mardi 7 février 2012

Dossier Femmes noires dans les médias (XIII): Anasthasie Tudieshe La madame culture de la radio africaine nous raconte son parcours!




©rajulparis.blogspot.com

Anasthasie Tudieshe est arrivée à Africa N°1 il y'a trois ans. Avec 100% culture et Africa mix, elle est progressivement devenue une référence maison et c'est fort de cela qu'elle anime une chronique musicale sur direct 8. Un parcours somme toute très intéressant.


Parlez nous de votre parcours
Quand j’étais petite à huit ans, on me demandait ce que je voulais faire faire, je répondais invariablement que je voulais être journaliste et écrivain. Il y’a trois ans, je revenais de Madagascar où j’habitais et travaillais, j’ai envoyé à Africa N°1 un enregistrement de l’émission de radio dont je m’occupais là bas et on m’a rappelé. Je faisais des piges pour Marie Claire maison. En même temps, je voulais revenir à la radio et donc j’ai envoyé les émissions et on m’a rappelé au bout d’une semaine. C’était il y a trois ans et j’y suis toujours. Ma formation c’est ma vie. Je me suis beaucoup occupée de monter et présenter des évènements culturels mais plutôt à l’étranger. En revenant, j’ai eu envie de rester dans la culture mais côté micro.

Quelles sont vos différentes casquettes?
J’ai deux émissions sur Africa N°1 et je fais une chronique sur Direct 8. Sur Africa N°1, il y’a 100 % culture qui est l’émission avec laquelle j’ai commencé. Dans cette émission, je tends le micro aux africains et antillais qui font la culture à Paris ou aux occidentaux qui font des choses qui ont un rapport très fort avec la culture africaine. C’est un hebdomadaire de 52 minutes divisé en trois parties : l’invité très spécial où je m’attache à la personnalité de mon invité qui fait des choses là où on attend pas forcément les africains. Ça peut être aussi un occidental mais comme je disais qui fait des choses en rapport avec l’Afrique. Dans 100 %musique, on découvre l’univers musical d’un artiste et dans cent pour cent Paris, j’amène les auditeurs dans un lieu qui fait la part belle dans sa programmation à L’Afrique.
Africa mix est une émission quotidienne, du lundi au vendredi, qui dure quatre heures de 14 heures 30 à 18 heures 30. Il y a beaucoup de musique parce que nos auditeurs adorent ça. Toutes les générations de musiciens sont représentées. Il y’a des moments forts dans cette émission : On commence toujours par le portrait d’une personnalité avec qui on passe vingt minutes tous les jours. Il y a aussi un psychothérapeute et un sexothérapeute qui répondent tous les jours à la question d’un auditeur ou d’une auditrice. Des questions qui ont trait à la sexualité et des rapports aux autres. Les auditeurs sont parfois timides pour poser directement les questions, ils m’envoient un mail et je le lis à l’antenne. C’est très intéressant et très touchant, même si c’est très délicat. Il y’a aussi une historienne qui vient deux fois par semaine pour nous parler soit des afro descendants soit des spiritualités africaines. Il y’a aussi le journal coupé décalé de MAMANN et il y’a deux DJ qui proposent des mix de musique pendant un quart d’heure. C’est tous les jours et c’est par thème. Il y’a enfin une rubrique à laquelle je tiens beaucoup qui s’appelle on dit koi ? Qui est réservée aux 25 35 ans africains qui font des choses concrètes ici en France. Je parle davantage des gens qui se démarquent. Sur direct 8, je fais une chronique musicale, mes coups de cœurs musicaux repérés à Africa N°1. C’est trois minutes dans l’émission paroles d’Afrique de Michel Roussin.

quel est votre avis sur la présence des femmes noires dans les médias en France?
Tony Morrison avait dit quand elle est venue à Africa N°1 qu’on ne voit pas et c’est ça, on ne voit pas suffisamment . Il y’a pleins de raisons à ça. Mais c’est en train de changer.

Quels sont vos obstacles dans le métier?
Aucun. Le seul obstacle qu’on puisse avoir dans la vie c’est nous. Le seul obstacle c’est quand on est timide, on part du principe qu’on ne pourra pas.

Et vos ambitions?
A moyen terme, c’est de faire d’Africa Mix une émission comme son nom l’indique, au cœur de la pulsation, que ce soit un melting pot qui trouve sa place dans le cœur des gens. A long terme, c’est de faire partie de ces femmes noires dans les médias.

Selon vous c’est quoi le principal quand on veut faire ce métier?
Etre ouvert et cultivé

Appartenez-vous à des associations et lesquelles?
Je n’appartiens à aucune association.

Comment conciliez vous votre carrière et votre vie de femme (de famille…)?
J’ai un budget baby Sitter énorme. Mais je me dis que mes fils sont fiers de leur mère. Je ne le vis pas comme un sacrifice parce que je fais un travail tellement formidable que je n’ai même pas l’impression de travailler. Même si c’est un travail très prenant. Je vis ça très très bien.

Quels sont vos rapports professionnels avec les hommes?
Il faut faire attention pour ne pas basculer dans la séduction. Pour moi, ce n’est pas très compliqué. Je pense que c’est un plus d’être une femme.

Êtes-vous en contact avec d’autres femmes noires dans les médias. Si oui, c’est un réseau formel ou informel?
Ça se passe très bien. On se soutient, on se donne des tuyaux. C’est comme pour tout, c’est par affinités. J’ai de très bons rapports amicaux et professionnels avec certaines.

Retrouvez Anasthasie Tudieshe sur Africa N°1

Africa Mix: lundi au vendredi, 14H30-18H30.
100 % Culture: Samedi, 14H10-15H



Ingrid Alice NGOUNOU
http://noiraufeminin.com

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