Nago Seck, Sylvie Clerfeuille
Révélée dans les années 60, cette pionnière de la musique urbaine africaine chantait des textes du terroir en langues nationales.
Georgette Bella Bellow a à peine onze que déjà ses qualité s vocales – elle est capable de glisser des notes les plus aiguës aux plus graves – et son timbre particulier font parler d’elle dans les fêtes scolaires. Inspirée par Miriam Makeba, la grande chanteuse sud-africaine, et les contes de sa terre natale, qu’elle adapte musicalement, elle collectionne les radios crochets.
L’après-indépendance
A dix-sept ans, l’offre du Président du Dahomey (actuel Benin) de chanter pour la fête de l’indépendance du pays lance l’adolescente sous les feux des projecteurs. Trois ans plus tard, sa popularité l’entraine au Festival des Arts de Dakar où son répertoire puisé dans le patrimoine musical togolais lui vaut son premier succès continental. Lorsque Bella débarque à Abidjan, elle est vite happée par les médias.
Sa voix soft, chantant des poésies africaines sur des rythmes dansant de rumba congolaise, fait bientôt vibrer un des représentants du tourisme africain qui la propose en remplacement de Miriam Makeba à Genève.
Elle décrochera, quelques mois plus tard, l’enregistrement à Paris de son premier 45 tours, « Bella Bellow », produit et distribué par le Togolais Gérard Akueson. Sa voix claire et limpide lui vaut, en 1969, une invitation à Kinshasa pour le sommet de l’OCAM, qui réunit 14 chefs d’Etat, et un passage à l’ORTF, dans les émissions « Discorama » et « Pulsations » en compagnie de Manu Dibango. Cette apparition dans les medias français peu accessible à l’époque aux artistes africains, et son gala à l’Olympia, constitue sa première reconnaissance internationale.
La célébrité
C’est d’abord Alger qui l’accueille, en 1969, dans le cadre de son festival où elle a la surprise de voir Miriam Makeba, elle aussi invitée. Ensuite lorsqu’elle se produit au Festival de Rio, son morceau, « Bem Bem » (merci, merci) provoque l’enthousiasme et lui vaut l’édition d’un 45 tours, « Spécial Brésil ». Elle chantera devant le Président George Pompidou pour l’exposition France Togo à Lomé, puis pour le chancelier Willy Brandt, présidant le dixième anniversaire de l’OUA tenu en RFA. Un bref passage à Paris et le prétexte à la réalisation de son premier 30cm, « Terre-Lune », au titre resté célèbre : « O Senye », « Blewu », « Lagoulou ». En 1973, un mois après avoir enregistré avec Manu Dibango pour un 45 tours contenant un de ses morceaux les plus célèbres, « Sangou Jesus Christo », Bella Bellow se tue dans un accident de la route : elle avait 27 ans.
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