mardi 24 avril 2012

EXCLUSIF AFP - L'otage suisse enlevée au Mali a été libérée

 Une vue de Tombouctou, dans le nord du mali, le 3 avril 2012, avec un bâtiment public vandalisé AFP/Archives -

L'otage suisse enlevée le 15 avril à Tombouctou, dans le nord du Mali, a été libérée mardi dans la région et remise aux services de sécurité du Burkina Faso, a constaté un journaliste de l'AFP.

Arrivée à bord d'un pick-up en robe et turban noirs mais le visage découvert, Béatrice Stockly a ôté cette tenue avant de prendre place dans l'hélicoptère parti dans la matinée du Burkina Faso pour la récupérer, et qui a très rapidement décollé, a-t-on constaté.

Agée d'une quarantaine d'années et vivant depuis lontemps à Tombouctou, l'otage, une chrétienne très impliquée dans les actions sociales, avait refusé de quitter la ville après sa chute le 1er avril aux mains du mouvement Ansar Dine, appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Elle se trouvait entre les mains d'Ansar Dine, qui l'avait reprise au groupe responsable de son rapt et s'était dit prêt à la libérer, avait-on appris dimanche de sources sécuritaires et locales.

Le ministère suisse des Affaires étrangères s'était dit lundi "en contact avec le groupe auprès duquel" se trouvait l'otage.

Une source bien informée avait indiqué dimanche à l'AFP qu'Ansar Dine, groupe dirigé par l'ex-rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, avait "rejeté une offre de médiation humanitaire, disant préférer discuter directement avec la Suisse".

Un responsable de la sécurité à Tombouctou a expliqué de son côté que la Suissesse avait été enlevée par "une milice privée qui avait l'intention de la revendre à Aqmi", qui avait passé la "commande" de ce rapt à des "sous-traitants".

"Dans un premier temps, les sous-traitants ont amené Béatrice à une dizaine de kilomètres de Tombouctou. Le lendemain, quand ils ont voulu l'amener plus loin, des éléments armés du groupe Ansar Dine, maître de Tombouctou, les ont poursuivis. Il y a eu des coups de feu échangés et les sous-traitants ont été obligés d'abandonner l'otage", a raconté cette source.

Le nord du Mali est sous le contrôle de rebelles touareg, d'Ansar Dine, d'Aqmi et d'autres groupes armés depuis près d'un mois.

Après la libération de la Suissesse, 19 otages restent retenus au Sahel par les jihadistes d'Aqmi et un groupe considéré comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao): douze Européens enlevés dans des pays de la région et sept diplomates algériens kidnappés à Gao (nord-est du Mali).

Mardi dernier, une Italienne de 53 ans, Maria Sandra Mariani, enlevée le 2 février 2011 en Algérie, a été libérée et récupérée par les autorités burkinabè dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali, sous contrôle d'Ansar Dine.

Le Burkina du président Blaise Compaoré joue depuis des années un rôle de premier plan dans les libérations d'otages kidnappés dans la bande sahélo-saharienne.


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