vendredi 18 mai 2012

Christiane Taubira devient garde des sceaux et numéro 3 de l'équipe Ayrault


Christiane Taubira: ministre de la justice
Christiane Taubira
Christiane Taubira

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont tenu parole: leur gouvernement est à parité (17 femmes et 17 hommes) et surtout n'a pas oublié la "diversité".
Totale surprise car les rumeurs ne l'y annonçaient pas: Christiane Taubira devient ministre de la Justice, et occupe le numéro 3 dans l'ordre protocolaire.
Certains observateurs pointent déjà son "inexpérience judiciaire", nous pourrions leur faire remarquer que ce n'est guère nouveau pour un gouvernement socialiste. Elisabeth Guigou ouMarylise Lebranchu n'avaient aucune expérience en la matière quand Lionel Jospin les a nommées ministre de la Justice.
Nous remarquerons également que la probité de Christiane Taubira est un atout indéniable pour ce poste. On se souvient que François Hollande avait fait de la moralisation de la politique un de ses axes de campagne. La rigueur bien connue de Christiane, et le fait qu'elle n'ait jamais été impliquée dans des scandales, nous permet de penser qu'elle saura parfaitement incarner la justice que Hollande a "vendue" aux français.

Il serait surprenant que les "affaires" en cours soient stoppées, ou qu'elle nomme des procureurs contre l'avis du Conseil Supérieur de la Magristrature. On peut penser qu'à gauche Jean-Noël Guérini, ou à droite les proches de Sarkozy (voire Sarkozy lui-même), ne sont pas spécialement satisfaits de cette nomination.

Lu sur grioo.com

Christiane Taubira: des tresses au gouvernement français!


On peut donc réussir sans chignon, greffes ou perruque!
17/05/2012Par Charly





Affichage de la campagne présidentielle 2002 de Christiane Taubira

Le monde entier le sait depuis hier, Christiane Taubira est désormais ministre de la Justice, et surtout numéro 3 dans l'ordre protocolaire. OK les esprits chagrins raillent son inexpérience judiciaire. OK les mêmes insistent sur le fait qu'elle ne doive sa place qu'à l'accord PS/Radicaux de Gauche, et au fait que le patron du parti Jean-Michel Bayelet soit sous le coup d'une mise en examen.

Nous préfererons retenir deux choses.

La première que c'est une femme, noire, intègre et surtout forte qui occupera ce poste important.

La seconde c'est que d'un point de vue purement capillaire que Christiane tord le cou à une idée bien trop répandue: on peut être une femme noire et réussir avec ses cheveux n-a-t-u-r-e-l-s.

On le voit sur l'affiche, déjà en 2002, de sa campagne présidentielle. On peut le voir en couverture de ses livres, on peut le voir quand elle passe à la télévision. Bref, Christiane est une femme extrêmement importante de la vie politique française, et pourtant elle arbore des tresses tous les jours!

Espérons que nos soeurs en prendront graine, et n'hésiteront pas à reconsidérer leurs cheveux naturels. Si Christiane Taubira peut devenir numéro 3 d'un gouvernement avec des tresses, on peut se demander si arborer greffes, chignon ou perruques, est vraiment nécessaire pour réussir au plus haut niveau. Et si une femme aussi occupée qu'elle réussit à entretenir ses cheveux, on peut penser que c'est à la portée de tous.

Avis personnel, greffe, chignon ou perruque, une femme noire restera en génral considérée comme une noire, et ce n'est pas sa coiffure qui y changera grand chose. Apprenons à nous aimer comme nous sommes, et les autres nous aimeront ainsi!




L'esclavage raconté à ma fille




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Avec Jean-Marc Ayrault

Mes météores (Mars 2012) le dernier livre de Christiane

La reine du disco, Donna Summer, est morte à l'âge de 63 ans

17/05/2012 à 21h:08 Par Tshitenge Lubabu M.K.

Donna Summer en concert, à Las Vegas, en 2010. Donna Summer en concert, à Las Vegas, en 2010. © Getty Images/AFP/Archives - Ethan Miller

La chanteuse Donna Summer a tiré sa révérence. Celle qui a fait danser plusieurs générations sous les boules à facettes du monde entier est morte le jeudi 17 mai, des suites d'un cancer. Elle avait 63 ans.

Surnommée à juste titre « la reine du disco » depuis les années 1970, la chanteuse américaine Donna Summer est décédée le jeudi 17 mai, en Floride, des suites d’un cancer. Elle a marqué à jamais l’histoire de la musique populaire par l’immensité de son talent.

Ses admirateurs se souviennent de sa voix puissante et langoureuse. De son corps qui semblait sculpté pour la danse et dont se dégageait un érotisme envoûtant. Ses gestes étaient suggestifs, comme l’étaient ses chansons, qui sont devenus des tubes universels. Elle était, en fin de compte, l’incarnation du disco et personne, à part peut-être The Bee Gees, n’a atteint son niveau de popularité et de célébrité.

LaDonna Andre Gaines, de son vrai nom, est née à Boston le 31 décembre 1948. Dans sa famille, la religion est une valeur sacrée. Et c’est tout naturellement que la petite fille chante le gospel à l’église. Encore adolescente, la musique l’attire et elle se retrouve dans un groupe de rock dénommé Crow. Et puis, c’est le départ pour New York, d’abord, et pour l’Allemagne, ensuite, où elle est engagée dans la comédie musicale Hair, version allemande. Elle se retrouve ensuite en Autriche, avant de regagner l’Allemagne où elle se marie avec Helmut Sommer, dont le nom, anglicisé, sera son nom de scène.

Le succès au milieu des années 1970

Donna Summer enregistre son premier disque en 1971. Mais le succès n’est pas encore au rendez-vous. Trois ans plus tard, la rencontre avec un duo de producteurs et d’auteurs, Giorgio Moroder et Pete Bellotte, lui ouvre de nouvelles perspectives. Le travail du trio est récompensé par le succès que récolte en Europe le single The Hostage. En 1975, son premier grand tube, Love to Love You Baby, adapté de Je t’aime…moi non plus de Serge Gainsbourg, la propulse au premier plan. Pendant des années, elle occupe le sommet des hit-parades à travers le monde. Partout, les pistes de danse sont envahies dès qu’on joue I Feel Love, Last Dance, Hot Stuff ou No More Tears (Enough Is Enough). Le succès est immense.

Dans les années 1980, alors que le disco entame sa descente, Donna Summer donne un nouveau coup de jeune à sa musique en y incluant une dose de rhythm and blues, de pop et de rock. Elle travaille avec Quincy Jones. Sans cesse, elle renouvelle son art en l’adaptant aux circonstances, aux situations, toujours avec un égal bonheur. Le temps passant, la chanteuse s’ « assagit ». La sensualité qui la caractérisait cède la place à une chorégraphie plus soft. Mais jusqu’au bout, elle aura été une chanteuse exceptionnelle.


Lu sur Jeuneafrique.com

mercredi 16 mai 2012

Algérie: presque un tiers de femmes dans la nouvelle Assemblée nationale

16/05/2012 à 11h:25 | AFP

Algérie: presque un tiers de femmes dans la nouvelle Assemblée nationaleAlgérie: presque un tiers de femmes dans la nouvelle Assemblée nationale© AFP

Les femmes ont remporté presque le tiers des sièges de députés aux élections législatives du 10 mai en Algérie, mais les militantes féministes ne baissent pas la garde pour autant.

Selon un décompte encore provisoire, au moins 145 des 462 sièges de la nouvelle assemblée seront occupés par des femmes, soit un bond de 115 sièges comparé à la précédente assemblée, il est vrai moins nombreuse, à 389 sièges.

Cette avancée a suscité l'enthousiasme de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a applaudi le "nombre élevé de femmes élues". Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon s'est aussi félicité de "l'augmentation de la représentation des femmes dans la nouveau parlement" en Algérie.

Le scrutin législatif a permis au parti présidentiel Front de Libération nationale (FLN) de retrouver un peu de son hégémonie passée avec 221 sièges, tandis que les formations islamistes ont reculé, à contre-sens de la vague religieuse qui a envahi les parlements régionaux touchés par le Printemps arabe.

"Le Printemps arabe est reporté pour les islamistes mais ses fleurs se sont épanouies pour les femmes qui amèneront de la couleur à l'Assemblée nationale et et hausseront la voix dans une hémicycle dominée par les hommes depuis 50 ans", estime Samia, une employée d'une cinquantaine d'années, à Alger.

"Avec cette proportion considérable de femmes au parlement, nous nous rapprochons d'une véritable représentation démocratique" dans l'assemblée, juge Fatima Mustapha, enseignante à l'université.

Les femmes représentent 53% de la population, 45% des magistrats, et maintenant environ 32% de l'Assemblée nationale, ce qui les place bien avant leurs consoeurs de Tunisie et du Maroc.

Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia estimait la semaine dernière que le nombre de femmes élues plaçait l'Algérie en tête de la moyenne européenne.

Après des années de militantisme féminin, une nouvelle loi a imposé des quotas de 20 à 50% de femmes dans les listes électorales, proportionnellement à la taille de la circonscription.

Prouver qu'on mérite son siège

Mais il faudra voir comment les femmes élues, dont beaucoup inexpérimentées, oeuvreront à l'Assemblée et si elles s'uniront par-delà les partis.

"Les femmes doivent maintenant prouver qu'elles méritent leurs sièges", juge Nadia Aït Zaid, juriste qui a fait campagne pour le quota des femmes et formé des candidates.

Deux gros dossiers les attendent à l'Assemblée nationale: le code de la famille qui relègue la femme au statut de mineure et la criminalisation de la violence domestique.

"Elles ont besoin de constituer un front qui transcende les idéologies", dit Mme Aït Zaid.

Plusieurs partis dominés par les hommes, dont le FLN qui avait initialement refusé les quotas, ont jugé que les femmes placée en queue de liste ne pouvaient pas comme cela remonter à cause des quotas.

Des militantes se sont également plaintes que des chefs de partis ont placé leur femme ou leur fille en fin de liste pour faire semblant de respecter la nouvelle loi.

Le quotidien populaire arabophone Ennahar affichait mardi des photos de plusieurs élues avec ce titre: "50 femmes célibataires au parlement (. . . )" -- et listait les avantages que leur accorde la députation.

Même si les femmes contrôlent le machisme et le conservatisme ambiants à l'Assemblée, elles resteront victime de la défiance générale des Algériens envers leurs élus.

"Qu'un homme ou une femme soit élu ne change rien. Il est important que les élections soient équitables, mais elles ne le sont pas", juge Salima, une jeune femme couverte d'un voile des pieds jusqu'à la tête.

"Une femme qui l'emporte grâce à un quota ou par la fraude n'est pas légitime. Il en est de même pour les hommes", assène-t-elle.

Malgré les félicitations des pays étrangers pour le vote, beaucoup d'Algériens et d'observateurs sont convaincus que la participation de 43% et le score des partis officiellement annoncés ne sont pas conformes à la réalité.

Audrey Pulvar critique déjà Hollande


La journaliste dénonce l'hommage du nouveau président de la République à Jules Ferry, ardent défenseur de la politique coloniale française.

Son compagnon, Arnaud Montebourg , va sans doute être nommé ministre de François Hollande mercredi, mais Audrey Pulvar n'en garde pas moins sa liberté de critiquer le président de la République. Ce mardi matin, la journaliste de France Inter a commenté ainsi sur twitter la décision du chef de l'Etat de rendre hommage à Jules Ferry : « Vous avez aimé le discours de Dakar, vous adorerez les races supérieures de Jules Ferry », écrit-elle.

La chroniqueuse du talk-show de France 2 On n'est pas couché met donc dans le même sac Nicolas Sarkozy et François Hollande . Le Premier pour avoir affirmé, en juillet 2007 au Sénégal, que le « drame de l'Afrique » vient du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire » et le second pour avoir choisi comme référence Jules Ferry , qui ne fut pas seulement le père de l'école gratuite, laïque et obligatoire mais aussi un ardent défenseur de l'expansion coloniale française.

Depuis qu'il a été rendu public, ce choix suscite la polémique, notamment sur les réseaux sociaux où certains estiment qu'il s'agit d'un mauvais signal envoyé aux Français.

François Hollande a condamné mardi la défense de la colonisation par Jules Ferry , qualifiée de « faute morale et politique ».

Retrouvez cet article sur TVMag.net

Burkina Faso - Ces femmes victimes de la chasse aux sorcières l'auteur


16.05.2012


On appelle cela «le port du cadavre». Dans certains villages burkinabè, lorsqu’un décès d’apparence naturelle est considéré comme suspect, ce rituel considéré comme infaillible est mis en place pour désigner le coupable.

Selon la croyance collective, un groupe d’hommes est chargé de porter la dépouille parmi la communauté afin que le mort, les guide vers la personne responsable.

La direction dans laquelle le macchabée dirige ses porteurs est censée indiquer son meurtrier de façon indiscutable. Au cours de ces cérémonies, presque toujours, ce sont des femmes qui sont incriminées.

Considérées comme des sorcières, elles sont violentées, chassées de chez elle et bannies de la communauté.

D’après les chiffres le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité Nationale, environ 600 femmes sont victimes de cette pratique à l’heure actuelle. Elles ont trouvé refuge dans des centres de solidarité.

«En général, ce sont les femmes qui sont accusées de sorcellerie et quand ce sont les hommes, ils se déplacent vers d’autres villages», explique à l’IPS Gérard Zongo, de l’ONG Commission justice et paix (CJP), à Ouagadougou.

Pour y remédier, le ministère, en partenariat avec les ONG et les associations de lutte contre l’exclusion sociale ont adopté un plan d’action.

S’étendant sur la période 2012-2016, il prévoit une prise en charge de toutes les victimes d’exclusion pour motif de «sorcellerie».

Cette prise en charge comprend une assistance financière pour que ces femmes puissent continuer les activités qu’elles menaient avant ainsi qu’une assistance juridique et psychologique.

«On ne juge pas la sorcellerie au Burkina, mais nous allons juger les faits qui sont l’exclusion et les violences sur des personnes», souligne à l’IPS Boukary Sawadogo, directeur général de la solidarité nationale.

Jusqu’à présent une seule femme a gagné son procès et doit réintégrer sa famille selon la décision de justice. Pour les autres, des journées de parrainages sont organisées par la CJP.

«A cette date, 120 femmes sur 430 ont été sont adoptées par des parrains qui leur rendent visite régulièrement pour éviter leur isolement», apprend encore IPS.

Boukary Sawadogo estime qu’une évolution des mentalités association les autorités traditionnelles est nécessaire:

«Si les chefs coutumiers ne sont pas prêts, vous n’y arriverez pas».

Lu sur IPS

lundi 14 mai 2012

Développement : l'ONG Save the children dénonce les conditions de vie des enfants sur le continent

11/05/2012 à 16h:10 Par Mathieu Olivier

En 2020, environ 70 millions d'enfants devraient souffrir de malnutrition en Afrique.En 2020, environ 70 millions d'enfants devraient souffrir de malnutrition en Afrique.© AFP

Les pires pays au monde pour devenir mère sont africains. C’est la conclusion, accablante, du rapport de l’ONG américaine Save the children : dans les dix dernières places du classement, huit proviennent du continent. En cause notamment, les crises alimentaires chroniques au Sahel et la situation en RDC. En 2020, plus de 35% des enfants africains devraient souffrir de malnutrition, soit à peine moins qu’en 1990.

Les chiffres ne sont guère étonnants. Mais ils restent tout de même très significatifs : l’ONG Save the children a publié son classement annuel des meilleurs pays dans lesquels il fait bon être mère, et les dernières places sont quasi-exclusivement africaines. Sur 165 états, le Niger se classe dernier, la Guinée-Bissau 162ème, le Mali 161ème, l’Érythrée 160ème, le Tchad 159ème, le Soudan du Sud, le Soudan et la RDC se partagent la 156ème place…

« La situation des mères dans le monde en 2012 montre clairement que la crise de malnutrition chronique qui frappe de nombreux pays a des effets dévastateurs sur elles-mêmes et leurs enfants », explique Brendan Cox, un des responsables de Save the Children dans un communiqué, prenant notamment l’exemple du Sahel. La région est en effet touchée par une grave crise alimentaire qui, selon les Nations unies, pourrait toucher plus de 23 millions de personnes au Niger, au Tchad, au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Sénégal, frappés par de mauvaises récoltes l'an dernier.

"Causes culturelles"

Souvent, notamment au Sahel, les régions les plus touchées ne sont pas forcément les plus pauvres. Au Mali, c'est la région de Ségou, une des plus riches du pays, au bord du fleuve Niger, qui est la plus concernée par la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. « Les causes de la malnutrition sont certes structurelles, mais bien souvent culturelles », analyse ainsi Caroline Bah, de l'ONG Afrique verte, qui travaille à améliorer la sécurité alimentaire au Sahel depuis vingt ans.

Pour elle, la nutrition est également affaire d'éducation. « En Afrique, les populations ne sont pas inondées d'informations comme nous le sommes depuis cinquante ans sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire en matière d'alimentation », explique-t-elle. « Le problème vient avant tout de l'eau, souvent non potable. Nous conseillons donc aux mères de nourrir exclusivement leur enfant avec le lait maternel pendant les six premiers mois. Mais la plupart du temps, ces conseils ne sont pas suivis, et les bébés reçoivent de l'eau de brousse. » Une eau qui peut provoquer des maladies graves ou plus communément des diarrhées, deuxième cause de mortalité infantile dans le monde.

Un horizon 2020 bien sombre

Les chiffres de Save the children révèlent surtout une incapacité de ces pays africains à réduire la malnutrition chez les jeunes enfants. Alors qu’en 1990, le pourcentage d’enfants malnutris sur le continent était d’environ 40%, vingt ans plus tard, en 2010, il a à peine chuté et le nombre d’enfants touchés a même augmenté pendant que l’Asie est passée de 190 millions en 1990 à moins de 100 millions en 2010. Deux courbes quasiment diamétralement opposées qui devraient se croiser à l’horizon 2020 autour des 70 millions.

Source Save the ChildrenEt les rares bons résultats en la matière - en Angola notamment où le chiffre a chuté de 6,6% en vingt ans ou encore en Mauritanie (-4,6%)- ne cachent pas un constat plus amer. Au Niger, la moyenne annuelle du nombre d’enfants malnutris a augmenté de 0,2% depuis 1990. Le Zimbabwe, le Lesotho et le Burundi enregistre une hausse de 0,5% sur la même période, le Mali de 0,9%, la Centrafrique de 1,4%, la Côte d’Ivoire de 2,6%, sans oublier la Somalie, qui ferme logiquement la marche avec une augmentation de 6,3%. En vingt ans, de nombreux pays africains ont bel et bien reculé en matière de lutte contre la malnutrition.


Lu sur Jeune Afrique

De Grands Espoirs Pour La Première Femme À La Présidence Du Malawi

Source: AWID

11/05/2012

DOSSIER DU VENDREDI : Le 7 avril 2012, Joyce Banda a écrit une page d'histoire en devenant la première femme Présidente du Malawi et la première à atteindre ce poste au sein de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA)[1] après la mort subite de l’ancien Président, Bingu wa Mutharika. La nouvelle Présidente a devant elle une tâche titanesque pour s’attaquer à la grave crise économique qui touche le pays; vu sa solide trajectoire en tant qu’activiste, la société civile fonde de grands espoirs quant à sa capacité de défendre les droits des femmes.

L’AWID s’est entretenue avec Emma Kaliya, présidente du réseau d’ONG Gender Coordination Network (NGOGCN) au Malawi à propos de la désignation de la deuxième femme Présidente en Afrique et des espoirs que cet évènement soulève.

Par Susan Tolmay

La République du Malawi est un petit pays enclavé du sud-est de l'Afrique ; sa superficie est de 118.000 km² et sa population est estimée à plus de 14 millions de personnes. À l'issue des dernières élections tenues en 2009, la représentation féminine au parlement a augmenté de 8 %, passant de 14 à 22 % et la position du pays au classement de l'indice des inégalités entre les sexes s’est elle aussi améliorée, de la 81e place sur 115 pays en 2006 à la 65e sur 135 pays en 2011[i]. Le Malawi est toutefois l'un des pays les plus pauvres du monde et on estime que 75 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour[ii].

AWID: Quel est actuellement le contexte politique et économique au Malawi ?

Emma Kaliya (EK): Le Malawi connait de nombreux défis sur le plan politique et économique. Sur le plan politique, l'ancien président, Binguwa Mutharika et le gouvernement en place à l'époque ont commencé à modifier la législation nationale pour tenter d'éviter que l'ancienne vice-présidente, Joyce Banda, participe au gouvernement et assume la présidence à la fin du mandat de Murathika en 2014, conformément aux dispositions de la constitution du Malawi. Bien au contraire, elle a été expulsée du parti au pouvoir pour avoir refusé d'accepter la désignation du frère du président et ministre des affaires étrangères, Peter Mutharika, comme nouveau président en 2014.

L’intention du Président de faire désigner son frère comme nouveau président a causé beaucoup de remous et le gouvernement a tenté de réduire au silence tous ceux qui s'opposaient à cette idée. La situation devint délicate pour la société civile et les partis d'opposition qui ne partageaient pas cette opinion. Le contexte est devenu lui aussi difficile et violent, et la population vivait dans la peur.

Dans le même temps, le gouvernement bafouait les droits humains. Le Haut-commissaire britannique a été expulsé sous le prétexte qu'il avait envoyé un télégramme au Royaume-Uni soulignant l'attitude militante du gouvernement, expulsion à la suite de laquelle la Grande-Bretagne a coupé toute aide au Malawi. La suspension de l'aide a provoqué des problèmes de plus en plus aigus de pénurie de carburants et de devises étrangères ; par ailleurs, de nombreux donateurs ont suspendu les programmes qu’ils appliquaient dans le pays en raison du non-respect des exigences du Fonds monétaire international (FMI). C'est pourquoi tous les secteurs connaissent de nombreux problèmes socio-économiques, y compris les hôpitaux car sans devises étrangères, il est impossible d'importer des médicaments, et sans carburants, il est impossible de mobiliser les ambulances. Dans ce contexte, le Malawi s'enfonçait dans le chaos et la confusion.

AWID: Quelle est la situation des femmes au Malawi ?

EK: Plusieurs questions doivent être considérées. Si nous comparons avec la situation d'il y a quelques années, nous constatons qu'à l'époque les femmes étaient peu actives dans le secteur économique ; nous voyons aujourd'hui que, peu à peu, leur participation augmente dans ce secteur où elles peuvent rivaliser avec les hommes, malgré les plus grandes difficultés qu'elles rencontrent pour obtenir de meilleures possibilités de marchés. Dans le secteur agricole, on observe que les femmes se consacrent encore essentiellement à l'agriculture de subsistance et participent moins à l'agriculture commerciale. Toutefois, des programmes ont été mis en place pour habiliter les femmes à s'impliquer dans l'agriculture commerciale et nous espérons que le nouveau gouvernement continuera à les appliquer et que nous en verrons les fruits pour les femmes dans les années à venir.

Certes, le problème de la violence basée sur le genre subsiste mais, heureusement, les rapports des médias et de la police montrent qu'il y a de plus en plus d'autonomisation au sein des communautés, où les gens ont pu dénoncer et condamner la violence et peuvent avoir recours aux structures mises en place pour signaler les cas de violence, chose jusqu’ici impossible.

Sur le plan de l'éducation, nous constatons aussi que de plus en plus de jeunes femmes suivent un enseignement supérieur. Le gouvernement a mis en place un quota de 50 par 50 en matière d'éducation mais des défis restent encore à relever pour réduire les taux d'abandon élevés des jeunes filles dans les cycles supérieurs de l'éducation. Les grossesses et les mariages précoces constituent encore des problèmes; toutefois, la tendance est à la baisse et les jeunes filles peuvent maintenant retourner à l'école après avoir eu leur enfant, ce qui n'était pas le cas dans le passé.

La santé reproductive reste problématique ; les taux de mortalité maternelle sont élevés et beaucoup reste encore à faire dans ce domaine. L'ancien gouvernement a tenté de résoudre ce problème et la nouvelle Présidente a également mis en place un programme ciblé sur la santé maternelle. D’autres problèmes sont encore à résoudre ce qui concerne les avortements non médicalisés ; en effet, au Malawi, l'avortement est pénalisé, ce qui touche de nombreuses femmes qui ont subi des avortements clandestins. C'est une problématique sur laquelle travaille notre réseau avec le soutien d’Ipas, pour voir la façon dont nous pouvons faire pression sur le gouvernement afin que cette législation soit modifiée.

En ce qui concerne le VIH et le sida, l'évolution du Malawi a été positive: tous les problèmes n'ont pas encore été résolus mais le pays figure parmi ceux qui fournissent des médicaments antirétroviraux aux femmes, et en particulier aux femmes enceintes. Il existe également un programme destiné aux femmes séropositives. Heureusement, ces programmes ont été épargnés par la crise économique qui a frappé le pays et ont pu se poursuivre.

AWID: Quelle a été la réaction générale dans le pays vis-à-vis de la nomination de Joyce Banda comme première femme présidente du Malawi ?

EK: Avant l’accession de Joyce Banda à la présidence, le parti au pouvoir a fait une importante déclaration publique selon laquelle : Le Malawi n’est pas prêt pour une femme Présidente. Cette déclaration a irrité bien des gens car nous ignorions qui détermine que la population est prête ou non pour une femme présidente. C’est ainsi qu'ont commencé les débats sur le sujet et aussi le soutien à la candidate. Les autorités au pouvoir démontraient ouvertement leur opposition à Joyce Banda mais celle-ci avait le soutien de l’ensemble de la population parce que sa nomination à la Présidence était conforme à la constitution, en dépit de l’opinion de certains.

J’ai assisté à la cérémonie de la prestation de serment et, depuis lors, elle fait l'objet d'un soutien généralisé, même de la part des partis d'opposition. Les gens comprennent la nécessité de lui apporter leur soutien.

AWID: Quelle a été la réaction du mouvement des femmes à cette nomination ?

EK: En tant que société civile, nous nous réjouissons de cette nomination car Joyce Banda possède une solide trajectoire en tant qu’activiste et nous la considérons comme l’une des nôtres ; elle fut, en effet, la première présidente du réseau NGOGCN. Elle nous a assuré qu’elle est des nôtres et que l’espace sera rendu à la société civile pour qu’elle fonctionne librement. Tous les espoirs sont donc permis.

AWID: Comment les groupes de femmes pensent-ils amorcer le dialogue avec la nouvelle Présidente ?

EK: Nous avons eu une première grande réunion avec elle le mois dernier car elle avait convoqué des groupes de femmes pour analyser les questions de la Décennie des femmes africaines qui, depuis son lancement, n'a pas été très active. Nous avons également tenu une réunion consultative pour socialiser la Décennie des femmes africaines qui nous a permis de faire ressortir un grand nombre de problèmes. La Présidente souhaite ardemment que nous puissions déployer la Décennie des femmes africaines sur la base des efforts préalables et des thèmes qui sont déjà mis sur la table. En d'autres termes, pour tous ceux qui sont concernés par la région de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA), ce sujet ne peut être abordé sans évoquer le Protocole de Maputo ou le Protocole de la CDAA. Il s'agit donc d'utiliser les mécanismes déjà en place pour parvenir à nos objectifs. Notre enthousiasme est grand car c'est la Présidente elle-même qui a amorcé tout ce processus, ce qui démontre qu'elle adhère déjà à cette cause et que nous pouvons aller de l'avant ensemble pour faire une différence.

Litha Musyimi-Ogana, membre de la Direction sur les femmes, le genre et le développement de l'Union africaine (UA) a également assisté à cette réunion pour présenter des informations sur l’UA et étayer ainsi les débats que nous souhaitons mener à l'échelle nationale. Le sommet de l’UA aura lieu dans quelques mois au Malawi et nombreux sont les groupes de femmes de toute l'Afrique qui ont fait part de leur intérêt à nous rejoindre au Malawi et utiliser cette instance pour soulever différents problèmes, y compris la ratification du Protocole de Maputo. Ces groupes souhaitent tirer parti du forum compte tenu du fait que le Malawi est désormais présidé par une femme susceptible de favoriser des progrès dans ce domaine. L’espoir est grand : nous avons aujourd'hui deux femmes présidentes en Afrique, ce qui autorise à penser que peu à peu nos voix seront entendues à ce sommet en raison de la présence de nos collègues à cette instance.

Mais il faut également faire preuve de prudence car la tâche qui attend la Présidente est gigantesque ; elle vient d'ailleurs d'annoncer qu'il faudrait jusqu'à 18 mois pour restaurer l'économie du pays et regagner le terrain perdu. L’enjeu est donc énorme. Nous attendons beaucoup de la nouvelle Présidente mais nous devons également comprendre qu'elle doit reprendre en main un système qui a été complètement dévasté. Dans le même temps, nous devons également relever le défi de travailler avec divers groupes dans tout le pays afin de veiller à ce qu'il y ait un consensus entre toutes les parties prenantes et les groupes d'intérêts.

Nous sommes conscientes que la Présidente doit se sentir accablée par la multitude des tâches qui l'attendent ; c'est pourquoi nous devons chercher la meilleure façon de lui apporter notre soutien afin qu'elle puisse parvenir à des résultats concrets.

[1] Les Etats membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA) sont l’Angola, le Botswana, la République Démocratique du Congo, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, Seychelles, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe

[i]http://www3.weforum.org/docs/WEF_GenderGap_Report_2011.pdf p 240 - 241

[ii]http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-17662916

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Note: Cet article fait partie de la série hebdomadaire des « Dossier de Vendredi (Friday File en anglais) », de l’AWID qui explore des thèmes et évènements importants à partir de la perspective des droits des femmes. Si vous souhaitez recevoir la lettre d’information hebdomadaire « Dossier du Vendredi », cliquez ici.

Cet article a été traduit de l’anglais par Monique Zachary.

Licence de l'article: Creative Commons - Titulaire de la licence de l'article: AWID

samedi 12 mai 2012

RDC: l’ONG Sofepadi lance une campagne contre les viols

Radio Okapi | Denière mise à jour le 11 mai, 2012 à 6:55 |

L’ONG Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi) a lancé, ce vendredi 11 mai concomitamment à Kinshasa et à Bukavu, une campagne internationale visant à mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre dans les zones de conflit.
Pendant cinq ans, la Sofepadi avec le concours d’autres organisations de la société civile, va exercer une pression sur le gouvernement congolais pour que cessent les viols et les violences à l’égard de la femme.
La campagne est organisée pour marquer la «solidarité avec toutes les femmes qui, chaque jour, sont agressées, qui sont devenues handicapées, qui ont des problèmes de fistules », a expliqué la présidente de cette ONG, Julienne Lusenge. «Nous voulons aller ensemble pour dire: non ! Arretons, arretons les viols au Congo», a-t-elle martelé.
Julienne Lusenge a également plaidé pour la stricte application des lois notamment celles sur les violences sexuelles en RDC:
«Nous demandons plus de prévention, de protection et de justice. Il faut que le gouvernement soit capable de maîtriser la situation. On ne peut continuer à voter des lois éternellement; on en a suffisamment et des lois efficaces. Qu’on les mette en œuvre (…) Et nous, pendant tout le temps de la campagne, nous allons surveiller sur l’application des lois.»
A ce jour, la Sofepadi déclare avoir enregistré plus de 567 jugements en faveur des victimes, sur plus de 800 dossiers portés en justice depuis 2003. Mais, elle estime ce nombre insignifiant par rapport à l’ampleur des viols et violences fondées sur le genre dans les zones de conflit dans ce pays.
La RDC n’est cependant pas le seul pays ciblé par cette campagne. Elle concerne aussi le Kenya, la Colombie et la Birmanie où la situation est jugée horrible par cette ONG appuyée par l’organisation canadienne des Femmes prix Nobel.

vendredi 11 mai 2012

RDC : début des sélections de la future Miss Congo, une première depuis 14 ans


Par RFI

Un événement qui ne s’est pas produit depuis 14 ans en RDC : le pays est en train de sélectionner une Miss Congo, une beauté qui pourra se présenter dans les grands concours mondiaux. Depuis plusieurs mois, un comité organisateur a commencé les sélections dans les onze provinces, même celles du Kivu ravagées par les conflits. Ces sélections se sont déroulées le 11 mai à Kinshasa.

Au salon du Grand-Hôtel transformé en grand plateau de télé, l’évènement est diffusé sur plusieurs chaînes. Il y a là le gratin de la capitale, une armada de serveurs courent avec les sceaux à champagne. Les Belles Kinoises défilent sur le podium. On en est à l’étape régionale avant la finale en juin.

Depuis l’ère Mobutu, il n’y a pas d’élection de miss dans les normes internationales ici. Cette fois, c’est la bonne, affirme Esméralda, porte-parole du comité d’organisation :

« L’engagement que l’on a pris envers le ministère du Tourisme, Conservation de la nature et Environnement, c’est que les Miss Congo soient représentées chaque année dans les concours internationaux. On intervient dans les provinces pour s’assurer que les critères internationaux soient respectés. Donc on s’implique jusqu’au bout ».

Audiène Loukakou est une ancienne Miss Congo. Elle, aussi dans le comité d’organisation, est ravie de mettre son pays en selle : « Miss Congo revient. Après 14 ans d’absence, Miss Congo va représenter mon pays comme à l’époque du Zaïre. En 20011, Miss Angola qui est devenue Miss Univers. Donc c’est possible qu’une Africaine puisse avoir une couronne ».

Cette élection est démocratique, nous assure-t-on. Outre le jury, le public et les téléspectateurs votent par SMS. L’élue de la finale le 23 juin ira à Miss Monde en octobre en Chine.


Maroc - Pourquoi le gouvernement ne fait rien contre les maris-violeurs



l'auteur Slate Afrique

11.05.2012

Deux mois après l'affaire «Amina Filali», la jeune fille marocaine qui s'était donnée la mort peu après avoir été forcée d'épouser son violeur, le drame se répète.

Safae, une jeune fille de 14 ans originaire de Tanger, a été forcée par la justice marocaine à épouser son violeur, rapporte le site communautaire Yabiladi.com.

Pour la jeune Safae, tout commence en janvier 2011 lorsqu’elle est agressée sexuellement à la sortie des cours. Avec sa famille, elle porte plainte contre son agresseur mais le procureur et le juge des familles font pression pour que les charges soient abandonnées.

«Pire, le juge, dans son bon droit oblige presque la jeune adolescente à se marier avec l’agresseur, prétendant, noblesse de l’âme oblige, que ce mariage est la seule alternative louable pour "laver son honneur" et celui souillé de sa famille», peut-on lire sur Yabiladi.

Depuis Safae, mère d’une petite fille, a sombré dans la dépression. Son violeur de mari n'est jamais réapparu après leur mariage.

Avec l'association «Touche pas à mon enfant» la famille de Safae compte se battre et dénonce l’attitude de la justice marocaine.

D’après la mère de la victime, interrogée par le journal espagnol El Mundo, sa fille aurait déjà tenté par deux fois de se donner la mort.

Ce nouveau fait divers remet sur le devant de la scène médiatique l'article 475 du code pénal marocain, qui avait été tant décrié par les associations nationales et internationales de défenses des droits de la femme. L’article en question stipule qu'un violeur peut être exonéré de toutes peines s’il se marie avec sa victime.

Cette nouvelle affaire questionne surtout l'action de la justice et du gouvernement marocain depuis le cas d'Amina Filali. Le gouvernement avait promis, à travers sa ministre en charge de la Famille, de la Solidarité et du Développement Bassima Hakkaoui invitée d'une chaîne télévisée, l'organisation d'un débat "pour réformer cette loi".

Yabiladi a tenté d’interroger, sans succès, la ministre Bassima Hakkaoui.

Pour l'instant aucune initiative n'a été prise pour réformer le code pénal marocain qui date de 1962 et qui avait été élaboré essentiellement dans le but de protéger l'honneur des familles.

Lu sur Yabiladi.com

Le féminisme est-il compatible avec l'Islam?



l'auteur Slate Afrique

11.05.2012

Qu'est-ce qui justifierait la domination de l'homme sur la femme dans l'Islam?

C'est l'interprétation du mot qiwama dans le Coran, répond la médecin marocaine Asma Lamrabet, dans un article de Slate.fr daté du 11 mai.

Cette chercheuse qui dirige le Centre d’Etudes Féminines en Islam explique cette notion:

«Une seule des quelque trente définitions de la racine du mot qiwama (soutien, veille…) a été retenue, "autorité". Le mot qiwama n’est présent qu’une seule fois dans le Coran, alors que la "coresponsabilité des époux" (wilayah), par exemple, apparaît fréquemment.»

Sur la base de ces arguments et de bien d'autres, les féministes de l'Islam ont déjà réussi à faire bouger les lignes, explique le magazine:

«Au Nigeria, où la charia est appliquée dans les régions du Nord, en 2003, l'association Baobab a réussi à faire acquitter une femme condamnée à la lapidation grâce à des arguments religieux.»

Ce qui a de quoi effrayer les courants les plus conservateurs des Frères musulmans et les salafistes, «auxquels elles chercheront à ne pas laisser le monopole de l’interprétation des sources religieuses», continue l'article.

«Les féministes osent invoquer l’esprit et pas seulement la lettre du Coran. Les malheureuses! Elles s’inscrivent là dans un courant de réformisme musulman global et ne se sont pas fait que des amis…»

Lu sur Slate.fr

jeudi 3 mai 2012

Les femmes sont-elles victimes de la mondialisation ?





Les femmes sont-elles victimes de la mondialisation ?
Selon ses détracteurs, la mondialisation, en libéralisant les flux de commerce et d’investissement et en exacerbant la concurrence internationale, a creusé les inégalités entre hommes et femmes, poussé celles-ci vers le travail informel et précaire, ce qui a débouché sur la féminisation de la pauvreté. Peut-on vraiment affirmer que les femmes sont victimes de la mondialisation ?
Souvent les altermondialistes mettent en avant le développement de la sous-traitance et des zones franches économiques (ZFE) comme le témoin de l’exploitation de la femme par le système capitaliste véhiculé par la mondialisation. Ils vont plus loin dans leur raisonnement en soutenant que le développement de ce modèle économique a fini par jeter une majorité des femmes dans la pauvreté.
À entendre ce raisonnement l’on croirait qu’auparavant les femmes étaient riches et que suite à la mondialisation elles se sont appauvries. Or, l’on sait que la condition de la femme avant l’essor de la mondialisation a été pire qu’aujourd’hui, et que grâce aux opportunités d’emploi offertes par l’extension des marchés, permise par la mondialisation, le taux d’activité des femmes s’est amélioré même si la situation reste perfectible (par exemple, leur taux d’activité est passé de 53,5 à 53,9% entre 1993 et 2003). L’accès à davantage d’emplois, même s’ils sont informels ou précaires, a donné aux femmes la possibilité de générer un revenu propre, ce qui a permis d’accroître leur autonomie et améliorer leur niveau de vie. Par ailleurs, la mondialisation a réduit la pauvreté contrairement à ce que soutiennent les altermondialistes : en Inde par exemple, le taux de pauvreté est passé de 51% en 1977 à 26% en 1999-2000 (Bhagwati, 2010).
Enfin, quand les altermondialistes soutiennent que la mondialisation a creusé les inégalités entre les hommes et les femmes, il faut leur demander par rapport à quel point de référence ils font la comparaison. Car s’ils comparent avec une situation où les femmes travaillaient gratuitement, il devient évident que la mondialisation a permis de réduire le fossé béant entre la rémunération versée à qualifications égales aux hommes et aux femmes. Par ailleurs, si les entreprises se faisant concurrence au niveau mondial remplacent de plus en plus de main-d'œuvre masculine par de la main-d'œuvre féminine moins onéreuse, cela a pour effet d’augmenter peu à peu les salaires des femmes.
Donc, la question pertinente à poser n’est pas de savoir si les femmes sont victimes ou non de la mondialisation, mais pourquoi elle ne leur profite pas davantage ?
La réponse réside dans la persistance du système patriarcal, d’une part, et la faiblesse de l’état de droit, d’autre part. En effet, la nature précaire et informelle du travail des femmes s’explique par le système patriarcal véhiculant une division sexuelle du travail reposant sur deux principes : le principe de séparation et le principe de hiérarchie. Le premier assigne prioritairement les hommes à la sphère productive et les femmes à la sphère reproductive. Selon le second, un travail d’homme vaut plus qu’un travail de femme.  Par conséquent, on comprend mieux pourquoi malgré l’existence d’opportunités d’emploi, les femmes s’en trouvent exclues ou réduites à des emplois précaires ou marginaux.
Toujours du fait de ce système patriarcal, les femmes continuent dans certains pays, d’avoir un statut de mineures de par les lois nationales ou les codes religieux, au sein de leur famille et dans la sphère publique, ce qui les exclut de la transmission de richesses via l’héritage, notamment au Moyen Orient et dans les pays musulmans. Cela les empêche quelquefois de travailler ou d’avoir accès à la propriété, aux crédits ou à la terre (les femmes perçoivent 10 % de la masse salariale mondiale et possèdent 1 % de la richesse de tous les pays).
La discrimination envers les femmes s’explique en amont par le déni de leur droit à l’éducation (70% des analphabètes sont des femmes), ce qui les handicape dans leur accès aux opportunités d’emploi. Par ailleurs, les stéréotypes sexistes issus du patriarcat les confinent dans des filières dites féminines, tournées vers les services, peu qualifiantes et peu rémunérées. Par conséquent, l’existence de l’exploitation et la discrimination des femmes est bien antérieure non seulement à la mondialisation, mais également au capitalisme si l’on en juge par l’antériorité du patriarcat.
À travers le monde, les femmes comptent pour 49,6% de la population, mais seulement 40,8% des actifs employés dans le secteur formel (Banque Mondiale, 2012). Cette faible participation des femmes n’est pas la conséquence de la mondialisation, qui a accru le taux d’activité des femmes, mais bel et bien des inégalités des hommes et des femmes devant le droit. En témoigne que les économies les plus compétitives à l’échelle mondiale, celles qui profitent le plus de la mondialisation,  sont aussi celles ou l’écart d’opportunité entre hommes et femmes est le moindre. Selon le rapport de la BM « Women, Business and the Law 2012: Removing Barriers to Economic Inclusion », seulement 20 des 128 économies étudiées ont les mêmes droits juridiques pour les hommes et les femmes dans plusieursdomaines importants pour les entrepreneurs et les travailleurs
Comment espérer que la mondialisation profite aux femmes  alors que dans un certain nombre de pays africains, comme le Rwanda, le Cameroun et le Togo, les hommes ont le droit légal d'interdire à leurs épouses de travailler ? L’accès inégal des femmes à la propriété, au crédit, les pousse forcément vers le travail informel. Donc le problème n’est pas la mondialisation, mais l’hostilité de l’environnement juridique des affaires aux femmes. l’existence de régimes corrompus, de bureaucraties, de l’absence d’état de droit qui favorisent les monopoles, les privilèges rend l’investissement pour les femmes très couteux : elles se trouvent donc exclues des opportunités d’investissement offertes par la mondialisation.
Somme toute l’on s’aperçoit bien que poser les femmes comme victimes la mondialisation est un faux problème. Le véritable enjeu est institutionnel dans le sens où persistent des institutions formelles et informelles qui consolident la marginalisation et la discrimination des femmes. Celles-ci ne pourraient jamais profiter des opportunités offertes par la mondialisation tant qu’il n’y a pas une réforme institutionnelle radicale favorable à l’accès de la femme au triptyque : éducation, travail et propriété.
Hicham El Moussaoui, le 9 avril 2012 - Hicham El Moussaoui est analyste sur www.UnMondeLibre.org.