par un sein Ingrid Turinawe, l'une des responsables du Forum pour le changement démocratique, principal parti d'opposition, pour la faire sortir de sa voiture et l'arrêter, lors d'une tentative de manifestation de l'opposition.

SLATE AFRIQUE AVEC L'AFP - 24/04/2012

mardi 17 avril 2012

Khoudia Mbaye : ‘’Je ne considère pas ma nomination comme un terminus’’

Mardi 17 Avril 2012 - 05:46

Khoudia Mbaye, le nouveau ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat ne considère pas sa nomination à ce département dans le gouvernement du Premier ministre Abdoul Mbaye comme ‘’un terminus’’ dans sa carrière.




Khoudia Mbaye : ‘’Je ne considère pas ma nomination comme un terminus’’
‘’Je ne considère pas ma nomination comme un terminus. C’est une étape dans la lutte pour l’intérêt général’’, a-t-elle notamment dit, lundi, au cours de la cérémonie de passation de service avec Oumar Sarr.

Khoudia Mbaye a rappelé que partout où elle est passée, elle a essayé de ’’tout faire pour l’intérêt général’’.

‘’Je ne veux pas qu’on me cache certaines choses. Je prends ma responsabilité, prenez vos responsabilités’’, a lancé Khoudia Mbaye à ses collaborateurs, tout en indiquant qu’elle ’’préfère des encouragements à des félicitations’’.

Pour sa part, son prédécesseur Oumar Sarr a indiqué que durant son magistère , il y a eu ‘’une grande avancée’’, dans les domaines de l’habitat, la construction et la prévention des inondations.

P.-S.
BHC/AD
La rédaction (Leral.net )

Le colonel Bibiane Ngoubou invite la femme gabonaise à s’affirmer pour être considérée dans la société

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photo_2Libreville, 15 avril (GABONEWS) – Le colonel Bibiane Ngoubou a déclaré, dans un entretien exclusif avec Gabonews à l’issue de la célébration de la 11ème édition de la Journée de la Défense Nationale dédiée aux femmes que « la femme doit s’affirmer pour être considérée dans la société et qu’elle ne soit plus là, reflétant une image de sexe faible. ».(Propos recueillis par Murielle Mendoua.)

GABONEWS (GN) : Bonjour Madame, quel sentiment cela vous fait d’être à l’honneur aujourd’hui après cinquante ans de présence au sein des forces de Défense au Gabon ?

Colonel Médecin, Ngoubou Bibiane (NB): C’est un grand honneur pour la gente féminine exerçant dans les forces de Défenses et de sécurités au Gabon. Cela prouve à suffisance que les autorités de notre pays accordent un prix au travail et à l’apport de la gente féminine au sein de la société Gabonaise toute entière.

Cinquante ans c’est toute une vie, un parcours quelque fois parsemé d’embûches, mais que la femme militaire a su surmonter tout en se surpassant pour atteindre le but final qui reste la réussite au même titre que les hommes.

GN : Est-il aisé pour une femme d’exercer les métiers des hommes dans l’armée ?

NB : A mon humble avis, je pense qu’il n’est pas difficile pour une femme d’être militaire et de servir dans l’armée aux côtés des hommes, l’essentiel c’est de vouloir, de participer et de travailler ensemble.

GN : Peut-on penser que tout est acquis d’avance pour la femme militaire ?

NB : Non, à partir du moment où l’on fait tout pour s’intégrer, il y a toujours une lutte, il faut la gagner, il faut se battre pour avoir quelque chose. Donc il faut d’abord vouloir et quant on veut, on peut.

GN : Qu’est-ce qui peut motiver une femme à intégrer l’armée et quelle est le rôle de la femme au sein de l’armée ?

NB : Plusieurs raisons peuvent amener une femme à intégrer l’armée, mais pour ma part c’est mon sens très prononcé de l’ordre qui m’a motivé à servir dans l’armée. La règle numéro 1 de l’armée étant l’ordre, alors je me suis dis que je me sentirai à l’aise dans ce cadre là. La femme joue au même titre que l’homme un rôle important au sein des forces de défense, elle participe énormément de par son sérieux et sa détermination à l’avancement de l’armée dans notre pays et dans le monde.

GN : Après plus de quinze ans de carrière militaire, quels ont été vos souvenirs les plus marquants ?

NB : J’ai pour habitude de ne pas parlé de souvenirs malheureux, mais je retiens que les plus beaux moments de ma carrière sont ceux que j’ai passé en campagnes, lorsque nous nous déplaçons pour des campagnes médicales, j'en garde de très bons souvenirs.

GN : Un message à l’endroit des autres femmes souhaitant intégrer l’armée ?

NB : A la femme militaire d’abord, je dirai ceci : intégrer l’armée est un sacerdoce, et donc, la femme militaire est tenue d’exercer et de servir avec abnégation et dévouement en vue de mieux assurer sa fonction. Et aux autres c’est aussi la même chose, la femme doit s’affirmer pour être considérée dans la société. Qu’elle ne soit plus là, reflétant une image de sexe faible.

GN/MM/YKM/12

Sénégal: Le féminisme de Mariama Bâ relu, 30 ans après sa disparition

Dakar — Plus de 30 ans après sa mort -le 17 août 1981, Mariama Bâ continue d'être saluée et célébrée comme une écrivaine de légende autant qu'une référence du combat féministe, même si avec le recul, son engagement en faveur de la gente féminine doit être ramené sous l'angle de la promotion de la famille de façon générale, font observer des proches de l'auteur de "Une si longue lettre".

Le féminisme de Mariama Bâ relu, 30 ans après sa disparition

À travers cet engagement jugé féministe, Mariama Bâ souhaitait surtout que la femme gardât sa place au sein de son foyer tout en cherchant à se rendre utile à la société, contrairement à certaines idées reçues. Née le 17 avril 1929, elle aurait eu 83 ans ce mardi. Selon des proches de l'écrivaine, elle n'a jamais rencontré de réels problèmes pour mener de front sa vie de mère et son combat pour la promotion des droits des femmes. Elle a eu neuf enfants (sept filles et deux garçons).

Il reste que la Sénégalaise est présentée comme la première romancière africaine à décrire la place faite aux femmes africaines dans la société. Mariama Bâ s'était engagée pour de nombreuses associations féminines, en propageant l'éducation et les droits des femmes. À cette fin, elle prononçait des discours et publiait des articles dans la presse locale. Ses oeuvres reflétaient les conditions sociales de son entourage immédiat et de l'Afrique en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : la polygamie, les castes, l'exploitation des femmes, le manque de capacités à s'adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux.

"Malgré l'étiquette de féministe qu'on lui collait, elle tenait beaucoup à sa vie de femme au foyer. Si elle pensait un seul instant que sa vie associative pouvait mettre en péril son foyer, l'éducation de ses enfants, elle aurait tout stoppé net", témoigne sa fille Aminata Diop.

"Pour elle, se battre pour les droits des femmes n'était pas un combat contre l'homme, mais avec l'homme dans un esprit de complémentarité. C'était une femme de consensus, de compromis, elle était aussi bien à l'aise dans son rôle de femme, de mère que de femme active/moderne", ajoute Mme Diop.

"Ses amies se demandaient comment elle pouvait allier de manière si intelligente la tradition et la modernité. La vie de ma mère traduisait bien le concept de Senghor : +enracinement et ouverture+, dit-elle dans sa vie de tous les jours", dit-elle. "Ma mère est entrée dans le féminisme parce que ses enfants étaient devenus grands et je pense qu'elle avait beaucoup plus de temps à accorder à sa vie associative vu que mon père (Boubacar Obèye Diop, journaliste et ancien ministre de l'Information) était vraiment impliqué dans la vie politique", explique pour sa part Maguette Diop, une des autres filles de l'écrivaine.

"Dans ces moments de liberté, elle a senti le besoin de se rapprocher des femmes intellectuelles (feue Abibatou Niang, feue Aminata Maiga Ka, Abibatou Guèye...)", note-t-elle, ajoutant : "Avant d'intégrer ce cercle (femmes intellectuelles), elle a commencé par organiser des tontines de quartier avec des amies comme Yacine Ndiaye." Mariama Bâ a véritablement balisé la voie des lettres pour de figures majeures de la scène littéraire sénégalaise actuelle, à travers des oeuvres de référence qui ont contribué, comme jamais peut-être, à la renommée de la culture et des valeurs de société sénégalaises.

Pourtant, Mariama Bâ n'a pourtant publié que deux textes. Il y eut d'abord l'inévitable "Une si longue lettre", son premier roman publié en 1979. Un ouvrage qui a connu un très grand succès, aussi bien au Sénégal qu'à l'échelle internationale. Traduit en plusieurs langues, il obtient le prix Noma, en novembre 1980, à Francfort. "Chant écarlate" a ensuite suivi, annonçant une carrière littéraire prometteuse qui prit prématurément fin, puisque cette oeuvre a été publiée à titre posthume, peu après la disparition de son auteur, le 17 août 1981.

"Le ronron de ma vie d'institutrice, d'épouse et de mère, mes neufs enfants qui ont grandi et le temps qui se libérait, m'incitèrent à étendre ma lutte au-delà du cercle privé des tontines", a-t-elle soutenu à son entourage, au moment de s'engager réellement dans une action militante, vers la fin des années 60. Ainsi, Mariama Bâ devint membre de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS), créée sous l'impulsion du président Senghor en 1977 au Cap des Biches, secrétaire générale du Club Soroptimiste International de 1979 à 1981.

Membre de l'Amicale Germaine Legoff, regroupant toutes les anciennes normaliennes, elle fut aussi membre du Club de Dakar et du Cercle Fémina, une association de solidarité. Mariama Bâ pensait fermement que la femme est animée d'un idéal politique, mais estimait que les partis politiques ne présentaient pas un cadre idéal d'expression pour la gente féminine. Au contraire des associations, véritables plateformes de libre expression.

"Il y a des difficultés réelles pour la femme dans le militantisme politique. Si la femme est animée d'un idéal politique, si elle ne veut pas seulement être un support, un objet qui applaudit, si elle a en elle un message politique, il lui est difficile de s'insérer dans un parti politique. Les hommes sont souvent égoïstes", constate-t-elle, par exemple, dans une interview parure dans l'édition de novembre 1979 du magazine Amina.

Pour Mariama Bâ, "le travail de la femme corse davantage la difficulté du militantisme politique. Au niveau des partis, les organisations féminines connaissent des tiraillements inconnus des organisations masculines du fait du tempérament de la femme". "La femme a l'émotion facile et la langue bien pendue. Quand elle rencontre une rivale sur son chemin, elle se met sans hésitation à fouiller dans son passé, pour ressusciter la grand-mère sorcière ou un fait sordide du grand-père", insiste l'écrivaine dans cette interview.

"Au lieu de placer la lutte sur le plan idéologique, elle instaure la lutte sur le plan personnel. Toutes ces difficultés font hésiter bien des femmes à entrer dans l'arène politique. Dans le militantisme politique, l'octroi de postes comme les portefeuilles ministériels, les sièges de députés doublent les rivalités", poursuit Mariama Bâ.

Au contraire, souligne-t-elle, "quand on a envie de travailler sainement, qu'on ne recherche pas à être connue, les associations féminines offrent des cadres d'évolution aux angles plus arrondis".

"Il y a des manoeuvres plus aisées sans hargne, sans rogne, sans grogne. Les associations féminines donnent les mêmes moyens d'épanouissement que les partis politiques. La promotion de la femme et de l'enfant sont souvent le mobile de leurs actions, même des femmes politiciennes."

source: APS

jeudi 12 avril 2012

Une Algérienne invente le voile absolu

Féminisme et islamisme font-ils bon ménage? Une candidate aux législatives algériennes fait campagne, entièrement voilée et avec le portrait de son mari, un islamiste notoire.

Une Algérienne dans un bureau de vote lors du scrutin des législatives de 2007. © REUTERS/Zohra Bensemra

l'auteur


La femme d’un leader islamiste algérien se présente aux prochaines élections législatives en Algérie. Signe particulier: elle refuse les photos et fait campagne dans les journaux avec… le portrait de son mari. Extrait d’un entretien, véritable morceau d’anthologie d’un discours islamiste féministe qui monte en Algérie.

L’entretien est publié par le journal Echourouk, grand tirage arabophone en Algérie et «organe» du triptyque qui vend le mieux: sexe, fatwas et faits divers trash. Plus que les réponses de la candidate, c’est son choix d’illustrer sa campagne par l’unique photo de son mari, Abdellah Djaballah, qui a provoqué la stupeur.

Djaballah, l’époux-portrait, est un leader islamiste connu, chef de plusieurs partis politiques torpillés, cycliquement, par le pouvoir et actuel leader d’une formation née après l’ouverture post-printemps arabe, le Front pour la liberté et la justice. Pour le scrutin du 10 mai, il a songé à placer sa femme dans la liste d’Alger, la capitale, ainsi que son frère. La raison? La sécurité et la prévention des coups d’Etat interne. Après avoir subi plusieurs trahisons de proches collaborateurs dans d’anciens partis comme Ennahda et El Islah, le leader islamiste a changé de vision concernant la candidature de membres de sa famille, expliquera-t-il au journal en ligne TSA:

«J’étais contre ce principe. Mais, l’expérience a prouvé que Djaballah fut trahi par les plus proches de ses collaborateurs. Il est vrai que je n’ai pas encouragé ma femme et mon frère à se porter candidats, mais je ne les ai pas empêchés pour autant.»

Qui est la femme la plus voilée d’Algérie?

Elle s’appelle Fatima Ismaël. Selon Echourouk, elle ne porte pas le voile intégral mais un niqab avec lunettes et long voile. C’est dire qu’on ne voit pas grand-chose d’elle. Et pire, elle refuse qu’on publie sa photo dans les journaux car elle ne veut pas «devenir une marchandise médiatique», selon ses propos. Du coup, la dame osbcure invente le voile absolu, celui qu’on ne peut même pas voir.

En Algérie, il faut en effet distinguer des «familles» de voilées: le voile hidjab-Rotana désigne ce voile porté par des jeunes filles sur les cheveux, associé à des pantalons jeans taille basse ou ultra serrés. Produit de l’envie de séduire et de l’obligation de se cacher, entre 18 et 30 ans. Rotana est un groupe de chaines de musique, cinéma et show-biz appartenant au Libano-Saoudien Al Walid ibn Talal, l’un des hommes les plus riches du monde.

Vient ensuite le hidjab «normal» avec voile et robe longue. Puis, le voile intégral, alias le hidjab chari, du mot Chari’aa, comprendre : selon la loi de Dieu. Noir, sombre, total. Ensuite vient la burka, bien connue des Français et le burkini, maillot de bain qui cache tout le corps et ses courbes et que les femmes islamistes utilisent pour nager sans être nues. A la fin de cet arbre involutif, vient enfin le voile absolu de Fatima Ismaël: la femme se voile derrière la photo de son mari pour faire campagne électorale.

Qui est la femme masquée?

«J’ai toujours milité au sein du mouvement islamique depuis 1972. Durant mon parcours qui a débuté au lycée et qui s’est poursuivi à l’université, j’ai animé plusieurs conférences dans le domaine de la daâwa, notamment sur le hidjab (voile islamique). Mon parcours dans le militantisme s’est poursuivi après mon mariage», répond Fatima Ismaël.

Comment s’est-elle décidée à se porter candidate? Selon les critères d’une love-story islamiste: «Je vais vous raconter la vraie histoire de ma candidature. Nous étions assis à la maison. J’ai proposé à cheikh Djaballah l’idée de ma candidature. Je lui ai dit que les candidatures sont un droit constitutionnel. Il m’a souri et m’a tout simplement dit: “Oui, pourquoi-pas!”. Sauf que c’est mal traduit: lu en arabe, la phrase est plus comique et rappelle un peu les scènes pédagogiques de la soumission de la femme à son époux: «Ma vie avec le cheikh est saturée de démocratie et de consultation… Je lui ai dit la candidature est un droit constitutionnel, donc je vais me présenter. Il m’a sourit et m’a dit “Fais-le”. Dans le sens tu y es autorisée.

La mode des Miss-islam

C’est une mode effectivement en Algérie durant la campagne électorale. Dans la course, et pour capter les électrices algériennes de la grande famille des islamistes et des conservateurs, il n’y a pas que Djaballah qui a «placé» sa femme.

Selon la presse, Bouteflika a lui-même imposé une autre femme du même «courant» au sein de la liste du FLN, le plus vieux parti algérien, véritable machine à gagner les sièges. Ladite femme s’appelle Asma Benkada, l’ex-épouse du cheikh pan-islamiste et président de la puissante Union internationale des savants musulmans, et qui vient d’être déclaré persona non grata par le président français, Nicolas Sarkozy, qui lui a fermé les frontières de la France après l’affaire Mohammed Merah.

L’autre femme voilée, symbole de la «famille» est Naïma Madjer, ancienne star algérienne du journal télévisé durant les années 80 et… sœur du footballeur international Rabah Madjer, ancien du FC Porto, cinquième meilleur joueur africain du siècle.

Fatima peut-elle parler aux hommes?

«Aux hommes comme aux femmes. Aux temps anciens, les femmes d’adressaient directement au prophète», répond la femme masquée par son homme.

Dans la version non traduite de l’entretien (Echourouk veille à cloisonner ses lectorats des deux langues par des traductions filtrées), Fatima répond à une question sur la polygamie supposée de son Cheikh d’époux:

«Que la femme qui possède l’adresse de la seconde épouse de mon mari me l’a donne. Je féliciterai ma concurrente pour avoir épousé l’homme le plus vertueux qui soit.» Avis aux autres femmes masquées.

Et pour la photo?

«Je ne suis pas contre l’idée de la photo, par extrémisme. Même chez moi, à la maison je refuse qu’on prenne des photos de moi.»

Et donc, pour la campagne électorale? Réponse abyssale:

«Si les gens veulent voter pour Fatima Ismaël, ils le feront pour ses idées, pas pour son portrait.»

Pour clore le sujet, la dame invisible demande à ce que l’entretien soit illustré avec le portrait de son… mari. On ne sait cependant pas comment va faire Fatima si elle est élue, face aux caméras, caméras de surveillance, journalistes…etc. La question est de fond: peut-on représenter un peuple qui ne vous représente pas?

Peut-on être élu avec la photo d’une autre personne? La loi algérienne ne dit rien dans ce sens. Fatima Ismaël s’en charge, apparemment. Avec surréalisme, qui rime avec islamisme.

Kamel Daoud

Lu sur Slate Afrque

mardi 10 avril 2012

Françoise Mianda publie « Boom au Congo-Zaïre »

publié il y a 2 heures, 38 minutes, | Denière mise à jour le 10 avril, 2012 à 6:20

Françoise Mianda vient de publier « Boom au Congo-Zaïre » aux éditions de l’Afrique nouvelle. L’ouvrage a été porté aux fonts baptismaux, mardi 10 avril, au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. Pour l’auteur du livre, le capital humain est l’élément essentiel pour le développement de la RDC.
« Chaque jour, on découvre de nouvelles richesses minières dans ce pays. Mais ce n’est pas ça le plus important. C’est d’abord le capital humain qui est le plus important », affirme Françoise Mianda.
Elle parle de grandes lignes de son ouvrage au micro de Péguy Ngolela.

http://radiookapi.net/files/20120410-entretien-francoise-mianda-46sec.mp3

lundi 9 avril 2012

Malawi : la nouvelle présidente Joyce Banda face au défi des réfromes économiques


09/04/2012 à 11h:14 Par Jeune Afrique
Joyce Banda, la nouvelle présidente du Malawi. Joyce Banda, la nouvelle présidente du Malawi. © AFP
À 61 ans, Joyce Banda est la nouvelle présidente du Malawi et la première femme chef d'Etat en Afrique australe. Une avancée démocratique qui ne doit pas faire oublier les grands défis qu'elle doit relever : relancer l'économie et réconcilier le pays avec les donateurs.Quelques heures après l'annonce de la mort du président Bingu wa Mutharika, Joyce Banda, 61 ans, a été investie, samedi 7 avril. La nouvelle présidente du Malawi prend les rênes d'un pays marqué par la dérive autocratique du président défunt et par la débâcle économique.Bingu wa Mutharika avait exclu Joyce Banda de son parti en 2010, lorsque cette dernière s'était opposée à ce que Peter, le frère du président, hérite du pouvoir. Elle avait alors fondé son propre parti, et s'était érigée en ferme opposante. Dès son investiture, la nouvelle présidente a alors appelé à l'union et à la réconciliation, en dépit des tentatives des proches de Mutharika de l'écarter de la fonction.« Cela a contribué à enraciner et consolider une culture démocratique dans le pays, et c'est une bouffée d'air frais sur notre continent africain, où les transitions sans heurts sont rares », a écrit le Sunday Times malawite dans édition du 8 avril. « Nous pouvons maintenant (...) nous concentrer sur la tâche immense de guérison et de réparation de l'indéniable chaos dans lequel est enferré notre pays », a souligné le quotidien The Nation.Dépendance au tabacLes lignes directrices du programme du parti de Joyce Banda, qui n'a pas de majorité, concernent les appels pour des investissements privés, la relance de l'agriculture commerciale et la diversification des exportations, qui dépendent trop du tabac.Pour Undule Mwakasungula, président du Comité consultatif pour les droits de l'homme, « il est important qu'elle lance rapidement des réformes politiques et économiques ». « Toute l'économie est par terre parce que les bailleurs de fonds sont partis. Je pense que, pour commencer, la présidente Joyce Banda doit regagner la confiance des donateurs », a-t-il ajouté.Une confiance qui, en effet, a été malmenée par l'ancien président. Économiste de formation, il avait réussi, au début de son premier mandat, a mettre fin à une terrible famine en instaurant une politique de financement des petits agriculteurs. Un choix qui a malgré tout fini par assécher les finances de l'État, déjà affaiblies par une baisse du prix du tabac. Privé des devises nécessaires pour importer du carburant, le Malawi s'est retrouvé confronté à des pénuries chroniques qui ont fragilisé encore un peu plus son économie.À cela s'ajoutent les dérives autocratiques du président défunt qui ont contribué à brouiller le pays avec les bailleurs de fonds, les conduisant, in fine, à suspendre leur aide. C'est pourquoi la communauté internationale, qui n'a pas encore ouvert son portefeuille, n'a pas manqué de saluer l'arrivée au pouvoir de Joyce Banda, tout en soulignant le caractère pacifique de la transition.(Avec AFP)
Lu sur Jeuneafrique.com :

mercredi 4 avril 2012

RDC: "L'Affaire Chebeya, Un crime d'Etat ?", cinéma vérité


Bien sûr, cette sortie-là n’aura pas le même écho que les glapissements du Marsupilami d’Alain Chabat. Mais « L’Affaire Chebeya, Un crime d’Etat ? », sur les écrans à compter de ce mercredi, mérite le détour. Parce que le film du documentariste belge Thierry Michel rend justice à un Congolais qui a payé de sa vie son inlassable combat pour la dignité humaine. Parce qu’il le fait avec sobriété et sans manichéisme. Le point d’interrogation du titre n’est pas qu’un artifice.

Flash-back. Le 2 juin 2010, on retrouve dans la banlieue de Kinshasa le cadavre de Floribert Chebeya, affalé à l’arrière de sa berline. A l’évidence, les tueurs ont tenté, au prix d’une mise en scène hâtive et grotesque, de maquiller en crime sexuel le meurtre du directeur exécutif de La Voix des Sans-Voix, cette ONG dont l’intransigeance aura exaspéré tour à tour le Maréchal-Président Mobutu Sese Seko, puis les Kabila père et fils. La dépouille de Fidèle Bazana, chauffeur, beau-frère et compagnon de lutte de Floribert, n’a quant à elle pas refait surface à ce jour.

Thierry Michel, qui explore depuis deux décennies les splendeurs, les tumeurs et les plaies à vif de l’ex-Zaïre, fonce aussitôt à « Kin’ ». Pour couvrir les obsèques, puis, au gré de sept séjours, l’enquête et le procès des assassins présumés, tous policiers. La première sera bâclée, sélective, manipulée. Le second « exemplaire ». « Une leçon de démocratie », soutient le cinéaste.

De fait, celui-ci a pu filmer « sans entrave » les travaux du tribunal militaire. Les magistrats iront d’ailleurs jusqu’à aménager le planning des audiences en fonction des contraintes de ce témoin aguerri. Comme s’ils voulaient, en laissant cette trace, désamorcer les suspicions de justice aux ordres. Le Wallon, en retour, déjoue les pièges du simplisme. Il filme l’ambigüité, les quasi-vérités, les demi-mensonges, les non-dits, les regards fuyants et les sourires esquissés. Il sera question à la barre de faux témoignages, de preuves escamotées, des pages de listings téléphoniques portées disparues. Ce procès apparaît donc moins comme une mascarade que comme un théâtre d’ombres. Dont celles, écrasante, du général John Numbi, patron de la police congolaise. Car c’est au retour d’un rendez-vous avec cet officier tout-puissant que Chebaya disparaît. Or, l’intéressé ne sera entendu qu’au titre de « renseignant », en clair de témoin. Lui le plus haut gradé du pays ne peut être jugé par des magistrats de rang hiérarchique inférieur… Bref, il reste hors d’atteinte.

Le casting de la « pièce » qui se joue sous l’œil de Michel -« une tragi-comédie », dit-il- desserre à l’usure l’étau du mensonge d’Etat. Il y a sur scène le Camerounais Gomer Martel, ce témoin-clé qui, menacé, ne quittera sa planque que pour fuir le pays, les avocats, les activistes de la société civile, les médias. Et bien entendu les membres du commando, à commencer par le colonel Daniel Mukalay, bras droit de Numbi.

Le 23 juin 2011, le verdict tombe : quatre peines de mort et la perpétuité pour un cinquième comparse. Mais voilà : trois des condamnés le sont par contumace ; ils ont été exfiltrés vers l’étranger peu après les faits, et le jugement épargne Numbi-le-boss. Les familles de Floribert et de Fidèle feront donc appel. Pour Annie, réfugiée à Toronto (Canada) et Marie-Josée, accueillie à Melun, l’exténuant combat continue. Les deux veuves-courage ont d’ailleurs pris part à plusieurs projections-débats de ce film, couronné en mars par le Grand Prix du Festival international du film des Droits de l’Homme de Paris, mais qu’aucune chaîne française n’envisage de diffuser pour l’heure. Séances souvent orageuses. A Genève, Bruxelles, Anvers, Thierry Michel a ainsi été pris à partie, voire agressé. Tantôt par les partisans du clan de Joseph Kabila ; tantôt par ceux de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, qui le sommaient de rallier leur cause. Raté. Celui à qui l’on doit « Mobutu, roi du Zaïre », « Congo River » ou « Katanga business » a un grand mérite : il est irrécupérable.

www.chebeya-lefilm.com

Le suicide d'une domestique suscite l'émoi au Liban


Par LEXPRESS.fr, publié le 04/04/2012 à 11:16, mis à jour à 11:37

L'agression d'Alem Dechasa a été filmée par un vidéaste amateur et diffusée par la chaîne de télévision LBC. L'ONU demande une enquête sur la mort de la jeune femme.

Copie d'écran de Youtube

Après la diffusion d'une vidéo montrant Alem Dechasa, une domestique éthiopienne, violentée par son probable recruteur, le suicide de la jeune femme, choque l'opinion publique et relance le débat sur l'esclavage moderne.

Ces images ont boulerversé les Libanais, et amené l'ONU à s'emparer de cette affaire. La rapporteur spéciale des Nations Unies sur les formes modernes d'esclavagisme, Gulnara Shahinian, a demandé mardi au gouvernement du Liban de mener une enquête sur la mort d'Alem Dechasa, une domestique éthiopienne de 34 ans, qui s'est suicidée le 14 mars dernier. Elle s'est pendue avec un drap dans un hôpital psychiatrique où elle avait été amenée par la police, quelques jours après avoir été battue en pleine rue de Beyrouth.

Des défenseurs des droits de l'Homme à Beyrouth avaient déjà exprimé leur indignation au lendemain du suicide de la jeune femme, frappée par un homme, son recruteur selon la presse.

Des faits d'une rare violence

L'agression de la jeune Ethiopienne a été filmée par un vidéaste amateur et diffusée par la chaîne de télévision LBC. La vidéo (ces images peuvent être choquantes) montre la victime en train de crier et de se débattre face à un homme qui la tire dans une voiture en l'attrapant par les cheveux. Des faits violents qui ont enflammé les réseaux sociaux et suscité de vives réactions de la part des Libanais ainsi que des Ethiopiens.

"Comme beaucoup de gens dans le monde, j'ai regardé la vidéo montrant les violences physiques imposées à Alem Dechasa dans une rue de Beyrouth", a déclaré Gulnara Shahinian. "Je demande instamment aux autorités libanaises de mener une enquête exhaustive sur les circonstances qui ont conduit à sa mort", a-t-elle prié.

Et d'ajouter: "Ces images cruelles sur Internet me font penser aux nombreuses femmes migrantes que j'ai rencontrées au Liban lors de ma visite dans ce pays l'année dernière. Des femmes qui ont été victimes d'esclavagisme domestique m'ont raconté être sous le contrôle absolu de leur employeur" et "souffrir d'abus physiques, psychologiques et sexuels".

Les travailleurs migrants domestiques sont légalement invisibles

Le combat contre l'esclavage moderne

A la fin de sa visite au Liban en octobre 2011, la rapporteur spéciale des Nations Unies avait demandé au gouvernement libanais de légiférer en faveur de la protection des quelque 200.000 travailleurs domestiques que compte le Liban. "Les travailleurs migrants domestiques, dont la plupart sont des femmes, sont légalement invisibles", avait-elle déclaré lors de cette visite et "cela les rend particulièrement vulnérables".

D'autres experts indépendants de l'ONU pour les droits de l'Homme se sont joints à l'appel de Mme Shahinian et ont exprimé leur condamnation des violences physiques imposées à Alem Dechasa. Il s'agit de François Crépeau (migrants), Rashida Manjoo, (violences faites aux femmes), Juan E. Mendez (torture et traitement dégradants, cruels et inhumains), et Kamala Chandrakirana (Groupe de travail sur la discrimination faite aux femmes).

Avec

mardi 3 avril 2012

Le nouveau procureur de la CPI en Côte d'Ivoire pour la suite des enquêtes

03/04/2012 à 19h:32 | AFP


Le nouveau procureur de la CPI en Côte d'Ivoire pour la suite des enquêtes
03/04/2012 à 19h:32
| AFP
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Le nouveau procureur de la CPI en Côte d'Ivoire pour la suite des enquêtes © AFP

Le nouveau procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a évoqué mardi à Abidjan avec le président ivoirien Alassane Ouattara la poursuite des enquêtes de la CPI sur les crimes commis durant la crise postélectorale de 2010-2011.

"Je suis venue en Côte d'Ivoire pour parler avec les autorités des questions de coopération dans la conduite de nos enquêtes", a déclaré Mme Bensouda devant la presse, après un entretien au palais présidentiel avec M. Ouattara. "La coopération va continuer", a-t-elle indiqué.

"Nous avons des gens sur le terrain", "nous poursuivons nos enquêtes en Côte d'Ivoire", a ajouté Mme Bensouda. Actuellement procureur adjoint de la Cour, elle succédera en juin à Luis Moreno Ocampo au poste de procureur.

"Nous continuons d'enquêter sur tous les camps", a-t-elle souligné, rappelant qu'une équipe d'enquêteurs de la CPI s'était rendue mi-mars dans l'ouest, une région qui fut durant la crise le théâtre de tueries dans lesquelles sont notamment accusées les forces pro-Ouattara.

Fatou Bensouda a réfuté être venue à Abidjan pour évoquer un transfert de l'ex-Première dame Simone Gbagbo à la CPI à La Haye, que la presse ivoirienne jugeait ces derniers jours imminent.

L'ancien président Laurent Gbagbo est incarcéré depuis le 30 novembre 2011 à la CPI, qui le soupçonne d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité commis par ses forces pendant la crise.

Née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010, la crise de décembre 2010-avril 2011 a fait quelque 3. 000 morts.



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