Barbara Masekela est une femme hors du commun, pas seulement parce qu'elle fut la première femme noire à être nommée ambassadrice de l'Afrique du Sud, mais aussi pour la qualité et la constance de son engagement.
Texte Alexandra Méphon
L'Afrique qui vu naître Barbara Masekela n'est plus la même aujourd'hui. A l'époque, si elle est entrée en politique, c'est elle n'avait pas le choix. Née en 1941 dans sa province de Limpopo, alors que l'apartheid s'impose insidieusement en Afrique du sud, elle est très jeune éveillée aux réalités politiques et sociales. D'abord par ses parents, Pauline et Thomas, qu'elle écoute inlassablement discuter de politique, mais aussi par les livres et les journaux qu'elle dévore dans la petite ville de Witbank. En séminaire avec son école, elle rencontre, alors qu'elle n'a que 14 ans Albert Luthuli et comprend très tôt que sa place est parmi eux, dans la lutte,
EXIL
Aboutissement du nationalisme afrikaner débute au XVIème siècle, l'apartheid était en tout premier lieu destiné à préserver la suprématie blanche, en particulier celle des Afrikaners, minorité blanche la plus importante du pays. Il prétendait assurer aux différents groupes ethniques une existence propre, parmi des ensembles nationaux autonomes: les bantousans . Mais la réalité est autre : les Noirs et les "colored" sont littéralement évinces de la société sud africaine. barbara Masekela quitte l'Afrique du Sud à 22 ans et part en exil. Elle qui souhaite de poursuivre des études et se former quitte rapidement l'Afrique du Sud . Elle étudie d'bord éà l'université Lesotho du Botswana et du Swaziland, puis Ghana où elle contrate la tuberculose. elle est contrainte de partir se soigner en Angleterre puis aus États-Unis où, une fois guérie, elle poursuit ses études à l'université de Fordham. C'est dans cette université qu'elle va être exposée pour la première fois au racisme, notamment dans ces séminaires d'ethnologie où les références aux civilisations "inférieures" sont incessantes. Elle tombe une nouvelle fois malade et quitte les États -Unis.
L'ANC est interdit en 1960, mais continue de fonctionner dans ses bureaux de Lusaka en Zambie, où Barbara se sent chez elle. Elle termine ses études à l'université de Zambie en 1967, mais alors qu'elle achevait sa troisième année, elle est victime d'un accident de voiture. Elle s'envole de nouveaux pour les États-Unis rejoindre son frère, le désormais célèbre musicien d'afro jazz Hugh Masekela, et en profite pour terminer sa licence d'anglais à l'université de l'Ohio. Elle enseigne la littérature anglaise à New-York, au lycée de Statten Island, puis à celui de Livingston, puis à l'université de Rutgers jusqu'en 1982. A New-York, elle rejoint l?ANC et travaille en étroite collaboration avec Johnny Makatini, qu'elle avait rencontre à 16 ans lors d'un séminaire de l'Inanda. Il façonne la vision politique de cette universitaire de formation, qui parle, en plus de sa langue maternelle, la langage Sotho, l'anglais, l'afrikaners, le xhosa, le zoulou, et le français. Masekela organise des meetings et gère des campagnes. Elle encourage les exilés à s'opposer à l'apartheid et, par sa verve et sa détermination, galvanise des millions de gens.
RETOUR
L'exil de Barbara durera 27 ans, 27 années durant lesquelles elle continue à se battre aux côtés de l'ANC, pour pouvoir un jour rentrer en SAfrique Du Sud, chez ell. "je n'ai jamais voulu abandonner sous prétexte que j'étais en exil. Je n'étais pas chez moi, qul que soit l'endroit où je me trouvais. J'avais la conviction intime que ma maison se trouvaint en Afrique du sud, que j'avais le droit d'être là-bas, et que je devais faire quelque chose pour que cela change." En 1982, elle retourne en Zambie, où elle travaille à plein à plein temps pour l'ANC en tant que secrétaire. Puis elle est nommée à la tête du département culturel. Elle sera à l'origine de nombreux événements qui auront in impact certain sur le boycott organisé en Afrique du sud. En 19988, Dulcie September, amie et collaboratrice de Barbara au sein de l'ANC, est assassinée à Paris dans des conditions mystérieuses. Alors que la presse privilégie la thèse de l'assassinat commis par un sud africain, cette perte atteindra Barbara gravement mais ne le fera pas pour autant renoncer à son combat. la libération de Mandela, en 1990, bouleverse l'ANC et ses membres. Elle l'accompagnera aux États-Unis en 1990, puis en Inde. En 1991, elle parvient aux deuxième poste à la tête du comité exécutif de l'ANC. En 1994. l'Afrique du Sud a tourné la page d'une longue histoire marquée par système racial ségrégatif, et a mis en place un régime démogratique. pour la première fois dans leur Histoire, les Sud-Africains, Noirs et Blancs, ont eu l'opportunité de voter, le 27 avril 1994, pour leur Président et leur gouvernement. Barbara participe pleinement à ce changement tant attendu et devient la secrétaire en chef de Nelson Mandela, jusqu'en 1994, année où il est élu président de l'Afrique du Sud. En 1995, elle est nommée Ambassadeur en France jusqu'en 1999. Puis retourne en Afrique du Sud et rejoint le monde des affaires en occupant divres postes de directrice des affaires institutionnelles du géant diamantaire De Beers avant de retouner à la politique, rappelée par le Président Mbeki.
Le 8 septembre 2003, elle devient ambassadeur de l'Afrique du Sud aux États-Unis, en lieu et place de Marc Burger. Une avancée naturelle pour cette fdemme de tête :"Près de 50% des ambassadeurs d'Afrique du Sud sont des femmes. Dans notre cabinet, près d'un tiers des femmes sont ministres: le ministre des affaires étrangères, de santé, de l'éducation, des entreprises publiques. Nous venons d'une tradition où les femmes ont joué un grand rôle dans la libération de l'Afrique du Sud. C'est mon héritage.Je n'ai pas eu le choix."
ELLE A DIT:
"Je souhaite que les gens viennent en SArfrique du Sud. La plupart des gens qui y viennent pour la première y reviennent plusieurs fois par la suite. C'est un pays merveilleux. C'est un pays prometteur. C'est un pays de justice, par exemple, nous avons une presse très solide, Il n'y a pas de secrets en Afrique du Sud, tout est transparent et ouvert. Le bon comme le mauvais."
"Mandela est notre icône. C'est le père de la nation. Il est devenu le symbole de la liberté et a été capable de mener le pays à la réconciliation. Nous l'aimons, nous le respectons et nous lui faisons confiance".
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