dimanche 29 janvier 2012

« Malaika Designs », ou comment deux jeunes ghanéennes revalorisent le pagne africain

Ces dernières années, que nous soyons mordus de la mode ou novices en la matière, nous avons pu remarquer l’internationalisation du pagne. Certaines stars l’arborent fièrement, et, en tant qu’africains, nous devons avouer que nous le prenons comme un clin d’œil à notre mère patrie, en espérant que cela redonnera envie à nos jeunes sœurs de suivre les traces de nos mamans. Bien sur, rien ne les empêchent d’adopter ces vêtements traditionnels à la mode actuel en faisant preuve d’imagination. En effet, Mode et habits traditionnels ne font pas deux, au contraire les deux vont de pairs, il suffit d’avoir « le truc ». En tout cas, prouver que cela n’a rien d’insurmontable est le défi que se sont fixés Rosemary Dede et sa cousine Adwoa Ode- Dombrowe en créant le label « Malaika Designs ». Depuis 2010 maintenant, elles proposent une collection de vêtements reflétant le mariage parfait entre l’Afrique et l’Europe, à l’image de la petite Malaika (« Ange » en swahili), fille de Adwoa.

Enthousiasmé par l’initiative de ces jeunes africaines, Bana Mboka n’a pu s’empêcher de vous faire part de leur projet. Ainsi, Rosemary Dede a accepté de se confier à nous et de nous en dire davantage sur Malaika Designs.

Bonjour Rosemary, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes et nous raconter comment vous avez débuté dans ce milieu qu’est la mode ?

Adwoa Ode-Dombrowe & Rosemary Dede

J’ai étudié le tourisme en secondaire et ensuite j’ai continué mes études en supérieur en Office Management en option « Intercultural Relations Management ».

Il y a 1 an et demi, ma cousine et moi discutions de la mode et du fait que beaucoup de jeunes africains commençaient à porter des vêtements contemporains avec une touche africaine.

J’avais été en vacance, cette année là, au Ghana pour la première fois et, pendant mon séjour, je suis entrée en contact avec plusieurs jeunes femmes de la diaspora Ghanéenne. Elles me parlaient de leurs envies de porter des vêtements modernes mais avec des touches africaines.

C’est en rentrant en Belgique que l’idée m’est venue. J’en ai fait part à ma cousine une fois à Berlin et c’est là qu’elle m’a avoué y avoir pensé également. C’était son rêve de petite fille, d’avoir sa propre marque de vêtement.

Ainsi, nous sommes entrées dans cet univers par envie de se faire belle en portant des vêtements qui nous représentent et représentent notre pays, le Ghana, mais plus généralement le continent africain. Je n’ai aucune formation dans ce domaine, mais seulement beaucoup d’amour et d’ambition.

Comment décririez-vous le style vestimentaire que vous mettez en avant ? Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Nous pouvons décrire ce style vestimentaire comme un style contemporain, moderne avec une touche africaine. Certains disent Afro chic, Ethnic chic.

Nous tirons nos inspirations de partout. En effet, nous nous laissons inspirer par tout ce qui nous entoure, notamment la ville de Berlin et bien entendu le Ghana, nos mères, nos amis etc…

Quel genre de clientèle visez-vous ?

Nous visons un peu tout le monde, nous avons des pièces pour les jeunes femmes qui aiment porter des couleurs, mais aussi les femmes qui veulent plutôt mettre en valeur certaines parties de leur corps avec des vêtements qui les représentent au mieux.

Rosemary Dede dans une de ses créations

Nous voulons que chacun puisse trouver quelque chose qui le rend unique parmi nos différentes collections.

Quels sont vos projets à long terme ?

Dans l’avenir nous aimerions avoir une boutique Malaika Designs à Berlin et à Anvers mais surtout avoir la possibilité de continuer à faire ce que nous aimons sans limites.

Par ailleurs, nous projetons également d’avoir des ateliers Malaika Designs pour permettre à d’autres jeunes créateurs de découvrir le métier de créateur et, qui sait, les aider à réaliser leur rêve.

Quel serait votre message de soutien à la jeunesse africaine aspirant à créer également sa propre entreprise ?

Tout d’abord, il est important d’aimer ce que l’on fait parce que cela demande énormément de travail. De plus, il est plus facile de gérer les problèmes lorsque l’on est passionné.

Je voudrais aussi leur dire que ne pas avoir reçu de formation ne doit pas être un obstacle pour eux, le tout est de pouvoir s’associer avec d’autres personnes qui, elles, maîtrisent ce domaine. Il faut être capable de continuer à apprendre et à se former continuellement.

Ils doivent vraiment savoir qu’il est primordial de comprendre la raison pour laquelle ils veulent commencer leur propre entreprise. L’argent ne doit pas être le but premier, ils doivent surtout être motivés par l’envie de faire du bien ou de créer quelque chose qui pourra servir à quelqu’un mais, surtout, de garder en tête que le principal est de vivre leur rêve à fond.

Le message le plus important que je puisse faire passer est donc de pouvoir faire ce que vous aimez et le faire d’abord pour soi-même et ensuite vous penserez au reste. Le mot d’ordre : être son premier fan !

Bana Mboka remercie encore une fois Rosemary pour ce message plein d’espoir envers ses jeunes frères. Nous souhaitons une bonne continuation à « Malaika Designs », que tous les projets puissent se concrétiser, pour que ses fondatrices puissent vivre leur rêve jusqu’au bout.

La femme noire est tellement belle en pagne, il serait dommage de s’en priver. Nous sommes persuadés que si vous n’en êtes pas encore convaincus, un tour sur le site http://malaikadesigns.de/ vous fera changer d’avis. Que de belles couleurs, que de beaux modèles ! A coup sûr, vous ne passerez pas inaperçu à cet évènement auquel vous pensez depuis des mois, mais pour lequel vous ne trouvez toujours pas « la tenue idéale ».

A propos de l'auteur

Pauline Lomata, rédactrice pour Bana Mboka.

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