dimanche 29 janvier 2012

Femmes remarquables... Angela Davis

Angela DavisFéministe africaine, professeur de philosophie et auteur de traités politiques, communiste et activiste radicale dans la lutte pour les droits des classes sociales exploitées, les droits des citoyens afro-américains et pour l’égalité des sexes.

Angela Yvonne Davis est née le 26 janvier 1944 dans une famille afro-américaine instruite à Birmingham, Alabama, dans le sud des Etats-Unis. Elle est l’aînée de quatre enfants et ses parents sont enseignants. Juste après sa naissance, son père ne donne plus de leçons et ouvre une station essence. Sa mère est intitutrice primaire. Angela suit des cours de danse et de piano, excelle à l'école et lit beaucoup.

Communiste
Lors de ses 15 ans, Angela reçoit une bourse pour Elizabeth Irwin, une école ouverte d'esprit au niveau ethnique et racial de New-York. C’est là qu’elle rentre en contact avec le socialisme radicale et elle devient membre d’un mouvement de jeunesse communiste, Advance.

Elle lit le « Manifeste Communiste » en classe et tout prend tout son sens. L’oppression des Noirs par les Blancs, les humiliations, les intimidations, le manque d’intérêt et le mépris d’un groupe pour l’autre : tout cela ne provient pas d’une haine personnelle. Cette haine est causée et soutenue par le système capitaliste sans pitié qui survit en cultivant l’oppression pour obtenir des bénéfices. L’appât du gain est le seul et l’unique motif des comportements des Blancs vis-à-vis des Noirs. Suite à cela, toutes les frustrations de sa jeunesse trouvent une explication : les ségrégations raciales dans le bus et à l’école, les armes cachées et les bains de sang dans les plaines de jeux, les rafles de la police, la détresse et la peur.

L’idéologie communiste procure à Davis un cadre cohérent dans lequel elle peut montrer son expérience. Pour cette adolescente intelligente, c’est une bouée de sauvetage. Mais de cet engagement politique, il n’en est pas encore question à ce moment. Davis évolue donc progressivement vers l'engagement politique.

Développement intellectuel
Angela Davis reçoit une bourse d’étude pour l’université Brandeis, université de Blancs, dans le Massachusetts, où elle obtient son diplôme de philosophie en 1965. Entretemps, elle part un an à Paris pour approfondir l’étude du français et de Sartre. Lors d’une action pendant la crise de la Baie de Cochons cubaine, elle rencontre le sociologue marxiste et philosophe Herbert Marcuse. Elle est influencé par ses idées et de retour à Brandais, elle suis des cours chez lui. Il la considérera toujours comme sa meilleure étudiante.

Avec son diplôme obtenu avec grande distinction, elle pourra aller étudier chez le Theodor Adorno à l’Institut für Sozialforschung de Franckfort. Là, elle étudiera Marx, Hegel et Kant (surtout son analyse de la violence lors de la Révolution française). Mais en 1967, le mouvement de protestation noir arrive aux Etats-Unis. Angela Davis doit y être et y sera. Avec l’accord de son promoteur Adorno, elle suit Marcuse à l’université de Californie à San Diego, où elle suit de près le mouvement « La Panthère Noire » et obtient un diplôme en master. Elle voyage en Allemagne pour achever son doctorat en philosophie à l’université de Humboldt dans Dublin-Est. Selon Davis, cela se passe mieux dans Dublin-Est avec l’héritage du fascisme que dans Dublin-Ouest.

Penseur théorique et activiste radical
En tant qu'intellectuelle avec beaucoup d'éducation, Angela Davis participe au mouvement des droits civiques aussi bien comme activiste révolutionnaire que comme penseur analytique. Davis est convaincue que seul le parti communiste américain a les capacités pour canaliser la vague émotionnelle des portestations noires et pour mettre en place un pouvoir politique durable. En 1969, Angela Davis travaille comme maître-assistant en philosophie à l’université de Los-Angeles. Sa tendance communiste notoire et son engagement croissant dans les actions radicales avec les « Black Panthers » sont la cause de son licenciement. Mais elle va directement en justice et récupère son emploi.

Dès 1970, elle devient une célébrité nationale lorsqu’elle est sur la liste du FBI des 10 personnes les plus recherchées. Elle se cache lorsqu’il semble qu’une arme enregistrée à son nom soit impliquée dans un enlèvement avec assassinat par des activiste noirs. Button met foto Angela Davis Des posters et « boutons » apparaissent avec sa fameuse coupe de cheveux afro-américaine pour la campagne ‘Free Angela Davis’ dans tous les Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays. Après 16 mois de prison, elle est complètement acquittée de ses accusation concernant la prise d’otage, la conspiration et le meurtre. Angela devient ainsi une icône de la lutte noire contre l’oppression des Blancs, elle lutte également contre l’exploitation capitaliste des classes sociales de travailleurs, des Blancs et Noirs, des femmes et des hommes.

Engagement politique
A la fin des années 1960, Angela Davis rejoint le « Black Panther Party » et devient membre du Parti Communiste des Etats-Unis (CPUSA). En 1980, elle s’inscrit comme candidate à la vice-présidence du CPUSA. Elle réessaie en 1984. Un des points importants de sa politique est la suppression de l’industrie carcérale aux Etats-Unis, qui encourage la criminalité au lieu de la corriger et qui est très raciste.

En 1989, elle rassemble ses discours de 1983 à 1987 et publie cela dans Women, Culture, and Politics. Pour Davis, tout a un statut politique. En 1997, elle confirme la rumeur qu’elle est lesbienne. L’identité sexuelle est pour elle un point de lutte politique pour créer un féminisme de la classe ouvrière noire. Elle explique cela dans Blues Legacies and Black Feminism (1998).

Le féminisme noir
Les femmes noires sont réprimées trois fois : d’abord à cause de leur classe sociale, de leur race et de leur sexe. Angela Davis a dénoncé dans Women, Race & Class (1982) l’évolution historique l’intersection entre le mouvement des femmes, le mouvement de libération des Noires et la lutte des classes. Elle découvre aussi dans la pratique que ces femmes doivent jongler pour combattre ces différentes formes de discrimination.

On lui a reproché d’avoir accordé son attention aux races et aux classes mais elle a laissé derrière elle la discrimination des sexes. Néanmoins, on la retrouve dans les congrès internationaaux pour les droits des femmes. Mais elle lutte contre le sexisme à travers son travail. Angela Davis est à la base du féminisme noir, ou « womanism » comme ce mouvement s’est lui-même appelé, aux Etats-Unis.

Le mouvement féministe est commencé avec les intérêts des femmes blanches : le droit à un travail et le droit à l’avortement. Les femmes noires ont déjà un travail, mais comme domestiques. L’avortement leur fait penser à une politique eugénique dussiècle précédent pour éliminer les ‘races inférieures’.

La lutte pour les droits des citoyens noirs est surtout une affaire d’hommes. Les femmes noires tombent toujours à l’eau. C’est pourquoi créer un nouveau mouvement de femmes afro-américaines avec sa propre théorie résoudrait, selon eux, la combination des problèmes et mènerait à l’auto-détermination. Le féminisme noir croit que le sexisme et le racisme sont toujours liés. La libération des femmes noires apporte la liberté de chacun, étant donné que ce sera la fin de l’exploitation des races, des sexes et des classes sociales.

Une femme occupée
Ces trois dernières décennies, Davis enseigne dans des universités, surtout aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique dans les Caraïbes et dans l’ancienne Union soviétique. Elle a publié bon nombre d’articles, d’essais et d’ouvrages. Elle s’exprime au sujet de l’agression des Etats-Unis dans les pays étrangers et du nationalisme noir. Elle donne surtout des conférences sur le racisme en relation avec la violence sexuelle, l’histoire de l’esclavage et la perspective des femmes noires.

Malgré le fait que Ronald Reagan en tant que gouverneur de Californie a un jour juré qu' Angela Davis n’enseignerait plus jamais dans cet état, elle a été nommée définitivement comme professeur de faculté à l’université de Californie au département « History of Consciousness ». Elle y enseigne des études sur le féminisme, des études afro-américaines, une théorie critique, la culture de la musique populaire et de la consicence sociale, une philosophie sur la punition (prison de femmes).

Encore aujourd’hui, Angela Davis (64) joue un rôle essentiel dans la lutte contre l’injustice sociale et la discrimination des races, de la nature et du genre sexuels. Depuis son arrestation et sa peine de prison, elle plaide pour la suppression radicale des prisons.

Ses publications

  • Are Prisons Obsolete? (2003)

  • Imagining Medea: Rhodessa Jones and Theater for Incarcerated Women (2001)

  • Global Critical Race Feminism: An International Reader (1999)

  • Blues Legacies and Black Feminism: Gertrude "Ma" Rainey, Bessie Smith, and Billie Holiday (1998)

  • The Angela Y. Davis Reader (1998)

  • The House That Race Built (1998)

  • Resisting State Violence: Radicalism, Gender, and Race in U.S. Culture (1996)

  • Nappy Happy: A conversation with Ice Cube and Angela Y. Davis. - Transition 58 (1993): 174-92

  • Violence Against Women and the Ongoing Challenge to Racism (1992)

  • Women, Culture, and Politics (1989)

  • Women, Race, and Class (1981)

  • If they come in the morning: Voices of Resistance (1971)

Rédigé par Brigitte Rys - février 2008
Traduit par Audrey Linchamps - février 2009

Ce bref aperçu est basé sur la documentation suivante, disponible dans la RoSa-databank:

Ouvrages par Angela Davis dans la bibliothèque RoSa

Ouvrages sur Angela Davis dans la bibliothèque RoSa

Recherchez le catalogue en ligne RoSa avec les mots clés: Davis Angela, bevrijdingsbeweging, zwart feminisme, zwarte vrouwen, racisme, Verenigde Staten,

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