Rosa Lee Parks
1913-2005
Couturière
Celle que l'on surnommait la "mère du mouvement des Droits Civiques", avait initié les combats de défenseurs de la cause noire aux Etats-Unis tels que Martin Luther King ou Malcom X.
Rosa Lee Parks est née le 4 février 1913 à Tuskegge en Alabama, fille d'un charpentier et d'une enseignante, se souvient le «Washington Post», élevée par sa mère et ses grands-parents, Rosa Louise McCauley avait grandi avec le souvenir d'un grand-père montant la garde devant la maison familiale, un fusil à la main, en cas d'attaque du Ku Klux Klan. En la voyant se défendre enfant contre les attaques d'un petit garçon blanc, sa grand-mère lui avait promis qu'elle finirait lynchée avant l'âge de 20 ans.
A vingt ans, elle milite pour le NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), le grand mouvement pour les droits civiques.
Au lieu de quoi, à Montgomery, une bibliothèque musée à son nom a été aménagée sur les lieux de son arrestation.
Un jour, Rosa Lee Parks a dit non.
En 1955 à Montgomery, en Alabama, dans le sud des Etats-Unis, la ségrégation est encore institutionnalisée. A cette époque, les quatre premières rangées des bus de la ville sont réservées aux Blancs, les Noirs ont droit à celles situées à l'arrière du bus et, si un Blanc a besoin de s'asseoir, la rangée de passagers noirs doit laisser son siège.
Le 1er décembre 1955, à Montgomery, dans cette ville de l'Alabama si «typique» du sud américain ségrégationniste, Rosa Parks, couturière de 42 ans, est assise à l'avant de la section noire lorsque le bus se remplit. Le conducteur lui demande ainsi qu'à ses trois voisins de céder leur place pour un blanc. Les trois se lèvent. Elle refuse de céder sa place à un blanc. Elle n'est pas spécialement fatiguée, précisera-t-elle plus tard, sinon du traitement des Noirs.
Arrêtée par la police, le refus de Rosa lui avait valu sa condamnation pour violation d'un règlement local: une amende de dix dollars, se souvient le «New York Times».
Mais, sanctionnée pour son militantisme, la couturière a perdu son emploi dans un grand magasin. Elle et Raymond Parks, son mari barbier, essuient des menaces de mort et craignent les attentats. "Si j'avais réfléchi plus profondément à ce qui pourrait m'arriver, je serais peut-être descendue du bus", admettra-t-elle plus tard dans son autobiographie. En 1957, ils quittent la ville pour le nord. A Detroit, dans le Michigan, elle travaillera vingt ans pour un parlementaire démocrate, montera avec son mari une association d'aide à l'éducation des jeunes et continuera à sillonner le pays pour défendre les droits civils.
Elle avait juste été "quelqu'un qui voulait s'asseoir dans le bus". C'est ce que Rosa Parks, avait expliqué en 1995 au Washington Post pour justifier son geste qui, il y a cinquante ans, galvanisa le mouvement noir des droits civiques.
381 jours de boycott
A Montgomery, ce n'est pas le premier acte de défiance face aux lois ségrégationnistes, mais Rosa Parks, une femme honnête et travailleuse, présente un profil parfait de plaignant pour la NAACP, l'Association de défense des droits civils, qui s'empare de son cas et le fait remonter jusqu'à la Cour suprême. Simultanément,
Un jeune pasteur noir de Montgomery, Martin Luther King, alors âgé d'à peine 26 ans, prit la tête du boycott des bus de Montgomery par la communauté noire, et du mouvement non-violent contre la ségrégation et la discrimination raciale qui devaient déboucher sur un changement de la législation au niveau local, de l'Etat et enfin au plan fédéral en faveur des noirs américains. «L'arrestation de Parks», notait King en 1958, «fut davantage le facteur déclenchant que la cause de la colère.»
Les Noirs, qui représentent alors les deux tiers des usagers des bus de la ville, se déplacent à pied, s'arrangent pour partager leur voiture, tandis que des compagnies de taxi sympathisantes suivent les itinéraires des bus, s'arrêtant aux arrêts pour des tarifs dérisoires. Après 381 jours de boycott, la Cour suprême déclare les lois de Montgomery anticonstitutionnelles. Martin Luther King et Rosa Parks deviennent des icônes du mouvement des droits civiques.
Condamnation de la ségrégation par la Cour suprême
Cette action des noirs de Montgomery allait déboucher sur la condamnation par la Cour suprême des Etats-Unis de la ségrégation dans les autobus et le début du mouvement pour les droits civiques. "Elle s'est assise pour que nous puissions nous lever", a résumé lundi le révérend Jesse Jackson, dans un entretien au «New York Times».
Cinquante ans après cet acte de défiance impensable qui allait marquer le mouvement pour les droits civiques des noirs américains, Rosa Parks s'est éteinte le 24 octobre 2005 à son domicile, à Detroit. Elle avait 92 ans et était devenue, par son geste, pionnière et symbole de la défense des droits des noirs aux Etats-Unis.
NB: En 1892, Homer Plessy, passager métisse, refusa de céder sa place à un Blanc. C'est à la suite du procès entre Plessy et la compagnie de chemins de fer que la Cour Suprême décida d'établir la loi "séparés mais égaux" , qui donnait un statut officiel à la ségrégation raciale aux Etats-Unis.
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