Par Mohamad Awalson - 07/02/2012
«Le véritable statut de la femme africaine échappe toujours au concept de la mondialisation»
Depuis les années du désenchantement qui ont précédé la période coloniale, le statut de la femme africaine n’a point cessé de subir des mutations multiples et diachroniques. Face à des revendications incessantes appuyées par plusieurs politiques gouvernementales des Etats africains et également par des organisations non gouvernementales, militantes pour l’émancipation de la gent féminine, le véritable statut de la femme africaine échappe toujours au concept de la mondialisation. Comment veut-on qu’elle soit? Quel modèle de femme l’Afrique cherche t-elle? Pour quel rôle serait-elle dévouée ? Pour quelle finalité socio-économique et politique ? Tous ces questionnements conditionnent sans doute, l’humanité à penser qu’aujourd’hui, la femme africaine serait «un bien de trop!». Au juste, les femmes du continent noir s’interrogent elles-mêmes sur leur place dans le concert des Nations, leur statut versatile et ondoyant dans la marche du siècle.
Mohamad Awalson
Evidemment, ça n’est pas à crédit que les réflexions s’accentuent autour du modèle de femme que les africains souhaitent avoir au moment où la fièvre de la modernité incube le continent africain. A proprement parler, laquelle préfère-t-on entre une traditionnelle obéissante et soumise des confins du Nord Cameroun et une instrumentalisée comme Nafissatou Diallo? Entre une politique raffinée comme Rama Yade et un prix Nobel de la paix comme Wan gari Mathai? Ou encore préfère t-on la Présidente de la République à l’instar de Hélène Johnson S. à un Oscar de Hollywood la Sud africaine Charlize Théron? Difficile de répondre certainement mais le choix reste impérieux et surtout très possible. Si Christine Lagarde est la Directrice de la plus grande institution financière du monde (FMI), c’est probablement parce que la société occidentale précisément française décide de rompre avec cette politique d’endoctrinement qui ronge la plupart des pays africains. Il s’agit surtout de maitriser la conscience collective féminine selon laquelle, la femme est et reste toujours la femme. Il y a donc des conditions naturelles qui la prédisposent à occuper la seconde place dans sa société d’émergence.
On voit clairement qu’il est question d’objectifs. La majorité des politiques très souvent contradictoires des Etats africains en ce qui concerne la lutte pour l’émancipation de la femme manquent de plans concrets. Même si des budgets énormes sont alloués chaque année aux structures en charge de la promotion de la femme, la mise en valeur de ces budgets concerne beaucoup plus l’organisation des manifestations festives telles la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars de chaque année. Des moments extrêmement rares, qui devraient être meublés par des points de réflexion et de la mise en valeur de la gent féminine en Afrique et dans le monde. De par ces réalités défigurées, les Etats africains semblent opter pour une politique du «genre d’abord, le nombre après». L’exemple le plus concret est celui du Ghana, pays émergent où le respect des droits de l’Homme et la promotion du genre ont déjà pris le dessus sur la politique politicienne. Les femmes occupent une place de choix. Au parlement ghanéen, sur les 228 sièges de la chambre, on compte 19 femmes qui participent au même titre que les hommes à la prise de décision sur la politique nationale de leur pays.
Dr Ngozi Okonjo-Iweala, surnommée «dame de fer»
Au Nigéria, le cas de la surnommée «dame de fer» est assez illustratif. Selon Times magazine, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, puisqu’il s’agit d’elle, est «l’une des personnes les plus influentes du monde d’aujourd’hui». Diplômée de Havard et titulaire d’un Doctorat en Economie régionale et Développement de Massachussetts Institute of Technologies aux États-Unis d’Amérique, elle est la nouvelle patronne de l’Economie et des Finances du nouveau gouvernement de Goodluck Jonathan élu le 16 avril 2011. C’est un symbole assez fort pour la gent féminine qui est loin de cacher un autre. C’est au Cameroun qu’une autre success story se revèle. Depuis 2008, c’est Minette Libom Li Likeng, une femme de carrure qui tient les commandes de la Douane camerounaise. Directrice générale d’une énorme entreprise publique qui rapporte plus de 50% du budget national, elle a certainement la dernière décision à côté de ses collègues hommes. C’est la première fois dans l’histoire du Cameroun.
Globalement, il ya des cas très significatifs pour la femme africaine un peu partout dans le monde. Des exemples très palpables pour soutenir la politique de la promotion du genre sur le continent noir. Des structures officielles ont vu le jour depuis les indépendances notamment des ministères de la promotion de la femme presque dans tous les États africains. A côté de ces structures dites officielles, il ya des associations des femmes parfois agréées par les gouvernements qui accompagnent les États dans ce combat rude mais certainement prometteur, surtout à l’heure où le respect des Droits de l’Homme et des libertés, l’égalité des genres, figurant dans la charte des Nations Unies, est considéré comme la base de l’émergence des pays du Sud.
Lu sur www.journalducameroun.com
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