mercredi 29 février 2012

Sustainable smallholder agriculture: Feeding the world, protecting the planet

As the world belatedly turns its attention to the pressing issues of environmental degradation, resource scarcity and climate change, the concept of sustainability takes its rightful place at centre stage in discussions about agricultural and rural development.

The Thirty-fifth Session of IFAD’s Governing Council provides a forum for Member States, partners and the public to discuss and debate what needs to be done to enable smallholder farmers to contribute to raising food availability by70 per cent by 2050, which is what will be required to feed a growing, more urbanized population.

Over the course of the two-day event, world leaders, prominent movers and shakers, policymakers, academics and, most importantly, farmer representatives will reflect on and answer the following fundamental questions:

  • Bill Gates, co-chair of the Bill & Melinda Gates Foundation, will take centre stage to share his perspectives, with questions to follow from international broadcaster, Isha Sesay. Mr Gates will discuss the importance of agriculture and how sustainable productivity improvements can reduce poverty in developing countries. He will challenge both global players and national governments to adopt a new approach to supporting smallholder farmers.
  • As the international community takes stock of progress in the climate negotiations and prepares for Rio+20 in June 2012, Dr Lindiwe Majele Sibanda, the Chief Executive Officer of Food, Agriculture and Natural Resources Policy Analysis Network, will engage in a conversation with Naga Munchetty, an international broadcaster, on “What promise will Rio herald for agriculture?”
  • Nik Gowing, international broadcaster, will host a high-level panel to discuss and debate what it will take to ensure food security while protecting the environment. Panellists will share their views on different farming methods. They will highlight the importance of building institutions, investing in research and technology, and adopting and adapting new practices.
  • Naga Munchetty will host a high-level panel composed of policymakers. The panel will discuss how to create a sustainable future for smallholder farmers.

Social media and webcasting

The Thirty-fifth Session of IFAD’s Governing Council is an interactive event thanks to a number of social media components. Social reporters will keep the outside world informed through blogs, tweets, posting interviews and pictures on the following IFAD social media channels.

To stimulate the conversation, live tweets will be displayed on the Twitter wall in the Plenary Hall, in the meeting rooms and in the atrium. Delegates are encouraged to share their ideas, views and insights via social media channels using #ifadgc hashtag.

The virtual audience can follow the proceedings and interact with the prominent guests and panellists on the above social media channels and via webcasting.

Plenary sessions, high-level panels, centre stage events and regional and other events taking place in the Plenary Hall and Oval Room will be webcast respectively at the following urls:

Speeches and statements

Les femmes rurales sont confrontées à une inégalité croissante

Il est urgent que des actions politiques soient mises en œuvre pour permettre aux femmes d’impulser la croissance économique rurale et la réduction de la pauvreté

Communiqué de presse commun FAO/FIDA/OIT

Rome, le 21 janvier 2011 – Selon un nouveau rapport interinstitutions des Nations Unies sur la dimension sexospécifique du travail agricole, les femmes continuent à tirer moins de bénéfices que les hommes de l’emploi rural et sont confrontées à de nouveaux défis liés aux crises économique et alimentaire actuelles.

Le rapport intitulé "Gender Dimensions of Agricultural and Rural Employment: Differentiated Pathways out of Poverty" (Les Dimensions sexospécifiques de l’emploi agricole et rural: différencier les démarches de lutte contre la pauvreté) nous apprend que bien que l’inégalité entre les sexes varie considérablement d’une région à l’autre et d’un secteur à l’autre, il apparaît que, globalement, les femmes profitent moins de l’emploi rural que les hommes, qu’il s’agisse d’un emploi indépendant ou salarié.

De plus, au-delà des autres défis liés aux disparités entre les sexes en matière d’emploi rural, les récentes crises alimentaire et financière ont ralenti les avancées réalisées sur la voie du renforcement de l'égalité entre les sexes et de l’obtention d’un travail décent pour les femmes dans les secteurs agricole et rural au cours des dernières années.

Du fait des pertes d’emploi et de la réduction des dépenses publiques consacrées aux infrastructures et services sociaux, les femmes voient leurs charges domestiques et la non-rémunération de leur travail s’intensifier, et leur contribution financière à la sécurité alimentaire du foyer est susceptible de décroître, lit-on dans ce rapport. Une situation particulièrement dramatique quand les femmes sont des chefs de famille.

Migration et féminisation des activités rurales, commerce international et diversification de l’économie rurale, travail des enfants, tels sont entre autres les problèmes et tendances qui se font jour concernant les femmes employées dans le secteur agricole et dont fait état ce rapport.

Publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l’Organisation internationale du travail (OIT), ce document recense les réflexions les plus récentes sur la dimension sexospécifique du travail rural et agricole et cherche à promouvoir le débat sur le rôle déterminant des femmes dans la croissance économique et la réduction de la pauvreté en milieu rural.

Toujours selon ce rapport, les facteurs qui désavantagent les femmes au plan économique sont notamment: l’emploi (métier et tâches), la segmentation (surreprésentation dans les emplois de qualité médiocre), l’inégalité de revenus entre les sexes, et un nombre inférieur d’heures rémunérées pour une charge de travail globalement plus lourde.

À titre d’exemple, le rapport indique qu’il est intéressant de noter que, dans les pays développés ou en développement, l’écart salarial entre hommes et femmes ne s’explique pas dans 90% des cas: en d’autres termes, cet écart est attribué à la discrimination entre les sexes.

Ce rapport montre que cette discrimination à l’encontre des femmes limite à la fois leur productivité économique et leur développement personnel. Les femmes ont besoin d’avoir accès à l’éducation, à la formation, au crédit, aux marchés, à l’assistance technique et à une protection de l’emploi. Elles ont besoin d’un accès identique et garanti à la terre et aux autres biens. Et elles ont besoin d’un "capital social", y compris la possibilité d'être sur un pied d'égalité avec les hommes au sein des organisations paysannes.

Dotées de ces avantages (accessibles depuis longtemps aux hommes), les femmes peuvent accroître leur contribution au développement national et à la réduction de la pauvreté. Sur 1,4 milliard de personnes confrontées à l’extrême pauvreté dans les pays en développement, 70% vivent en zone rurale, et c’est pourquoi il est crucial d’augmenter la participation économique des femmes rurales si l'on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.

À citer, parmi les conclusions de ce rapport:

  • L’énorme contribution économique du travail non rémunéré doit être reconnue et des mesures doivent être prises pour réduire et redistribuer la charge des tâches domestiques.
  • Les programmes de travaux publics peuvent favoriser l’égalité entre les sexes dans l’emploi rural, à plus forte raison quand les bénéficiaires sont réellement impliqués dans leur conception.
  • Promouvoir une éducation féminine de qualité dans les zones rurales et réduire les disparités entre les sexes au niveau de l’enseignement primaire et secondaire amélioreront l’accès des femmes à un emploi décent.
  • Les exportations agricoles non traditionnelles peuvent créer des emplois de qualité pour les ruraux des deux sexes, mais les femmes en particulier sont exposées à une application laxiste des normes du travail.
  • Un ensemble de mesures politiques complémentaires est nécessaire pour remédier à ces nombreuses disparités entre les sexes dans le domaine de l’emploi rural. Les mesures doivent inclure des réformes juridiques susceptibles de promouvoir: l’égalité entre les sexes; des dispositifs de protection sociale; une aide aux organisations d’appui aux paysans, aux femmes et aux jeunes; des programmes de soins aux enfants; l’éducation; et un meilleur accès à l’information et au marché du travail.

La pierre angulaire de ce rapport analytique est la proposition par les Nations Unies d’un Agenda pour un travail décent, qui met l’accent sur la création de meilleurs emplois, la protection sociale, l'application universelle des normes du travail et la promotion d’institutions rurales équitables.

Les institutions à l’origine de ce rapport vont également diffuser à l’intention des spécialistes une série de sept notes d’orientation pragmatiques portant sur les aspects clés de l’emploi rural et du travail décent, précisant les problèmes spécifiques et les solutions susceptibles de les résoudre.

Communiqué de presse n°: FIDA/01/2011


Le Fonds international de développement agricole (FIDA) œuvre aux côtés des populations rurales pauvres afin de leur permettre de cultiver et de vendre davantage de produits vivriers, d'accroître leurs revenus et de déterminer le cap de leur propre existence. Depuis 1978, le FIDA a investi plus de 12 milliards d'USD sous forme de dons et de prêts à faible taux d'intérêt octroyés à des pays en développement, permettant à plus de 360 millions de personnes de se libérer de la pauvreté. Le FIDA est une institution financière internationale et une organisation spécialisée des Nations Unies dont le siège est à Rome – la plate-forme alimentaire et agricole des Nations Unies. Il représente un partenariat unique regroupant 165 membres, entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), d'autres pays en développement et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).


L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) joue un rôle de chef de file dans les efforts internationaux de lutte contre la faim. La FAO, qui est au service à la fois des pays développés et des pays en développement, est une tribune neutre au sein de laquelle tous les pays se réunissent sur un pied d'égalité pour négocier des accords et débattre de politiques. La FAO est également une source de savoir et d'informations. Elle aide les pays en développement et les pays en transition à moderniser et à améliorer les pratiques agricoles, forestières et halieutiques, et à garantir une bonne nutrition pour tous. Depuis sa création en 1945, elle a consacré une attention particulière au développement des zones rurales, où vivent 70% des populations pauvres et affamées de la planète.


L’Organisation internationale du travail est l’organisme chargé au niveau mondial d’élaborer et de superviser les normes internationales du travail. C’est la seule agence des Nations Unies dotée d’une structure tripartite qui rassemble des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs pour élaborer ensemble des politiques et des programmes.

http://www.ifad.org/media/press/2011/01_f.htm

WILDAF Afrique de l’ouest à l’ONU le 05 Mars

Depuis le 27 février, s’est ouvert au siège des Nations Unies à New York, la 56ème session de la Commission de la condition de la femme. Jusqu’au 9 Mars, les Nations Unies vont réfléchir sur la condition de la femme, principalement la femme rurale. Le thème retenu pour la session de cette année qui s’étend sur deux semaines est « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels ».

Parmi les délégations attendues à cette rencontre, figure celle du Bureau Afrique de l’Ouest de Women in Law and Developpement in Africa (WILDAF). La présence de WILDAF Afrique de l’ouest à cette 56ème session sera d’ailleurs ponctuée, le 05 Mars, par l’organisation d’un panel sur le thème « les femmes rurales d’Afrique de l’ouest évaluent la mise en œuvre de leurs droits ». En effet, eu egard au thème de la session de cette année, la question de la promotion des droits des femmes rurales reste une des principales préoccupations que le WILDAF souhaite soulever à ce rendez-vous annuel. Faut-il le rappeler, le réseau a eu à mettre en œuvre entre 2009 et 2011 un projet intitulé « utiliser la loi comme un outil pour l’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’ouest ».

Le panel de New York vise donc à instaurer un cadre de discussion et de réflexion où les membres de WILDAF, les acteurs et bénéficiaires du projet pourront, en compagnie d’autres acteurs ayant des expériences dans d’autres domaines touchant les femmes rurales, se pencher sur la question de l’évaluation de la mise en œuvre de l’article 14 de la CEDEF et de l’article 19 du protocole à la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples. Les deux articles sont relatifs aux droits des femmes rurales en Afrique. Les réflexions et conclusions de ce panel alimenteront le plaidoyer/lobbying des femmes africaines et du WILDAF pour améliorer les conclusions de la session officielle.

Le WILDAF saisira cette opportunité pour lancer son nouveau projet : « Femmes et Paysans Ouest Africains contre la pauvreté » financé par le ministère des affaires étrangères néerlandais dans son nouveau programme intitulé FLOW :(Fonds pour le Leadership et les Opportunités pour les Femmes) ayant pour but d’améliorer la situation des femmes et des filles.

Article de : Sebastien SEGNIAGBETO

Mise en ligne le 29 février 2012
Mise à jour le 29 février 2012

vendredi 24 février 2012

Première femme rwandaise à la tête de l'assemblée nationale!

Rose Mukantabana


©20mai.net

Les 80 députés rwandais (dont 56% de femmes) ont relancé le pays dans la promotion de l’égalité des sexes au niveau mondial en élisant la députée Rose Mukantabana à la tête de l’Assemblée nationale à Kigali.

Lors d’une session inaugurale dirigée par le président rwandais, Paul Kagame, Mme Mukantabana, députée indépendante et docteur en droits de l’homme, a battu son seul adversaire à ce poste, M. Mukama Abbas, par 70 voix contre 10!

L’élection a été faite par vote secret des collèges électoraux des députés dont la majorité appartient au parti au pouvoir le Front Patriote Rwandais (RPF) du président Kagame.

Dans le but de favoriser l’unité et la réconciliation nationale dans un pays qui a été profondément meurtri par l’appartenance ethnique qui s’est soldée par le génocide de 1994, la Constitution rwandaise de 2003 garantit le principe de la démocratie de consensus dans le cadre duquel le parti au pouvoir ne peut pourvoir de candidats au poste de président de l’Assemblée nationale ou du Sénat.

Selon quelques analystes sociaux, l’élection de Mme Mukantabana est inclus dans la politique délibérée de la promotion du genre du président Kagame et elle contribuera largement à forger la réputation de cette nation africaine comme bastion de la responsabilisation des femmes dans un continent où les hommes dominent d’habitude dans les cercles de pouvoir.

« Je confirme que Mme Mukantabana est la présidente de cette chambre du parlement de la République du Rwanda », a dit M. Kagame, sur fond d’applaudissements de centaines de personnes qui ont assisté à la cérémonie à partir de la tribune publique.

Que vive la révolution féminine!

(Source : 20mai.net)

mercredi 22 février 2012

La femme est-elle encore un continent noir ?




Anne Rose

Le passé marginal des femmes de nos latitudes les rend-elles vraiment plus à même de communiquer avec ce monde ou de l'explorer ? À chacune d'elle d'en décider…

Présentation

Si l’on s’interroge sur l’interrelation qui existe entre culture et personnalité, il paraissait essentiel d'évoquer le problème de la femme. Pourquoi ?

La Femme fut l'un des premiers écueils auxquels se heurtèrent la psychologie et la psychanalyse dans leur découverte de l'humain.

Instaurant une relation particulière à la mère, au corps, à l'autre, le féminin posait d'emblée l'épineux problème de la différence au sein d'un territoire culturel balisé par les valeurs masculines.

Pour dire la Femme, suffisait-il de s'armer d'un miroir ? Le complexe d’Œdipe lui-même y laissa des plumes !

« La femme, ce continent noir... » soupira Freud.

D'autres, psychologues et/ou féministes, se mirent ensuite à l'ouvrage.

Qu'en est-il de cette recherche aujourd'hui ?

Cette question sera abordée au travers d'un aspect précis de la vie de la femme : la maternité, et rebondira sur d'autres :

· parler du féminin, est-ce parler de la femme – et réciproquement ;

· l'instinct maternel est-il une invention culturelle ou une donnée de nature ;

· comment la maternité est-elle intégrée aux théories psychologiques traitant du féminin ;

· les théorisations contemporaines qui remettent en cause la naturalité de la maternité libèrent-elles la femme d'un joug millénaire ou lui ôtent-elles une de ses fondamentales dimensions d'être ;

· pourquoi en revanche la morale actuelle reste-t-elle, malgré son apparente évolution, très proche des schémas d'autrefois ;

· à la croisée de ces idéologies contradictoires, la femme d'aujourd'hui est-elle à même de trouver sans déchirement une place qui lui soit propre au sein de sa culture ?

Les modèles théoriques : Freud et Jung, deux univers

Freud

Après avoir tenté toute sa vie d'élaborer une théorie psychologique de l'humain qui ne laisse rien dans l'ombre ni au hasard, après avoir étayé celle-ci de concepts-clés à l'hégémonie incontournable, tels le primat de la sexualité, le Complexe d’Œdipe, le rapport de force entre le Ça, le Moi et le Surmoi, etc., Freud, donc, avoua que sa théorie du Féminin comportait de nombreuses lacunes, voire quelques erreurs, et qu'il restait encore beaucoup à explorer.

Comparant la femme à un continent noir, il voulait bien sûr exprimer métaphoriquement que le domaine de la psychologie consacré à la femme était un terrain de recherche où demeurait encore nombre d'inconnu.

Mais quelle portée symbolique résidait dans cette simple phrase !

« La femme est un continent noir... »

Comme l'Afrique, terre quasi-inexplorée et peuplée d'êtres sombres, colonisée mais mystérieuse. L'Afrique, antagoniste parfaite du monde civilisé, Terre de sorcellerie, de rêves et de cauchemars, monde des sorciers, des gri-gri, des sorts et des possessions, des anthropophages et des coupeurs de tête... Afrique qui serait le lieu d’origine de l’humanité ! Afrique aux rythmes envoûtants, Afrique chaude, imprévisible, moite et aride à la fois, sauvage, immense, fascinante...Terrifiante Afrique !

« La femme est un continent noir »...

Comme noire est la nuit...

Comme les profondeurs de son sexe aux sombres replis, de sa matrice « secrète et close comme un tombeau »[1] qu'en bon psychologue nous pourrions nommer « boîte noire » puisqu'il n'en sort pas toujours ce qui y est rentré, et qu'entre les deux l'on ne sait pas encore parfaitement bien ce qu'il s'y trame...

Noire comme dans notre culture, la Mort...

Comme les ténèbres du dehors...

Et comme bien souvent cet envahisseur basané de l'Europe, pudiquement nommé ici ces derniers jours : « migrant ».

Voilà pourquoi, au-delà de la Femme, ce questionnement concerne tous ceux qui se sentent peu ou prou « autre », « migrant », c'est-à-dire d'un autre monde que celui qui évolue autour d'eux.

Au sein de notre culture occidentale contemporaine, marquée par l'émergence d'un mode de pensée rationaliste et analytique qui a pris son plein essor au siècle des Lumières, le père de la psychanalyse énonce l'implacable vérité : la femme, à l'opposé de cette Lumière, c'est le Noir, l'Inconnu, l'Autre, l'Archaïque...

Freud était-il conscient de résumer ainsi en une expression des millénaires d'histoire, une civilisation toute entière ?

Pouvait-il être dupe de la portée ontologique d'une telle métaphore, ses continuateurs rester sourds à un tel message ?

La célèbre phrase montre clairement l'assimilation du féminin dans notre culture à quelque chose de l'ordre du sombre, de l'ombre, de l'inexploré. C'est à dessein que nous employons ici le terme de féminin, alors que Freud, en bon biologiste, s'est toujours attaché à décrire des comportements propres à des classes d'individus et non des symboles.

Cette confusion des plans réel et symbolique, de la femme avec le féminin, ne lui est pas propre. Elle est couramment de mise en cette époque où l'observation scientifique a cessé de chercher à traduire une intention divine pour se consacrer au dépouillement systématique d'une Nature réduite à l'état de matière. Le propos scientifique procède de l'individuel vers l'universel, à l'inverse des siècles précédents qui reconnaissaient l'existence d'une dialectique macrocosme/microcosme. C'est donc en observant l'homme et la femme qu'il est possible de dégager des lois concernant le masculin et le féminin.

L'on mesure facilement les risques déviationnels de tels procédés, pour peu que l'on oublie de relativiser ces observations. Prendre la partie pour le tout sans s'en référer à une continuité historique comporte le risque certain de figer une norme ponctuelle, propre à une certaine culture seulement, en loi universelle.

C'est à ce point précis qu'intervient une divergence fondamentale entre Freud et Jung mais aussi entre différentes visions du monde.

Jung

Contrairement à Freud, qui se voulait fondateur d'un nouveau paradigme, Jung tenta tout au long de son œuvre de renouer un lien devenu occulte avec les cultures de l'ère préindustrielle. C'est pourquoi il s'appliqua à retrouver dans l'individu ce qui le reliait à une histoire, à une collectivité. Son expérience clinique sur les rêves et les délires de ses malades lui fit mettre en évidence l'apparition régulière de grands thèmes, communs entre eux et présentant des ressemblances troublantes avec certains mythes, certaines croyances. Ces observations le conduisirent à élaborer sa théorie des archétypes, grandes préformes qui animent l'espace collectif d'un Inconscient non limité à la part refoulée ou inaccomplie de la personne.

Les archétypes, permanents dans leur essence, s'expriment de façon toute différente d'une culture à une autre, d'un individu à un autre, d'un moment à un autre, déterminant l'extrême variété des systèmes de représentations du monde possibles.

L'individu, au faîte de la pyramide, est le lieu de croisement du collectif extérieur – la culture, du collectif intérieur – sa généalogie – et de son histoire personnelle. La synthèse de ces forces crée sa spécificité.

On conçoit aisément qu'une telle conception du fait humain s'embarrasse assez peu des représentations du moment pour juger de la signification réelle d'un fait. Pour Jung, toute représentation est relative à un contexte symbolique. Seul l'archétype – l'essence – est absolu.

Femme, Féminin, Maternité

Tirer de l'observation de la femme d'aujourd'hui des conclusions immédiates sur ce qu'elle est fondamentalement frise donc l'imposture. Et ce ne sont pas les adaptations récentes – quoique en langage moderne – de la théorie freudienne qui changeront cet état de fait.

En revanche, en étudiant les différentes idéologies qui ont étayé les cultures depuis le début de notre ère, l'on peut voir apparaître quelques axes fondamentaux, dont l'un définit le Féminin. Ce Féminin s'est incarné en différents mythes, différentes déesses tout au long de l'histoire, sans perdre l'essence même des qualités dont il était porteur : qualités dont Jung donne une remarquable synthèse lorsqu'il évoque le monde de l'Anima.

La Femme, c'est l'image de ce Féminin projetée sur la gent féminine et définissant un être aux mensurations physiques et/ou psychiques idéales.

Quant aux femmes... Tout comme les hommes, leurs compagnons sur cette terre, elles représentent le point de collision entre cet idéal quasi immuable – l'éternel féminin médiatisé par la Femme – et un quotidien soumis aux variations bio-climatiques et culturelles que l'on devine.

L'on sait à quel point la tension est grande entre ces deux mondes. Et à quel point la tentation fut – et est encore – forte de délimiter des zones comportementales garantissant à chacun une forme d'identité, mais en-dehors desquelles il n'est plus considéré comme tel.

Peu à peu ont donc été circonscrits des modes d'agir typiquement féminins. L'un d'eux, et pour cause ! fut la Maternité.

Cheminer dans l'histoire de la Maternité peut donc apporter de précieuses informations sur l'histoire des femmes et du Féminin, et permettre d'aborder d'un peu plus près le fameux continent noir sur lequel les femmes ont été exilées si longtemps.

Destin de la maternité dans l'imaginaire

De tout temps, la Maternité semble avoir tenu une place de choix dans l'histoire de la femme. Elle n'est cependant pas investie de manière similaire d'une époque à l'autre.

Selon la période, la culture ou l'idéologie considérée, la maternité est vécue comme un phénomène naturel ou un conditionnement, une mise en acte des fonctions féminines ou l'expression déguisée de potentialités masculines, la victoire de l'animalité ou la voie de la sanctification et du salut,...

Bref, la maternité est investie de valeurs symboliques aussi variées que paradoxales, et cette hétérogénéité rend caduques bien des tentatives de théorisation.

Dans le contexte original de la fin du XXe siècle et du début du XXIe, où le système patriarcal est en pleine mutation, où l'avortement et la contraception sont enfin légalisés – pour la première fois dans l'histoire des civilisations ! – la maternité s'éclaire sous un jour nouveau.

Bref historique

L'étude des sociétés dites primitives et celle des cultures de l'Antiquité montrent que la maternité est partout considérée comme un rôle social fondamental pour la femme.

La maternité s'intègre à un ensemble complexe de faits chargés d'un sens spécifique et né­cessaires à l'équilibre de la tribu ou de la collectivité.

Elle est toujours considérée comme un grand mystère. Assimilée à la mort, la naissance est entourée de rituels particuliers. La femme enceinte est également assujettie à un certain nombre de pratiques visant à la protéger et à protéger la collectivité du danger inhérent à cet état : lieux interdits, activités proscrites, etc.

Mais à aucun moment n’apparaît pour la mère dans les sociétés de type préscientifique une fascination comparable à celle que l'on observe parfois de nos jours pour la femme enceinte ou la jeune mère et son « bébé ». Elle est la gardienne de ce temple où s'accomplit l'élaboration de la vie, non le temple lui-même !

Depuis notre XXe siècle, nous projetons souvent cependant l'idée que la mère était jadis investie d'un pouvoir quasi magique.

En effet, il est tentant d'imaginer qu'au cœur d'un contexte archaïque de totale dépendance à la Nature, la femme, qui récapitule en elle-même cette Nature toute puissante, ait pu être crainte et respectée comme son incarnation même.

Cette hypothèse est lourde de conséquences.

Car si l'on identifie la femme à la Nature, la conquête de l'homme sur cette Nature se lit comme une victoire sur un élément féminin doué de pouvoirs dangereux pour le mâle.

Si l'on considère au contraire cette Nature comme un tout – le couple Ciel/Terre, bisexué – l'institutionnalisation culturelle de certains phénomènes naturels, dont la maternité, apparaît alors comme une conquête de l'homme et de la femme sur leur propre dépendance biologique.

A l'origine, tous les mythes de création retranscrivent le caractère polysexué de la Nature. Et le fait même que Prométhée – archétype même de la Culture en ce qu'il donne à l'Homme un moyen d'agir sur la Nature – finisse enchaîné à un rocher, le foie sans cesse dévoré par un aigle, illustre le lien douloureux, certes, que l'humain peut établir avec la Nature/Cosmos, et qui lui permet d'évoluer.

Plus tard pourtant, la Nature sera nettement associée à l'élément féminin, qui sera donc porteur de toutes les projections collectives culturelles effectuées sur la dite Nature.

Quels paramètres ont-ils déterminé un tel glissement ?

A posteriori, l'on explique souvent cette assimilation par la mise en rapport des cycles féminins et naturels : menstrues/lunaisons, .... C'est oublier un peu trop vite que l'homme est également soumis à ces influences, et qu'il possède lui aussi un fonctionnement cyclique : ce que va illustrer pendant des millénaires l'astrologie, ce que nous prouve aujourd'hui l'endocrinologie.

La raison de cette réduction quelque peu caricaturale réside dans un principe très simple, que nous avons déjà énoncé plus haut : chaque culture s'élabore autour de référents de bases in­dispensables à sa cohérence. Au cours des siècles, ce qui représentait au départ une qualité ex­ploitable parmi d'autres, propres à un membre de la collectivité, va peu à peu être érigé en symbole type.

Comme nous le verrons plus loin, confondant la partie avec le tout, les différentes théorisations, des philosophes grecs aux psychanalystes, participent à cette caricature : parlant de la femme, ils ne peuvent alors que gommer les différences individuelles, et l'enserrer dans un cadre. Le normal est né, flanqué de son indésirable partenaire de toujours : le pathologique.

Antiquité : philosophie, politique et religion

La société grecque

Au sein d'une société aussi sophistiquée culturellement que la société grecque antique se développe une conception d'apparence très misogyne : Femme = Nature = Matière.

A propos de la maternité, la démonstration est troublante : à l'action de la Matière s'ajoute un plus, ce plus est apporté par l'élément mâle.

D'après Aristote :

« La part de la femelle est (...) un résidu qui possède toutes les parties en puissance sans en avoir aucune en acte. »

En revanche, « le mâle est comme le moteur et l'agent. »[2]

La Femme-Nature fournit la matière à l'état brut ; l'Homme-Culture, comme le sculpteur devant son bloc de granit, donne la forme, permet l'accueil de la vie.

Le judaïsme

Dans le judaïsme comme chez les musulmans, la maternité est considérée comme une fonction sociale naturellement dévolue à la femme. C'est à elle qu'est confiée la tâche fondamentale d'assurer une descendance, et dans les textes sacrés il est rarement question des états d'âme de la mère face à son enfant.

Le christianisme

L'avènement du christianisme apporte une vision radicalement nouvelle de la relation qui unit l'Homme à Dieu. Le Messie représente le messager, le médiateur, il est Dieu lui-même incarné. Une notion nouvelle d'amour – et non plus seulement de crainte et de respect – s'élabore entre l'Homme et son contexte.

Or, Jésus, fils de Dieu, est né d'une femme de chair, une vierge, Marie.

Les conditions dans lesquelles s'est produite la grossesse feront l'objet de nombreux conciles. Une chose est sûre cependant : le ventre d'une femme, cette matrice, ce cloaque qui rejette régulièrement le sang des règles, ce lieu sombre, coincé entre l'intestin et la vessie, a contenu Dieu lui-même ! Quelle revanche sur Eve, issue d'Adam et principale responsable de la chute !

Avec l'avènement du culte de la Vierge se transforment radicalement certains a priori culturels : au travers de la Mère de Dieu, la rôle de la mère cesse d'être uniquement lié à la procréa­tion, pour accéder à un statut plus noble.

Et de fait, apparaît un élément tout nouveau : le principe de l'instinct – ou sentiment – maternel.

Naissance de l'Instinct maternel

Un nouvel archétype ne se constelle jamais par hasard. L'irruption de cette bonne image de mère jouxte donc un changement du statut socio-politique de la maternité.

La maternité n'est plus seulement un acte social de reproduction : une nouvelle morale s'instaure, et la considère comme une véritable vocation, confirmée par le fait qu'un lien intime existe entre l'enfant et sa mère, qui d'emblée l'aime et le protège.

Cependant, poser le sentiment maternel à l'égal d'un instinct est une tendance fort ambiguë : il est vrai qu'elle « anoblit » le fait biologique en le doublant d'une émotion humaine. La femme n'est plus seulement l'exécutante du mouvement sacré de sauvegarde de l'espèce, elle y participe de par son essence même. Mais ce sentiment lui ôte en même temps la possibilité de ne pas se reconnaître dans ce portrait – à moins de se déclarer anormale.

Une fois encore, l'érection en principe universel de réalités observées fige lentement les rôles au risque de les transformer en carcan.

La question de l'Instinct

La question de l'instinct ne peut se poser que dans une société suffisamment affranchie de son contexte naturel, l'instinct, immuable fait de nature, s'inscrivant alors en relief par rapport aux habitus culturels.

Dans l'histoire du comportement humain, l'instinct figure en effet une sorte de point vernal, et sa comparaison aux normes culturelles du moment permet de mesurer la distance qui sépare l'inné de l'acquis, la Nature de la Culture dans le domaine considéré.

Homme et femme sont au départ à égalité devant la Nature : cependant, au fil des siècles, menstrues et grossesses ne subissent aucune variation biologique notable, la confrontation au corps y reste aussi intense.

Forte de cette immuabilité, la femme va alors lentement devenir la représentante privilé­giée de cet archaïsme. Elle sera assujettie à ce double principe : Nature/Instinct, dont l'influence remplace la force physique et/ou l'activité mentale.

Et où la poussent ces fameuses pulsions ? Vers la reproduction et la maternité, bien sûr.

Platon, Paracelse, et après eux tous les médecins de l'Antiquité et du Moyen Age confèrent à la matrice un statut d'animal, ayant sa propre autonomie et imposant son implacable volonté.

Même les progrès de la chirurgie, qui permettent enfin à la « mère » – l'utérus – de retrouver sa fonction d'organe ne lui enlèvent pas sa considérable influence. « Tota mulier in utero » répète-t-on encore après Saint Augustin au XIXe siècle...Introduction rêvée aux théories de l'hystérie que Freud et Charcot défendront quelques années plus tard.

Et la découverte, à la même époque, de l'ovule et de son rôle dans la procréation alimente encore les thèses naturalistes : si la femme possède chaque mois un cycle d'ovulation, qu'elle ait une vie sexuelle ou pas, cela ne prouve-t-il pas qu'elle est faite pour être mère ? L'on parle alors d'une « prédestination à la maternité ».

Saison après saison, la nature offre ses fruits : c'est pourquoi la femme elle-même est poussée spontanément à mettre au monde, régulièrement, des enfants.

Soumise à son instinct d'une part et à son sentiment de l'autre, la femme peut-elle alors échapper à son destin maternel ?

Au delà de simples considérations scientifiques, l'enjeu semble bien plus fondamental : au milieu des découvertes techniques qui déstabilisent la société de ces derniers siècles, dans le mouvement vertigineux d'une culture en pleine mutation, il reste donc un bastion inébranlable : la mère !

C'est à cette époque que le culte de la Vierge Marie « Mère de Dieu », atteint alors son apogée.

Maternité et psychanalyse

Comme nous l'avons constaté, jusqu'à l'avènement des sciences humaines les rôles d'homme et de femme restèrent inchangés pendant plusieurs millénaires : en ce qui concernait la maternité, la fonction de reproduction instinctive se posait comme unique discours, la femme, de siècle en siècle, s'imposant comme l'incarnation de la Nature, de la Matière, de l'Instinct, du Sentiment...

Freud et la maternité...

C'est à Freud que revient le troublant mérite d'avoir été le premier à s'interroger sur les motivations de la femme face à la maternité.

Sur la base de multiples observations, ce médecin viennois ne dressa pas deux édifices théoriques complémentaires – l'un pour l'homme, l'autre pour la femme, mais adapta à la femme tous les éléments de théorisation concernant l'homme. Il importait peu que le vêtement ne soit pas seyant, l'essentiel était qu'il y en eût un !

Résumons brièvement cette pièce maîtresse de l'édifice freudien, la théorie du penisneid – envie du phallus.

Dans le mythe freudien en effet, la petite fille se retrouve à envier le pénis de son frère – ou oncle, ou papa, aperçu subrepticement à la faveur de quelque ablution matinale, et à développer une série de comportements destinés à lui permettre l'acquisition du fameux pénis dont elle se voit privée - ou tout au moins à calmer l'angoisse du manque.

Pas un instant il n'est envisagé la possibilité que le petit garçon ait pu envier lui aussi le sexe d'autrui ! Et pour cause, c'est un vide, un trou, une faille, de l'air, rien, ça n'existe pas ! Et en plus, c'est sombre !

Frappé de cécité, pauvre Œdipe sans Antigone, à aucun moment Freud ne voit ce qu'est aussi le sexe de la femme : une bouche, des lèvres, de la chair !

Même le clitoris, auquel il daigne reconnaître un semblant d'existence, n'est pour lui qu'un ersatz de pénis, auquel la femme se doit de renoncer lors de l'accession à sa sexualité d'adulte.

En conséquence, la femme envie le pénis de l'homme et se l'approprie symboliquement en « devenant grosse » d'enfants – mâles si possible.

Selon Freud, le désir d'enfant est quelque chose qui « appartient de manière absolue à la psychologie du moi », qui n’apparaît que « secondairement en raison de la déception due à la prise de conscience de l'absence du pénis », et que « de ce fait il n'est pas un instinct primaire ».[3]

... et les freudiennes

« Je pense au contraire » dit Karen Horney, « que le désir d'un enfant peut tirer de l'envie du pénis un renforcement secondaire considérable, mais que ce désir est primaire, instinctuellement ancré profondément dans la sphère biologique. »[4]

L'on mesure l'importance de telles théories appliquées au plan socio-culturel. En poussant à l'extrême l'hypothèse freudienne, l'on peut conclure qu'il suffirait d'ôter à la femme l'envie du pénis pour qu'elle cesse de vouloir être mère. Freud s'inscrit là en amont d'une importante lignée moderne –à laquelle nous reviendrons plus tard.

Karen Horney accorde au contraire à la Maternité une assise instinctuelle totale, élaborant en cela un modèle psychologique féminin autonome, se référant secondairement au modèle masculin. Qu'une femme parmi les propres émules du maître se permette d'affirmer l'exact opposé de sa parole illustre dans quel inconnu baigne le statut des femmes.

Cependant, quoi qu'il en soit, chacune à leur manière ces deux théories jettent la femme dans une impasse.

L'impasse de la théorie naturaliste :

Selon le courant naturaliste prôné par Karen Horney la Maternité est un instinct.

Cette théorie, qui semble plaider en faveur de l'autonomie des femmes, possède en fait la même ambiguïté que les considérations religieuses sur l'instinct maternel. Elle divise d'emblée les femmes en deux clans : les femmes normales, et les autres. Placer la Maternité comme instinct primaire, c'est alors hausser la femme-non-mère au même rang qu'une anorexique, par exemple.

L'impasse de la théorie freudienne

Selon Freud en revanche, la Maternité est la conséquence d'un état de manque – manque que l'on peut symboliquement attribuer à un statut socio-culturel dévalorisant, et le comblement de ce manque devrait entraîner la disparition de cette envie ; ce qui confronterait la femme à la disparition d'un mode d'être, avec la capacité mais aussi la nécessité de transformer son rapport à la vie.

Cet état d'esprit fut très en vogue dans les milieux féministes des années 60. Prenant à rebours l'équation :

enfant = femme + phallus,

les féministes, très présentes dans le monde psychanalytique, déclarent alors la guerre à la maternité : l'enfant barre la route de l'évolution/libération de la femme.

Ici non plus le choix n'existe pas. L'enfant, dans un sens comme dans l'autre – désiré ou subi –, est pointé comme une imposture. Il devient alors inconfortable pour une femme « consciente » de désirer ouvertement un enfant : cela est soit masochiste, soit castrateur !

Dans le même temps apparaît sur la scène scientifique comme politique un bouleversement dont on ne mesure pas encore toute l'ampleur : il devient possible pour la femme, sans risque et en toute légalité, de ne pas procréer, d'échapper à ce rôle millénaire. La contraception légale est née ! Les mouvements féministes s'emparent de cette victoire toute nouvelle et en font leur étendard : défense de l'avortement, contraception, discours anti-maternels arguant que le lien entre la nature de la femme et la maternité avait été créé artificiellement...Libérer la femme revient alors à l'extraire de sa gangue naturelle... et maternelle.

Les féministes elles-mêmes sont tombées dans le piège culturel : confondant la réalité du moment avec le symbole lui-même, elles dénoncent la maternité soit comme instrument d'aliénation, soit comme exercice illicite d'un pouvoir castrateur.

Il est intéressant de constater que le discours freudien et celui, libératoire, des féministes ont été repris et amplifiés – au-delà certainement de leurs espérances – par quelques nouveaux te­nants de l'idéologie moderne : en effet, dans le secteur médical l'on met actuellement au point des utérus artificiels « libérateurs des femmes et de l'humanité » :

« Pour la femme, elle – la gestation in vitro – sera un nouveau pas dans la conquête d'une liberté légitime, avec une capacité de travail et une disponibilité pour les loisirs égale à celles de l'homme. »[5]

Au-delà de leurs nombreuses implications idéologiques, ces deux courants de pensée présentent un intérêt : ils reculent à l'extrême dans un sens ou dans l'autre les limites de la naturalité et forcent à réfléchir. En effet, si la femme n'est pas « toute nature », mais qu'elle blêmit lorsqu'on lui annonce que sa matrice sera bientôt libérée d'un esclavage plus que millénaire, force lui est de se situer concrètement à mi-chemin entre ces deux extrêmes.

L'idéologie actuelle

Ce continent noir aux senteurs mystérieuses, lieu d'exil de la femme, bien des femmes ont cru s'en être échappées pour de bon en entrant dans l'univers social lumineux réservé jusqu'alors aux hommes.

Après la violence de la vague féministe, notre culture a semblé pendant quelques années être parvenue à un nouvel équilibre, dans lequel la maternité n'était plus le pilier central de la vie de femme. Celle-ci pouvait remplir d'autres fonctions sociales et s'y épanouir. Sa liberté toute neuve d'être ou de ne pas être mère lui ouvrait les portes d'un nouveau monde.

Cependant...

Il se produit actuellement un phénomène étrange, une sorte de retour à un primat de la maternité. Malgré le paradoxe qui se dresse entre raisonnement naturaliste et nouveaux rôles socioculturels, ce point de vue est abondamment défendu aujourd'hui par nombre de médias et son ampleur va croissant, alimentant de nouvelles thèses et frisant la propagande nataliste.

Se propage à nouveau un message pro-maternel dans lequel la Maternité, ayant retrouvé une majuscule pour la circonstance, apparaît même comme l'expérience-clé de la vie de femme. Les femmes sans enfant le savent assez, elles sont tolérées en apparence mais ont à en découdre avec une forme de méfiance ou de pitié aussi implacable qu'insidieuse.

Quel est donc ce rôle que joue aujourd'hui la Maternité ? Ce mouvement de balancier vers l'arrière est-il un retour au Naturel ? Serait-on allé trop vite ou trop loin dans cette fameuse libération ?

L'on serait tenté de le croire. Cependant, à y regarder de plus près, ces idéologies dépassent le Naturel, et femmes et Maternité y sont au contraire totalement idéalisées : il reste alors à deviner quelle est l'intention inconsciente qui se cache derrière ces différentes incitations à être mère, derrière cette sacralisation de la Maternité.

Les Dieux, le profane et le Sacré

Dieu est-il mort ?

La culture occidentale contemporaine postule que le monde sacré des Dieux ap­partient à son passé, que croyances et rituels sont les résidus d'une pensée pré-scientifique, et qu'au jour où la conscience totale éclairera le monde, le sacré s'endormira enfin dans les vitrines des musées de son histoire.

Dieux et déesses seraient alors comme des béquilles que s'est données l'Homme à un moment de son évolution. Dieu serait alors une invention humaine dont l'utilité s'est éteinte d'elle-même lorsque l'Homme a acquis un contrôle et une connaissance suffisante de son environnement spatio-temporel.

L'Homo occidentalis ayant rayé les Dieux de sa carte du monde, cette dimension a du même coup quitté le champ culturel manifeste. En a-t-elle pour autant totalement disparu ?

Qu'un contenu psychique disparaisse du champ conscient ne prouve pas automatiquement qu'il a cessé d'exister. Ceci n'est valable que pour une psychologie de surface.

Le fait que l'Homme ne croit plus en Dieu ne prouve pas qu'il n'en a plus besoin mais que l'archétype qu'il médiatisait s'incarne aujourd'hui autrement. Et le sacré, manifestation du divin sur terre, a trouvé lui aussi un autre lieu d'incarnation.

Fonction du mythe

Au cours des siècles passés, les mythologies religieuses ou profanes, les légendes, les superstitions, les croyances,... servaient à mettre en scène les grandes images archétypiques. La part d'énergie libidinale projetée sur elles tissait une trame culturelle, assurant la cohésion de la collectivité sous un même dôme idéologique et protégeant le commun des mortels du risque d'être anéanti par les forces projectives.

Les autres, ceux des extrêmes, rois – au centre, sur l’axe du monde – ou marginaux – à la périphérie, tout proche de l’autre côté du monde, subissaient au contraire toute l'intensité des projections faites sur eux, telles les milliers de femmes brûlées comme sorcières, ou d'individus comme hérétiques.

Sommes-nous vraiment plus « civilisés » ?

La seule différence notable dans nos mentalités réside en fait en ce qu'il n'existe plus de mythologies ni de Divinités pour accueillir et canaliser la masse des projections archétypales. Tels les intégristes de l'Inquisition, nous nous servons d'autres humains, promus demi-Dieux pour la circonstance, comme écrans de projection. Aujourd'hui, Madonna – ou Jennifer Lopez – a détrôné la Madone... Nageant en plein fétichisme, nous confondons allègrement le plan du symbole et celui de la manifestation. Sans que nous en soyons conscients s'est produit le grand cataclysme que craignaient tant nos ancêtres : le ciel nous est tombé sur la tête !

La Grande Mère :

Comme nous l'avons déjà évoqué, la Maternité a toujours été investie de qualités sacrées. Car ce qui se produit dans ce sexe sombre pendant le temps de la gestation n'est rien d'autre que l'élaboration de la vie, et se rattache à tous les grands mystères fondamentaux qui touchent à l'humain.

Tant qu'il existait un espace religieux propre à canaliser l'énorme masse d'énergie mobilisée par ces représentations du numineux, femmes et maternité n'étaient pas investies des mêmes projections. Simple participante du culte, la femme pratiquait les rites qui accompagnaient communément grossesse et accouchement, et s'en retournait ensuite à sa vie habituelle, jusqu'à la fois suivante.

La Grande Mère, cette figure rassurante qui garantissait aux Hommes une sécurité, un lien inaliénable avec leurs origines se manifestait sous les traits d'une Déesse, de la Vierge, etc. Sa protection était évoquée dans toutes les périodes de crise. Elles servait alors à la fois de modèle et d'écran, évitant à la plupart des femmes de subir elles-mêmes ces projections-là tout en se recon­naissant en elle au travers du rôle qu'elles remplissaient.

Mais la Grande Mère, c'était aussi cette Mère-Nature terrible capable d'engloutir la vie autant que de la donner, Mère dévorante, toute puissante, implacable, cruelle, imprévisible, terri­fiante !

Certes, la Mère a toujours été investies de projections contradictoires. Mélanie Klein[6] explique parfaitement que cette scission en un bon et un mauvais objet de projection est essentielle pour l'évolution de l'enfant : rejetant le mauvais objet et s'identifiant au bon, il gravit peu à peu les marches qui le mènent à l'autonomie.

Sur le plan collectif, le mouvement est semblable : des images de Mère négative côtoient des représentations de Mère positive. Dans l'imagerie populaire des siècles passés, la Madone cohabite sans problème avec la Sorcière, l'Ogresse.

Le XXe siècle occidental a présenté en revanche l'aspect remarquable de ne plus se référer à de grandes images mythiques, religieuses ou légendaires. Cela, on le laisse aux petits enfants. Le XXIe siècle commence avec la science et le rationalisme comme super stars.

L'Imaginaire contemporain

La mauvaise mère

Sous le couperet implacable de la psychanalyse, le début du XXe siècle voit paraître une nouvelle image maternelle négative. L'impact freudien est tel que le principe de la mauvaise mère frise le pléonasme.

Sous les cieux sans étoiles de l'ère moderne, c'est la simple mère de chair et de sang qui est montrée du doigt. Las ! Il ne reste plus qu'elle !

L'anorexie, la boulimie, l'homosexualité, l'énurésie, la dyslexie ou le bégaiement des enfants, c'est la femme elle-même qui en est responsable ! Le pouvoir de la mère n'est pas reconnu : il est dénoncé. Et ce à coup d'arguments scientifiques, c'est-à-dire étayés par nombre d'observations cliniques, mesurables et quantifiables.

La libération de la femme

La femme, prise sous les feux des projections collectives faites sur la Grande Mère, confondue avec son image négative, s'efforce de ne plus lui ressembler : il faut alors changer de rôle ! Il est vrai que les intenses bouleversements culturels – guerres, crises ou progrès technologiques – sont propices à une telle transformation.

Nous ne reviendrons pas sur les différents changements sociaux qui ont marqué ce que l'on appelle démagogiquement aujourd'hui la « libération de la femme ». Tout aurait pu s'arrêter là. Certes, l'histoire était belle : la femme fut prisonnière d'un joug millénaire, et la voici qui conquiert hardiment le monde !

La femme aurait-elle cessé d'être un continent noir ?

Tout n'est pas si simple.

Black is beautiful

Revenons-en au Noir.

Tous les mythes témoignent d'un passage par le noir, le chaos, l'Inconnu avant l'émergence vers la lumière. L’œuvre au noir, ce processus de transformation dont parlent les alchimistes, en est une des manifestations. Thésée affronte le Minotaure au cœur du sombre laby­rinthe, les trésors sont toujours cachés au fond d'une grotte obscure.

Il représente aussi bien le danger de l'anéantissement que la rédemption. Il se trouve au-dessous, au-delà et au-dessus de l'Homme. Il est la représentation du sacré, la source fondamentale, autant crainte que vénérée par l'être humain qui a élaboré nombre de moyens pour oser en­trer en contact avec elle : rituels, cérémonies, etc.

Ainsi donc, ce Noir qui entoure la sphère éclairée du connu est autant porteur de lu­mière que d'ombre.

Qu'est-ce que ce Noir, cette Lumière Noire, cet Au-delà porteur de Vie ? C'est le ventre de la Mère ! La Grande Mère, qui donne et qui reprend, qui protège, qui nourrit...

Ce Noir dont parlait Freud n'est donc pas qu'un manteau sombre dont il convient de se débarrasser. Il représente aussi le lieu fondamental d'où l'humain puise son énergie.

L'Homme d'aujourd'hui ne bénéficie plus de ces recours mythologiques ou religieux. Cependant, sa structure psychique fondamentale reste la même, sa recherche effrénée de la Mère aussi.

De qui alors invoquer la protection ?!

De la simple mère, encore une fois.

Comme Freud, mais dans l'autre sens, l'Occidental moderne procède lui aussi au télescopage. Privée de la dimension mythologique, la puissance de la projection archétypique s'incarne alors directement, sans médiateur, au sein même de la simple femme, donnant naissance au discours ultra-maternel d'aujourd'hui et à une sorte de déification de la femme enceinte, qui devient pour un temps le centre du monde.

Certaines femmes y trouvent apparemment leur compte. Elles pensent avoir pris un pouvoir qui leur avait été si longtemps étranger...

D'autres en font au contraire le constat douloureux : désirant jouer un autre rôle que celui de muse, de mère protectrice ou d'objet de mystère, elles se retrouvent seules, pendant que l'on se tourne vers d'autres...

Curieux paradoxe : en même temps que bien des femmes s'appliquent à le quitter, leur sombre univers se pare de toute les qualités ! En pleine crise, la culture occidentale cherche à se ressourcer chez ceux qu'elle maintient par ailleurs sous le regard hautain de sa suffisance : femmes, noirs, arabes, dingues, homos,... A coup de littérature féminine, de musiques noires ou basanées, d'art contemporain décadent, les exclus d'hier réalimentent aujourd'hui notre patrimoine culturel.

Singeant les hymnes à la Nuit de Novalis, l'on implore alors la femme de continuer à incarner cette terre immense aux ressources inestimables ; qu'il reste encore un lieu à conquérir, un univers auquel rêver, une source où s'abreuver !

En effet, sortant du champ projectif négatif, la femme se prive – et toute une culture avec – de l'investissement positif dont elle est également l'objet.

La « libération de la femme » confronte autant les individus que la collectivité à la nécessité d'un remaniement psychique extrêmement profond. L'histoire ne s'arrête pas au fait d'enfiler un pantalon.

Quittant le monde de l'ombre, rejoignant l'homme dans la lumière, la femme se libère de ses anciennes chaînes, certes, mais elle cesse aussi d'être celle par qui vient la Vie.

La tentation est forte alors d'entrer à nouveau sous le feu gratifiant d'une telle image. Et la Maternité, qui fut jadis un symbole d'oppression féminine, reprend aujourd'hui sa place privilégiée, accompagnée de son insidieuse conséquence : promues pour un temps prêtresses de la Vie, voilà à nouveau les femmes porteuses de ce Noir dont nous savons qu'il est double, et dont elles auront à supporter la part sombre.

Le conflit est d'importance : en quête d'elle-même, de son individualité, la femme d'aujourd'hui risque de décevoir l'attente implicite de sa culture. En revanche, si elle se laisse tenter par le rôle rédempteur qui lui est si galamment proposé, c'est elle qui risque de ne plus se reconnaître.

Les femmes seraient-elles enfermées au cœur d'un paradoxe insurmontable ?

Sortir des fétichismes

Cependant, que l'on se révolte contre la Maternité ou qu'on la tienne pour essentielle, l'erreur reste la même. Se servant d'elle comme un fétiche, l'on prend la femme pour la Mère, sa maternité pour la Vie. La confusion est là et l'imposture est aussi dangereuse que naïve.

Les plans physique et psychique sont porteurs de deux réalités bien différentes.

Lorsque la Bible demande au croyant de « quitter son Père et sa Mère », il ne s'agit pas forcément de ses père et mère réels !

Chacun a besoin d'être nourri et rassuré par une Mère, mais pas automatiquement par celle qui lui a donné le jour !

Il est évidemment très gratifiant, au sein d'une culture en quête d'elle-même, de représenter subitement l'incarnation même du « salut du monde ».

Cependant, l'énergie exprimée par une image archétypale est colossale, et capable de briser un individu autant que de le magnifier. Si le Moi collabore à la projection dont il est l'objet, il pourra certes profiter à outrance des forces qui se trouvent à sa disposition, mais il ne s'agira jamais que d'un pouvoir emprunté. Le drame est faustien. Le Moi n'acquiert pas la moindre parcelle d'épanouissement réel. On lui prête des vêtements de roi, mais il n'est pas le roi, il ne le sera jamais, et lorsque minuit sonne, lorsque le temps de l'ouragan archétypique est dépassé, le carrosse se transforme à nouveau en citrouille...

Sur le plan psychique, l'élargissement du champ de conscience passe bien souvent par le rejet d'images fausses bien que gratifiantes qui étaient projetées sur soi. Dans le même esprit, ce processus passe également par le retrait de l'investissement massif qui était fait sur autrui. Pour les deux parties cette différenciation est un passage obligé dans l'élaboration d'une nouvelle forme de conscience.

C'est pourquoi, s'il y a une libération à accomplir d'un quelconque emprisonnement c'est de cette confusion, de ce réseau de représentation qui enserre la femme et l'homme ! De ce malentendu qui identifie la femme toute entière à l'archétype du Féminin

« La femme envie le pénis de l'homme », dit Freud. Triple télescopage. Toute la proposition est en fait à traduire en : « le Féminin est indissociable du Masculin ».

Le pénis de l'homme est aussi étranger du phallus/totem, représentation d’un archétype organisateur, que le ventre de la femme l'est de la source de Vie.

Le phallus n'est pas le propre de l'homme, mais il est symbole d'action et d'unification de l'Homme-Anthropos, c'est-à-dire qu'il représente un principe que la femme possède en elle-même, sa part masculine, son Animus.

Ce n'est pas non plus la femme qui est véritablement porteuse de Vie, mais la Femme en soi, l'Anima, présente autant chez l'homme que chez la femme.

Conclusion

Si notre culture effectuait un tel travail de différenciation, dégageant l'archétype de sa représentation, ainsi serait-il vraiment possible de parler de conscience.

Il ne faut pas cependant perdre de vue que derrière la fonction se cache le symbole, le sens que représente tel ou tel objet dans un système donné. Et plus loin encore en arrière l'archétype, image fondamentale d'où toute représentation prend sa source.

Les siècles précédents ont commencé par désacraliser le territoire humain. Réduits à leurs manifestations, les rôles sociaux pouvaient alors se déplacer comme des pions en fonction des nécessités du moment.

Or les femmes n'étaient pas porteuses d'une simple fonction sociale, elle devaient en outre gérer le lien qui relie le Féminin à ses représentations.

La personnalité est un jeu dialectique complexe entre une instance d'individualisation, le Moi, et l'Inconscient/source. Ne plus être un continent noir, cela pourrait alors signifier pour la femme être capable de cette différenciation tout en reconnaissant la force des symboles qui animent la psyché au-delà de la conscience.

Dans la fascination actuelle de notre culture pour les femmes, le message à entendre est alors le suivant : une issue peut naître de cet archaïsme, de ce mystère, de cet irrationnel rejeté dans les limbes de nos terres.

Anne Rose, Paris le 12/07/01


[1] – Simone de BEAUVOIR in Le deuxième sexe.

[2]De la génération des animaux, ARISTOTE, Trad. Pierre Louis, Les Belles Lettres Guillaume Budé, Paris, 1961.

[3] Some psychological consequences of the anatomical diffe­rences between the sexes, in collected papers, vol. II et vol. V, S. FREUD.

[4]La psychologie de la femme, Karen HORNEY, Payot, Paris, 71.

[5] L'enfant hors de la bulle, J-L TOURAINE, Flammarion, Paris, 85.

[6] La psychanalyse des enfants, Melanie KLEIN, PUF, 78.

EUZHAN PALCY : Parcours de Dissidents

Un très bon documentaire

EUZHAN  PALCY : Parcours de Dissidents

Première publication : janvier 2006

Intelligente, très belle, honnête et fière d’être noire , la Réalisatrice de film EUZHAN PALCY nous a encore gratifié d’un excellent long métrage. Il s’agit d’un documentaire intitulé « Parcours de Dissidents ». Une femme formidable qui ne cherche pas la gloire, ni l’argent : un exemple à suivre ! (elle a eu à refuser une proposition de réalisation de film de Steven Spielberg car elle préparait un documentaire sur Aimé Césaire. Elle a dit : « Pour moi, Aimé Cesaire est un homme plus important que Spielberg » ) Elle est aussi la première femme noire cinéaste de l’histoire du cinéma américain (prix Orson Welles pour son travail) ! Euzhan Palcy est Chevalier de l’Ordre National du Mérite et a reçu la Légion d’Honneur des mains du président Jacques Chirac en 2004 ; un collège martiniquais ainsi qu’un cinéma d’Amiens portent son nom. Aujourd’hui, même si sa carrière semble plus connue et appréciée des Américains que des Français, la cinéaste est l’une des personnalités incontournables du 7ème art, dont elle a tant rêvé enfant.

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PHOTO : Euzhan Palcy, une femme formidable

Ces différents films ( Rue Cases-Nègres , Une saison blanche et sèche , Siméon , Ruby Bridges , The Killing Yard , etc.) et documentaires (sur Aimé Césaire : « Aimé Césaire, une voix pour l’histoire » , etc.) sont gravés pour la vie dans nos mémoires.

Euzhan Palcy est née dans un petit village abandonné par les siens pour la rapprocher du collège, de Fort-de-France (la Capitale de la Martinique). L’enfant séparée de son coin de terre devient folle de cinéma, comme le note l’écrivain Simone Schwarz-Bart. Mais les écrans ne lui offrent jamais d’images familières. Les Noirs sont toujours représentés comme des demi-singes. Ils sont toujours méchants, affreux, bestiales. A l’âge de dix ans, elle connaît presque toute la littérature martiniquaise de son temps. Elle n’a pas encore 12 ans lorsqu’elle griffonne sur un cahier de classe ce qui sera bientôt la première adaptation du livre de Joseph Zobel (Rue Cases-Nègres). Une Reine ,comme Africamaat les aime, vient de naître !

A l’age de 21 ans, ce sera pour le petit écran la réalisation de La Messagère : une des premières dramatiques antillaises.

A Paris, elle prépare une licence de lettres et une maîtrise de théâtre. De Paris, elle dira simplement plus tard : « J’étais une femme, j’étais noire et j’étais jeune : j’accumulais tous les handicaps. »

Enfin, après de nombreuses promesses d’aide non tenues, elle réalise le rêve de son enfance :

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IMAGE : L’Affiche du Film d’Euzhan Palcy "Rue Cases-Nègres"

elle obtient l’avance sur recettes pour son film « Rue Cases-Nègres », puis la grande contribution de la municipalité de Fort-de-France, puis d’autres contributions. Ce film reçue de nombreux prix ; entre autres : Lion d’argent, Prix de la meilleur actrice pour Darling Legitimus, César du meilleur film à Paris, Prix spécial du jury au Festival de Houston, Prix du public au festival de Ouagadougou, Oscar du meilleur film décerné par l’Association des cinéastes noirs américains, etc.

Parcours de Dissidents

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PHOTO : Dissidents

Au cours de l’année 2005, grâce au documentaire « Parcours de Dissidents », la cinéaste répare les oublis de l’Histoire en donnant la parole aux Antillais de la Seconde guerre mondiale qui combattirent pour la liberté aux côtés du général de Gaulle. Levant le voile sur une mémoire occultée, Euzhan Palcy réalise un film émouvant et authentique qui rappelle aux jeunes générations le sacrifice des anciens pour la liberté de tous.

- LE FILM : Parcours de Dissidents

Mercredi 18 janvier 2006 sur Télé-Pays et lundi 23 janvier (et le mardi 24) sur France Ô, RFO vous propose un documentaire inédit, "Parcours de Dissidents", qui revient sur l’histoire exceptionnelle mais méconnue de ces héros, pour la plupart antillais, qui ont participé à la Seconde guerre mondiale.

- Le film, l’hommage...

Ce film, qui s’articule comme un documentaire, est axé sur deux objectifs. Il s’agit d’une part de rendre hommage aux dissidents antillais en faisant connaître leur courage et en réhabilitant leur action au sein de l’Histoire, et d’autre part de mettre en image l’exercice du souvenir. Un exercice qui prend, finalement, autant d’importance que le souvenir évoqué.

- Un passé oublié

Fiers d’avoir participé à l’action résistante de la Seconde guerre mondiale, les anciens dissidents sont malgré tout déçus de voir comment leur participation a été méprisée par certains gradés, ignorée par la Métropole et donc immanquablement méconnue, voire dévalorisée par leurs contemporains antillais.

- Une mémoire à préserver

Il semble donc urgent, aujourd’hui, de sauvegarder les témoignages des derniers dissidents qui représentent véritablement l’Histoire, mais surtout d’obtenir la compréhension et le respect de leurs contemporains ainsi que des générations à venir.

- Connaître son Histoire

Ce film se veut le reflet de cette quête exceptionnelle et poétique de « Don Quichotte des Caraïbes » dont l’humour et le recul ne diminuent en rien l’héroïsme passé. Les dissidents nous invitent à voyager dans le temps ; un temps suspendu et volage, moqueur et douloureux à la fois.

- Programmation RFO

Mercredi 18 janvier sur Télé-Pays

Lundi 23 janvier à 20h35, Mardi 25 janvier sur France Ô

Chère Soeur Euzhan, je te souhaite une BONNE ET HEUREUSE ANNÉE

Bibliographie :

- Hommage à la femme noire de Simone Schwarz-Bart, Editions Consulaires, Volume VI.
- Les Dissidents des Antilles de Lucien Abenon et de Henry E. Joseph

- http://parcoursdedissidents.rfo.fr/article13.html

Voir aussi :

http://www.africultures.com/index.asp ?menu=affiche_article&no=4266

http://actu.voila.fr/Depeche/ext—francais—ftmms—media/060112081232.nynrgx59.html

Femme noire d’hier, d’aujourd’hui et de demain...

DES TEXTES HIÉROGLYPHIQUES DÉVOILENT LA HAUTE PERCEPTION DE LA FEMME NOIRE DANS L’ANTIQUITÉ PHARAONIQUE.

Femme noire d’hier, d’aujourd’hui et de demain...

Afin de permettre aux jeunes hommes en âge de prendre femme, de visualiser le comportement idéal à avoir avec leur futur femme, les maximes du Sage africain Ptahhotep étaient judicieusement enseignées dès le plus jeune âge (Cf. traité de sagesse de Ptahhotep, 2563 - 2423 avant J. C.) :

"Aime ta femme sans ménage

Rempli son ventre, habille son dos,

Ce sont les soins à donner à son corps,

Caresse-la, comble ses désirs tout le temps de ton existence

C’est un bien qui fait honneur au maître de la maison.

Ne sois pas brutal, les ménagements conduisent mieux ta femme que la force.

Son bien-être et son bonheur, voilà ce à quoi elle aspire,

Voilà où elle vise dans son cœur, voilà ce qu’elle regarde.

Sache que c’est ce qui la fixe dans la maison, car si tu la repousses, c’est pour elle un abîme.

Ouvre-lui grands les bras pour qu’elle s’y blottisse et marque-lui ton amour".

Le Sage Any, les invite encore à mettre leur main dans celle de leur femme, (Cf. Maximes d’Any, 1298 - 1235 avant J. C.)..

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COUPLE EGYPTIEN

Ainsi, dans la société africaine ancienne non soumise à une influence étrangère, la femme était perçue comme la complémentarité de l’homme, la maîtresse de maison, la beauté féminine personnifiée, une source de stabilité et de sagesse, une amante créative, une sœur avertie, une étincelle d’érotisme, une mère attentionnée et une future déesse céleste.

La projection divine de sa relation avec l’homme engendra le principe des représentations de la vierge à l’enfant (NB. les représentations d’Isis allaitant son fils Horus, sont les archétypes des représentations de la vierge Marie allaitant Jésus enfant) et de la Trinité : père, mère, enfant (qui deviendra dans les sociétés nomades occidentales : père, fils et St Esprit (la mère a disparu)).

Aucune fonction ou filière d’études n’était interdite aux femmes. Ainsi, dans l’histoire africaine on trouve des femmes médecins (Pesechet), pharaon (hatchepsout), reine (Nzinga), chef des armées (Amani Renas), Ministre des Affaires étrangères (Tiyi), etc... Le roi dirige avec la femme qui jouent aussi le rôle de conseillère (épouse, mère).

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DANSEUSES

Dans la vision religieuse africaine, Dieu aime la femme autant que l’homme. Le couple marié forme alors une seule enveloppe spirituelle.

Cette icône de beauté fut célébrée dans le passé, par les autres peuples. La Bible fournit une preuve indéniable que la beauté noire était idéalisée autrefois (ex. Cantique des cantiques dans la Bible : "Je suis noire et belle" ou encore la Reine Shaba).

Aujourd’hui...

La beauté noire a été dépréciée pour les raisons suivantes :

- La colonisation et l’esclavage qui ont altéré fortement les relations homme/femme (dévalorisation de la femme noire perçue à l’époque comme un bien meuble et une génitrice sans structure familiale fixe),

- Les influences culturelles étrangères et dominantes en et hors d’Afrique,

- L’évolution du statut des femmes blanches dans les sociétés occidentales qui, accédant à des emplois valorisant et bien rémunérés, deviennent la cible favorite des grandes campagnes de publicité (cosmétique, mode...), des films à grand budget (Hollywood) et des sociologues désireux de voir les sociétés évoluer.

Il en résulte que peu valorisée et sujette à toutes les discriminations et difficultés, la beauté noire passe petit à petit au second plan et ne reste valorisée que dans les esprits fortement accrochés à leur essence africaine.

Il reste certain que la valeur de soi s’acquiert aussi dans le regard de l’autre. Autrement dit, si le regard des hommes noirs sur les femmes noires est sincère, respectueux, responsable (socialement, économiquement, familialement, culturellement...), valorisant et attentionné, nul doute que cela contribuera à faire rayonner de nouveau la beauté noire dans le monde.


En examinant de près, l’image et le statut des femmes noires dans les sociétés africaines anciennes non soumises à une influence étrangère quelconque, on constate que celles-ci sont perçues comme des déesses. La femme noire et son rapport avec l’homme, dans la société africaine de la période pharaonique mérite donc d’être analysée.

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FEMME : PERIODE PREDYNASTIQUE

Ainsi, il est aisé de constater que même les vestiges archéologiques légués par les premiers Homo Sapiens Sapiens Africanus à travers le monde, témoignent de l’admiration des hommes pour les femmes noires. En effet, ces vestiges sont majoritairement des statuettes de femmes noires (vénus, déesses de la fécondité...).

Dès lors, on comprend que la femme noire était valorisée et vénérée dans sa société, ce qui lui permettait de jouir d’une totale confiance en elle et aussi des mêmes privilèges que les hommes. Mais voyons cela de près.

Dans les sociétés occidentales antiques...

La femme est perçue comme un individu de sexe féminin, dit sexe faible. Elle est donc définie par son anatomie et non pas par son essence et son rapport social à l’homme. Pire encore, c’est le péché originel, la faute, la culpabilité... bref une créature du mal dont la mission est de faire chuter l’homme.

Ainsi, dans la vision grecque, la gardienne des enfers (Hadès) est Perséphone. Elle s’est enlevée les seins et martyrise les hommes.

Héritage du nomadisme et du patriarcat, la femme n’a pas de personnalité juridique, elle n’hérite pas, ne vas pas à l’école, se contente de procréer et est totalement dépréciée dans la société. Une des traces visibles de cet état de fait est qu’il existe un mot pour désigner le meurtre du père ou du frère (parricide fratricide) mais il n’existe rien pour le meurtre de la femme ou de la sœur.

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FEMMES GRECQUES

Dans l’Afrique ancienne (Egypte/Nubie/Ethiopie)...

La femme n’est pas seulement définie par son sexe mais aussi par sa nature divine. C’est celle qui a la possibilité de donner la vie, de procréer (Messou, Messi). Sa nature profonde est donc valorisée et divinisée.

Au-delà, elle est celle qui, dans son rapport à l’homme, jouie d’une quadruple perceptions. En effet, elle est la mère, l’épouse, la déesse et la sœur. Héritée du sédentarisme et du matriarcat, cette perception sociale reflète les idéaux spirituels des africains anciens :

- La divinité de la sagesse, de la vérité et de la justice (Maat) est une femme,

- La protection de pharaon était confiée à une nubienne, la déesse Anouket,

- Isis, était à la fois la femme et la sœur d’Osiris,

- La mère est désignée en écriture hiéroglyphique par le vautour en raison de l’attention que porte cet animal à sa progéniture.

Ainsi, tout comme les déesses, les Africains anciens représentaient leur femme de couleur or (jaune, l’or est la chair des déesses) dans leurs réalisations artistiques (peintures, sculptures, etc...).

Il est encore intéressant de noter que l’homme est généralement représenté avec sa femme, ou placé entre sa femme et une déesse (exemple celle de sa localité pour un personnage important).

La littérature égyptienne nous révèle encore que les hommes, prenaient soin de leur femme et de leur vie familiale.

"Fils respectueux, tendres époux, parents attentifs et bien souvent indulgents, ils tenaient avec un zèle que l’on pourrait qualifier de méthodique, à pratiquer les vertus qu’ils avaient en grand honneur. Et maintes fois, à les en croire, ils donnèrent l’exemple aux générations futures" souligne Elisabeth Laffont (Cf. Les livres de sagesses des pharaons, éd. Folio).

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FEMME EGYPTIENNE

Epoux fidèles certes, les hommes étaient aussi débordant d’amour pour leur femme. Un papyrus nous le révèle (CF. Papyrus Chester Beatty I) :

"Amante unique, sans pareille

Plus belle que toutes les autres femmes

Vois, elle est comme (l’étoile) Sirius qui apparaît,

Au début d’une année heureuse.

D’un éclat radieux, d’un teint délicat !

Charmeur est son regard

Suaves ses paroles,

Elle n’a pas un mot de trop.

Son cou est gracieux, fermes sont ses seins,

Sa chevelure est aussi vraie que le lapis-lazuli,

L’ambre de ses bras l’emporte sur l’or,

Des doigts semblables aux boutons de lotus,

Ses fesses galbées épousent le modèle idéal,

Noble est son maintien dans la démarche,

Elle a capturé mon cœur de son amour".



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LES EXPLOITS ECONOMIQUES DES FEMMES RWANDAISES

LES EXPLOITS ECONOMIQUES DES FEMMES RWANDAISES
CHANTAL NAMUKUNZI

Certaines femmes rwandaises se vantent d’avoir acquis un pouvoir économique important à partir de rien grâce à la politique de la promotion du genre qui leur a donné l’audace d’exploiter leurs compétences intellectuelles comme c’est le cas pour les hommes.

Agée de 29 ans et mère de deux enfants, Madame Françoise Mukamwiza, est l’une des femmes rwandaises qui n’ont pas eu la chance de poursuivre leurs études. Grâce au fonds de garantie pour les femmes se trouvant à la Banque Nationale du Rwanda (BNR), elle a eu un crédit à la banque populaire qui l’a aidée à embrasser le métier du commerce en partant du néant.

Pour le moment elle s’occupe de l’habillement au marché de Nyabugogo avec un capital de plus de 3 millions de frw.

Mme Françoise Mukamwiza était une femme de ménage après son mariage en 2003 car elle ne pouvait pas trouver de l’emploi sans diplôme.

«

Selon elle, son mari travaillait seul pour la survie de la famille. C’est après la faillite dans ses affaires que Françoise a pensé aussi à travailler pour l’épauler, mais jusque là, elle ne savait pas toujours quoi faire et par où commencer. ;» témoigne Madame Mukamwiza Françoise.

«Une amie m’a informée un jour qu’il ya des formations organisées en faveur des femmes pour promouvoir leur développement socio-économique et j’ai été très intéressée. Depuis lors, j’ai eu la chance de participer à des différentes formations et j’ai obtenu 4 certificats

«Ainsi donc, à travers le fonds de garantie pour les femmes, j’ai demandé un crédit d’un million à la banque populaire en décembre 2009, grâce à ceci je me suis engagée dans le commerce que j’exerce actuellement avec succès,» révèle-t-elle.

Elle affirme que dans 8 mois seulement elle a quitté le néant pour arriver à un capital de plus de 3000.000frw. «Je paye mon crédit et le loyer sans difficulté et j’arrive à épauler mon mari dans la satisfaction des besoins de la famille.

Mme Françoise compte prochainement demander un crédit d’environ 5 millions frw pour faire le commerce en gros en achetant des marchandises dans les pays voisins, selon ses dires.

Monsieur Niyomwungeri J.M.V, (mari de Françoise), pour sa part, témoigne que sa femme l’a surpris en progressant très vite dans le métier du commerce. Elle montre des capacités satisfaisantes dans ses affaires et le développement économique du foyer évolue vite puisque les charges sont partagées.

La Nouvelle Relève a également contacté Madame Ubarushimpuhwe Immaculée, qui aussi à travers le fonds de garantie pour les femmes, a eu un crédit qui l’a aidée à se procurer une voiture de 5,3millions frw qui fait le taxi en ville. Elle l’a confiée à son mari, Rafiki Kagabo, qui en est le conducteur.

«Mon mari n’avait pas d’emploi, ainsi donc, j’ai pensé comment sortir de cette situation et lui permettre de poursuivre ses études car c’était sa première ambition. A l’aide de fonds de garantie pour les femmes, j’ai demandé un crédit de 5 millions à la banque populaire que j’ai obtenue en février 2009 et j’ai acheté une voiture neuve de marque Carina pour 5300.000frw. Mon mari qui détenait un permis de conduire a trouvé une occupation et fait le taxi en ville pour le moment. Il arrive à payer ses études et rembourser le crédit sans problème.»

Monsieur Rafiki Kagabo (le mari d’Immaculée) loue l’initiative de son épouse qui est parvenue à lui donné de l’emploi.

Pour le Dr Diane Gashumba, Présidente de Conseil National des Femmes (CNF), la paix, la sécurité, l’épanouissement ainsi que la politique d’égalité de genre sont à la base du développement du pouvoir économique de la femme rwandaise car en cas des guerres et des violations des droits humains, elle est la première victime, le génocide perpétré aux Tutsi en 1994, en est une référence au Rwanda.

«

Ensuite, poursuit-elle, des organisations et associations des femmes luttant pour les droits de la femme ainsi que leurs participations aux instances de prise de décision ont été des voies du plaidoyer pour accéder aux opportunités du pouvoir économique de la femme au Rwanda.

Le pouvoir économique de la femme au Rwanda a été favorisé par la politique d’égalité de genre en donnant les mêmes chances et opportunités à tous les sexes et ceci n’était pas défendu seulement par les femmes mais aussi les hommes et les autorités en particulier ; conclut la présidente du CNF.

Le pouvoir économique que détiennent certaines femmes rwandaises prouve leurs capacités et leurs compétences dans le développement socio-économique de leurs foyers et du pays en général. Actuellement on a des femmes ingénieures, médecins, artisanes, musiciennes, maçonnes, grandes commerçantes, investisseurs, etc. qui sont propriétaires des grands bâtiments, véhicules… ; d’autres se sont regroupées dans des coopératives surtout en milieu rural et réalisent d’importantes activités génératrices des revenues" ; a indiqué Dr Gashumba.
Dans une année et demie année et demi quand le crédit aurait terminée on bénéficiera de plus et j’entreprendrai un autre grand projet"; a affirmé Mme Ubarushimpuhwe qui travaille à l’hôpital de la police à Kigali.
Témoigne Mme Immaculée.
Je n’ai pas eu la chance d’étudier parce que j’étais orpheline, je ne pouvais pas réaliser des revenus sans qualification.» Déclare-t-elle.