samedi 11 février 2012

DIOUMA DIENG DIAKHATE

01 JUIN 2011


DIOUMA DIENG DIAKHATE : ’’Si, à mon âge, des hommes craquent pour moi, je ne (...)
S’il y’a quelqu’un qui s’est vraiment fait une place au soleil á travers le métier qu’elle exerce, c’est bien la styliste Diouma Dieng Diakhaté. La fondatrice et propriétaire du complexe Shalimar devenue un styliste de renommée internationale, fait en effet partie des plus grands stylistes d’Afrique voire même du monde. Sa bonne réputation dans ce métier est telle qu’elle est devenue incontestablement la modéliste préférée des chefs d’Etat et autres premières dames Africaines. En plus de faire partie des meilleurs et des plus connus du continent, Diouma Dieng est également doublée d’une dame de cœur qui fait beaucoup dans l’humanitaire avec notamment la construction de maternité et de mosquées sans compter les œuvres sociales qu’elle fait dans l’anonymat. Très coquette, cette belle dame qui se met toujours sur son trente et un, n’en est pas moins quelqu’un de très sensible aux souffrances des autres. Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, Diouma Dieng, qui malgré les rumeurs persistantes sur son mariage, confie ne s’être pas remariée, nous fait découvrir toutes ses facettes. De ses débuts a son succès international en passant par sa future retraite, sa coquetterie, ses rêves, ses pires souvenirs, son eternel jeunesse, sa conception de l’homme idéal, ses rapports avec Koffi Olimide, Diouma nous fait partager sa vie. Sans détour !

« Je fais mon sport quotidien, j’écoute beaucoup de musique... Car la femme n’a pas d’âge » « Je n’ai appelé Koffi qu’une seule fois. Mais depuis, je l’appelle pour lui demander des explications sur cette chanson mais du coup il est devenu injoignable"

Qu’est-ce qui fait cette coquetterie chez Diouma Dieng car vous avez tout le temps tendance á être sur votre trente et un ?

C’est dans ma tête ! J’aime rester élégante et belle ! Si je ne mets pas de belles choses, je ne suis pas á l’aise, je suis comme ça. La coquetterie fait partie de moi.

J’imagine alors qu’il vous arrive de faire des folies en habillement, je me trompe ?

Quand je vois quelque chose qui me plait et que j’ai les moyens de me l’offrir, je n’hésite pas. J’aime me faire plaisir. En tout cas s’il s’agit de me rendre belle, je ne lésine pas sur les moyens. Et quelle a été celle qui vous a vraiment marquée en habillement ou en bijoux ?

C’est surtout pour les bijoux. J’adore les belles montres griffées ! Diamant, or ?

Oui ça peut-être serti de diamant, d’Emeraude, de Saphir etc. L’essentiel est qu’elles soient belles et surtout griffées.

Nous vous avons trouvée dans un autre look avec le voile. Avez-vous l’habitude de vous habiller ainsi ?

Oui c’est une tenue que je porte tous les vendredis pour aller à la mosquée et pendant tout le mois de ramadan aussi

Qui connaît Diouma Dieng sait qu’elle tient à rester jeune et ce malgré son âge. C’est quoi votre secret ?

Vous savez les gens racontent du n’importe quoi sur moi ! Certains disent que je passe tout mon temps á faire de la chirurgie esthétique. Ce qui est faux ! Je crois que ce qui est plutôt fondamental pour garder sa jeunesse, c’est l’état d’esprit de la personne. C’est très important ! Moi j’ai plus de cinquante ans mais néanmoins dans ma tête j’en ai moins. Je me dis que j’ai trente-cinq ans ou même trente ans. Vous pouvez être ma fille certes, mais je me sens beaucoup plus á l’aise avec vous qu’avec des personnes de mon âge, parce qu’on n’a pas forcément la même mentalité. Parce que je suis une personne très free qui dit ce qu’elle pense. Je suis très positive et bien dans ma peau « machala » je ne m’occupe pas de détails car je n’aime pas du tout le stress. Et il faut dire que tous ces facteurs contribuent á l’équilibre de la personne. Je fais mon sport quotidien, j’écoute beaucoup de musique et voilà ! Car la femme n’a pas d’âge. Yen a qui vieillissent même à trente ans tout comme il existe des femmes qui ont plus de cinquante ans et qui n’en ont pas l’air, elles restent toujours jeunes et belles. En tout cas je tiens beaucoup à ma beauté. Même pour aller au lit je me fais belle et j’aime la bonne odeur.

Quel âge avez-vous réellement ?

Mon chrono s’est arrêté depuis que j’ai mes trente-cinq ans ! Mais comment voulez-vous que les femmes aient cet état d’esprit dont vous parlez avec surtout tous les problèmes liés á la conjoncture actuelle ? Je pense qu’on n’a pas du tout besoin d’avoir les moyens pour être tranquille dans sa tête. On a beau avoir de l’argent, on a beau avoir les moyens, on a beau faire la chirurgie mais si on n’a pas un bon état d’esprit, la beauté se noie. C’est une chose qui se cultive et rien de plus. Je pense aussi que le plus grand remède chez une personne reste la foi. Si on a la foi on arrive à transcender tous les problèmes de la vie. Que l’on soit jeune ou vieux, il faut toujours prier et avoir la foi en Dieu, c’est très important et je pense qu’il n’y a pas mieux pour être bien dans sa peau et avoir de la tranquillité. La prière aide beaucoup et personnellement j’en sais quelque chose. Si vous avez la foi, rien ne pourra vous ébranler. Tout ce qui vous arrive de bien comme de mal dans la vie, dites-vous bien que c’est votre destin, que c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. En tout cas moi Diouma Dieng Diakhaté, rien ne peut m’ébranler dans la vie car j’ai la foi, je crois en Dieu le tout puissant.

Est-ce que vous avez eu à faire de la chirurgie esthétique ?

J’ai eu un accident, j’avais le visage un peu déchiqueté et j’ai eu à le retoucher, d’ailleurs les séquelles sont toujours visibles.

Donc contrairement à ce que disent les gens, vous n’avez pas retouché le nez ?

Je ne me suis jamais fait retoucher le nez. Je garde toujours le nez d’il y a vingt temps (ndlr : elle éclate de rire avant de brandir comme preuve une très belle photo d’elle quand elle avait vingt ans). Regarder bien ce nez et vous n’allez pas me dire qu’à vingt ans j’avais les moyens de me payer une chirurgie esthétique. Regarder ma maman (elle nous montre une photo de sa mère), elle était très belle, beaucoup plus belle que moi. Et puis personne ne peut m’empêcher de faire de la chirurgie si je le désire ! Seulement j’aime prendre soin de mon corps en restant toujours tranquille et en faisant du sport.

Et vous faites qu’elle genre de sport ?

Je fais beaucoup d’abdominaux ! Regardez là où je me suis assise (ndlr : un grand ballon), je travaille mon corps toute la journée avec. Pour éviter de basculer je suis obligée de redresser ma colonne vertébrale, muscler mes jambes et avaler mon ventre. Même quand je regarde la télé chez moi, je me mets sur mon rameau, tantôt je fais de la step. A chaque que j’en ai l’occasion, je fais la marche. Faire du sport ce n’est pas seulement aller en salle, on peut le faire continuellement dans la journée.

Vous êtes divorcée depuis trois ans et les rumeurs ont fait état de votre remariage il y a quelques semaines. Qu’en est-il ?

Il en est rien ! Je ne me suis pas remariée depuis mon divorce. Je pense que si tel était le cas, je n’aurais pas besoin de le cacher. Je ne me suis pas remariée et je laisse mon sort entre les mains de Allah le tout puissant !

Mais j’imagine que les prétendants ne manquent pas du tout ?

C’est vrai qu’ils ne manquent pas mais á chaque fois je prie pour que le bon Dieu me donne le meilleur mari qui soit.

On vous taxe souvent d’être une femme de caractère, une femme très dure même. Est-ce le cas ?

C’est vrai que je suis une femme de caractère mais pas dure quand même. Si je n’avais pas de caractère, je ne serais pas lá oú j’en suis maintenant en gagnant dignement ma vie. C’est ce caractère qui me fait croire en moi. Cependant je me contrôle et j’ai la tête sur les épaules. Vous savez, je pouvais rester les bras croisés et attendre qu’un homme fasse tout pour moi, mais je ne le ferai jamais parce que moi Diouma, je ne suis pas le genre de femme qui aime dépendre des hommes pour vivre. Non ! J’ai tout le temps travaillé pour ne dépendre de personne et inchalah tant que Dieu continuera à me donner la force et les moyens de travailler, je ne m’en lasserai jamais.

Et comment doit être l’homme qui aura la chance de reconquérir Diouma Dieng Diakhaté ?

(Elle affiche un très beau sourire qui en dit long sur sa beauté). Je ne suis pas trop exigeante, vous savez ! Je sais que je ne me marierai jamais pour de l’argent ou par intérêt encore moins pour le pouvoir. Mon ex-mari n’était pas riche et je l’ai aimé comme il était ! Vous voyez, donc l’argent ça importe peu pour moi dans une relation. Moi pour m’avoir il faut surtout de l’affection, de l’attention, de la gentillesse sinon le reste ce n’est pas important. Etes-vous alors prête á vous remarier si vous trouvez quelqu’un qui remplisse toutes ces conditions ?

Bien sûr ! Si je le vois et que j’ai confiance en lui, je m’embarque avec lui. S’il veut de moi comme épouse bien sûr et que ça soit un amour sincère et réciproque. Mais je laisse tout entre les mains de Dieu. Pour revenir sur le stylisme, quelle analyse faites-vous de ce milieu ?

Je pense que tout le monde sait qui est qui et qui fait quoi ! Chacun sait de quoi il est capable et je pense que c’est aux gens de juger. Mais il faut constater avec moi que maintenant tout le monde se dit styliste et souvent ce sont des gens qui ne savent même pas tenir une paire de ciseaux. Qu’en pensez-vous ?

On ne peut pas les empêcher de dire qu’ils sont stylistes ou encore d’exercer ce métier.

Mais il doit bien y avoir des critères pour être un bon styliste et pouvoir se définir comme tel, n’est ce pas ?

Mais si on se base sur le premier critère qui est la formation, peut-être que je ne devrais jamais être styliste. Je n’ai jamais fait la formation, je n’ai jamais été dans une école pour apprendre ce métier

Mais á défaut du diplôme il faut au moins se former sur le tas ?

Moi Keb’s ma fait couper en direct á la télé devant tout le monde et je l’ai réussi. Je l’ai fait á main levée sans tracer ni rien. Et je vous dis que c’est très difficile de couper à main levée. Il y a des gens qui ont fait des études en stylisme et qui ne savent pas couper à main levée. Je n’ai jamais utilisé de patron. Je suis autodidacte dans ce métier avec un don du Tout puissant. Quels conseils donneriez-vous á tous ces jeunes qui veulent se lancer dans ce métier ?

En tout cas ma fille unique, quand elle a voulu se lancer dans ce métier, je lui ai conseillé d’aller étudier et d’avoir des diplômes. Parce que moi si c’était á recommencer j’allais étudier et avoir mes diplômes avant d’exercer ce métier. Ma fille a eu son bac et depuis elle est au Canada pour suivre des études en stylisme.

Oui justement un journal de la place avait écrit que vous auriez passé les ciseaux á votre fille, est-ce vrai ?

Non ! Mais je compte lui passer les ciseaux à la fin de ses études inchalah.

Pour rester toujours dans ce chapitre, on a remarqué une certaine rivalité entre les stylistes, les dames notamment. Partagez-vous cet avis ?

Comme je vous ai dit tout á l’heure, je n’aime pas m’attarder sur certains détails. Si on croit en Dieu, on sait forcément qu’il n’y a pas de raison d’être jaloux du succès de l’autre. Dieu a tracé le destin de chacun d’entre nous donc pourquoi se jalouser ? En tout cas je ne suis jalouse du succès de personne et je ne rivalise avec personne non plus. Je m’atèle á faire bien mon travail et même si on copie mes modèles, ça ne me fait absolument rien. Je crois en Dieu moi ! Si vous croyez á cette rivalité, ça va vous empêcher de dormir et moi je tiens á mes dix heures de sommeil par jour pour rester joviale et être en forme pour mieux travailler. Diouma l’habilleuse des grandes dames, des chefs d’état etc. Est-ce vous que pensez á la couche moyenne qui veut s’habiller Diouma mais qui n’a pas forcément les moyens ?

Moi j’habille toutes les couches, je suis très accessible ! J’ai toutes sortes de clientèles, riche, moyenne, modeste etc. Chaque client en fonction de ses moyens peut s’habiller chez Diouma. Tout ce que je veux c’est faire plaisir aux gens et participer au développe ment de l’économie de mon pays. Quelles relations entretenez-vous justement avec ces chefs d’état et premières dames ?

Il y a certes le travail qui nous lie mais j’ai beaucoup d’amis dans ce cercle. On s’est connu par le biais de la couture mais on a fini par devenir de bons amis. Je travaille avec eux et on se respecte mutuellement.

Vous devez donc être une personne bien « réseautée » avec toutes ces connaissances. Il n’est quand même pas donné á tout le monde de fréquenter des chefs d’états et premières dames ?

Je crois seulement en Dieu et tout ce qui m’arrive dans la vie c’est Lui. Vous avez par exemple écouté la chanson que m’a dédiée Koffi Olomide en duo avec Youssou Ndour et pourtant je ne leur ai rien demandé. Ils l’ont fait de manière spontanée. Des amis m’ont appelée de Kinshasa pour me féliciter par rapport á cette chanson. Je n’avais rien compris, c’est ainsi que j’ai envoyé mon chauffeur acheter l’album á Ponty. Pour vous dire que je n’étais même pas au courant.

Et qu’est-ce ça vous a fait d’être chantée par Koffi et Youssou qui, il faut le dire, ne sont pas n’importe qui dans le paysage musical mondial ?

J’éprouve un réel sentiment de fierté ! Cette chanson me va droit au coeur parce que je peux dire qu’ils font partie des géants de la musique mondiale. C’est une très belle chanson !

’’Si, à mon âge, des hommes craquent pour moi, je ne peux que m’en réjouir’’Quels rapports entretenez-vous justement avec Koffi parce que c’est une chanson d’amour qu’il vous a dédiée « en vous déclarant notamment sa flamme » et de la manière la plus directe et osée qui soit ?

J’ai été très surprise de voir le tollé que cette chanson a fait á travers la presse et surtout avec l’interprétation qu’en ont faite les Sénégalais. Vous savez, ici au Sénégal nous sommes très en retard par rapport á ces questions. En Afrique Centrale, on n’aurait pas fait une interprétation pareille parce que là-bas tout ce qui se chante c’est de l’amour, ils ne connaissent que l’amour. Le fait de dédier une chanson d’amour á quelqu’un est une chose très courante dans cette partie de l’Afrique. Là-bas certains amoureux font passer leurs messages á travers des chan-sons. C’est pourquoi ce genre ne choque point. Ils sont comme ça. En Afrique Centrale les hommes sont très romantiques, très tendres avec les femmes. Ce qui n’est pas forcement le cas chez nous. C’est une question de culture. Il parait même que quelques internautes m’ont traitée de tous les noms d’oiseaux á travers internet mais je pense que ceux qui le font n’ont pas compris. Je leur en veux pas je les comprends. Pour en revenir á Koffi, je l’ai rencontré brièvement á trois reprises. La première fois c’était lors d’un grand événement populaire au Congo. On s’est ensuite revu á Dakar lors d’une soirée de gala du festival Ebony au Téroubi. La dernière fois on s’est rencontré dans un restaurant á Brazza. Cependant on s’échangeait quelques fois au téléphone. Il y’a un an de cela, il (Koffi) m’a, au détour d’une conversation, gentiment fait savoir qu’il allait me dédier une chanson dont je ne connaissais pas le thème. Au demeurant ce n’est pas la première fois que cela arrive car avant lui d’autres artistes africains mont fait cet honneur. Un jour il a débarqué á Dakar á l’improviste, il m’a téléphonée mais je ne savais pas que c’était pour prendre la voix de Youssou Ndour. Il est reparti aussitôt et depuis on ne s’est pas reparlé jusqu’á la sortie de la chanson. Ne maîtrisant pas le lingala, je n’ai eu qu’une compréhension approximative de la chanson. Je pensais qu’il chantait mes louanges et rien de plus. En tout état de cause, après avoir écouté la chanson, je l’ai trouvée très belle et je me suis précipitée d’envoyer á mon compatriote Youssou un grand bouquet de fleurs en guise de reconnaissance.

Mais il y’a eu beaucoup de spéculations autour de cette chanson, certains pensent que Koffi a tout simplement pris son courage á deux mains pour vous déclarer ouvertement son amour. D’autres par contre croient que cette chanson est tout bonnement commanditée par un amoureux tapis dans l’ombre. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez Koffi est un artiste et a ce titre il aime tout ce qui est beau artistiquement parlant. Il a comme tout un chacun ses émotions. Par conséquent je n’enlèverai rien á la valeur artistique de la chanson qu’il a voulu me dédier. Il a beaucoup de respect envers moi et surtout c’est un homme intelligent. J’avoue qu’après la sortie de la chanson, je n’ai appelé Koffi qu’une seule fois. Mais depuis, je l’appelle pour lui demander des explications sur cette chanson mais du coup il est devenu injoignable. Pour l’autre hypothèse á savoir qu’elle a été commanditée je pense que c’est même plausible ! Je me demande même qui a bien pu l’avoir fait. Je sais que les Congolais ont l’habitude de commanditer des chansons pour les femmes qu’ils aiment mais franchement je ne sais pas qui en est le commanditaire. De toute façon qui connaît ma perspicacité sait que je vais me donner les moyens de connaître celui qui est derrière tout cela et tôt ou tard je le saurai inchalah. Cependant qui qu’il soit, je ne peux pas empêcher á un homme de m’aimer. Et puis á mon âge, s’il y a des hommes qui craquent pour moi, je ne peux que m’en réjouir (rires).

Il paraît que vous adorez la musique en général. Est-ce vrai ?

Oui j’adore la musique !

Quel genre ?

J’adore la musique congolaise par fidélité. Cela ne veut pas dire que je n’aime pas les autres musiques, au contraire ! Mais ce qui s’est passé avec la musique congolaise, c’est que j’ai eu à travailler à l’Ambassade du Congo en 1969 étant á l’école de secrétariat. J’ai fait quelques mois là-bas et à force d’écouter tout le temps leur musique, j’ai fini par l’aimer. Il faut aussi dire qu’en 69 on n’avait pas notre propre musique. Il n’y avait que la musique salsa, guinéenne et congolaise. C’est ce qu’on connaissait à l’époque. C’est ensuite qu’est né le mbalax. Ce qui a fait que j’ai adoré la musique congolaise. Pour vous dire à quel point je suis fidèle á cette musique. Même dans mes relations, je suis comme ça. Néanmoins j’adore la musique sénégalaise. A propos, vous parlez combien de langues ?

Je parle le français, je comprends l’anglais commercial aussi. Sinon je parle un peu le Bambara parce que je suis d’origine malienne, je comprends aussi un peu le Lingala. ’’Si, à mon âge, des hommes craquent pour moi, je ne peux que m’en réjouir’’ Pour revenir sur vos rapports avec les chefs d’état, tout le monde sait que vous entreteniez de bons rapports avec Abdou Diouf et madame, qu’en est-il avec l’actuel régime ?

J’ai eu á travailler avec madame Diouf que je considère toujours comme une mère et nous entretenons toujours de bonnes relations. Quand Wade est venu aussi, on a eu de bons rapports. Je peux dire que je fais partie des premiers stylistes qu’il a invités á l’accompagner à ses premières visites officielles á l’extérieur. Et ça c’est quelque chose pour moi. Sinon je ne fais pas de la politique, je n’ai que mon travail et je me concentre là-dessus.

Il paraît que vous êtes milliardaire, est ce vrai ?

Moi j’ai une autre définition du milliardaire. Pour moi, le milliardaire c’est celui qui travaille bien pour gagner bien sa vie, partager ce qu’il gagne avec les autres, aider les démunis, en somme faire de bonnes actions. Je pense qu’il ne sert à rien de garder des milliards à la banque alors qu’il y a des gens qui crèvent de faim. Le plus important pour moi c’est de faire développer mon pays et surtout aider ceux qui n’ont pas les moyens. Il faut savoir partager dans la vie. Donc je peux dire que je le suis ! On sait aussi que vous faites beaucoup dans l’humanitaire ?

C’est ça ma richesse d’ailleurs ! Aider les gens et ne rien attendre en retour. J’aime partager. Dieu veille sur tout et tôt ou tard, on Lui rendra compte. On peut aider quelqu’un dans la discrétion sans que personne ne soit au courant. Par contre si je fais quelque chose qui soit d’utilité publique, j’en parle pour que la nouvelle génération en prenne exemple. Sinon je suis très discrète. Il m’est arrivé á maintes reprises de permettre à des gens d’aller faire le pèlerinage á la Mecque sans même que ces personnes ne sachent que c’est moi qui étais derrière. L’essentiel pour moi c’est de faire une bonne action. Je suis très sensible et je n’aime pas voir les gens souffrir.

Pourquoi comme la plus part des femmes riches ou célèbres, on ne vous voit pas dans les cérémonies genre anniversaire à Sorano, mariage ou autre baptême avec notamment ces histoires de marraines qui gaspillent de l’argent comme pas possible lors de ces cérémonies ?

Je n’y pense même pas parce que j’ai d’autres priorités dans la vie. Au lieu d’aller gaspiller de l’argent á Sorano, dans les baptêmes ou autres mondanités, je préfère aller le donner aux démunis ou aux malades qui n’ont pas les moyens de s’acheter une ordonnance. Certes j’ai eu à le faire une ou deux fois dans le passé, il y’a vingt cinq ans de cela mais depuis je ne fais plus partie de ce circuit. Moi je n’ai jamais demandé á quelqu’un de me chanter mais bien des personnes m’ont dédié des chansons. Je ne peux pas leur en empêcher. Et si j’ai quelque chose á leur donner, je le fais de manière modeste et discrète. Même si on me fait part d’une cérémonie, je préfère y aller la veille pour donner ma modeste contribution et ce dans la plus grande discrétion, sans rien y attendre en retour. Je pense que ce n’est pas bien de mettre son prochain dans une situation inconfortable. C’est pourquoi je suis contre ces histoires de marraines dans les baptêmes et autres mariages. En tout cas moi ma propre fille je ne vais pas lui chercher de marraine parce que c’est toujours cette dernière qui va en pâtir après. Je trouve inadmissible à la limite inhumain le fait d’aller voir une personne, lui donner de l’argent sous prétexte qu’elle est la marraine de ta fille et que cette dernière soit obligée de donner le double lors de la cérémonie. Y’en a même qui vendent leurs biens ou qui s’endettent jusqu’au coup rien que pour pouvoir payer. Et il faut dire que la vie est faite de haut de bas et on ne sait jamais de quoi demain sera fait ! On peut se retrouver un jour á l’autre dans des situations difficiles. Là où nous en sommes maintenant avec la conjoncture actuelle, je pense que le gaspillage devrait être banni de notre société. C’est vrai que tout le monde ne s’adonne pas à cette pratique mais en tout cas la plus part des femmes célèbres le font. Je ne blâme personne mais je trouve cette pratique anormale raison pour laquelle je ne la fais pas. Et quel est le souvenir bon ou mauvais qui vous a le plus marqué dans votre vie ?

La perte de mes parents m’a beaucoup affectée et je pense tout le temps à eux. Mais j’avoue que depuis leur rappel à Dieu, il y a trois pertes qui m’ont sérieusement secouée. Il s’agit de la mort de mon neveu Moussa Touré, de Katoucha Niane et celle d’une de mes employées, Ndella Camara. (Ndlr : la voix remplie d’émotion, elle nous nous mon-tre la photo de la jeune fille accrochée á son bureau). Ndella était une fille que j’aimais beaucoup. Et en dehors de tout ça, elle était ma nièce. Ces pertes m’ont beaucoup marquée parce que ce sont des personnes qui comptaient beaucoup pour moi. Mais tout cela c’est la volonté divine et je m’en remets toujours à Lui. Que dieu les accueille dans son paradis ! Est-ce vous avez un rêve que vous aimeriez réaliser avant de quitter ce monde ?

C’est de construire des maternités et des mosquées dans toutes les régions du pays et dans la sous région. Si Dieu me donne une longue vie et les moyens, je réaliserai ce rêve inchalah. Aujourd’hui la maternité que j’ai construite à Rufisque a enregistré plus de six mille naissances et j’en rends grâce à Dieu et souhaite longue vie á toutes ces mamans et leurs bébés. J’ai construit des mosquées et une morgue, je dis donc alhamdoulilah et que Dieu m’aide à en construire d’autres inchalah.

Dites-moi, est ce qu’il vous arrive de faire la cuisine maintenant ?

Bien sûr que oui. Et je la fais très bien. C’est vous les jeunes d’aujourd’hui qui ne savez pas cuisiner mais moi j’ai toujours été cordon bleu. Rares sont les jeunes qui savent cuisiner, faire le linge ou encore le repassage. Vous êtes bien gâtées vous les jeunes. A notre époque, on n’avait pas de bonne, on faisait tous les travaux domestiques, on cuisinait avec du feu de bois, on ne connaissait pas le gaz. Jusqu’á présent je cuisine. Le dimanche si je ne travaille pas je fais la cuisine.

Et quel est le plat que vous savez cuisinez le plus ?

C’est le Thiebou diene car je suis née et j’ai grandi chez les Lébous á Rufisque ! Mais mon plat préféré est le soupe kandja.

Entretien réalisé par Mariéme Mbengue

Source : STATION ONE MAGAZINE

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