Candide Bamezon, présidente de l'association des femmes chefs d'entreprises.
"Une nouvelle génération de femmes entrepreneurs"
Candide Bamezon-Leguede
Togo - secteur de l'artisanat
55 ans - 3 enfants
"Après avoir travaillé pendant 22 ans dans des organisations internationales, j'ai décidé de revenir dans mon pays et de m'y installer durablement avec ma famille. J'ai alors fondé, il y a 10 ans, une entreprise de créations artisanales. Je fais travailler 20 à 25 artisans. Des forgerons, des potiers, des ébénistes... L'idée étant de produire des objets modernes à partir de nos traditions et notre savoir-faire.
A l'ENA, je viens acquérir des techniques de management pour mieux gérer mes équipes. Quand on est une femme, ce n'est pas simple d'imposer une certaine autorité aux hommes.
Les Togolaises sont traditionnellement des femmes entrepreneurs. Elles gèrent plusieurs petites activités pour pourvoir répondre aux besoins de leur famille. Mais elles ont en général un niveau d'éducation assez faible et sont cantonnées au secteur informel.
Au sein de l'association des femmes chefs d'entreprises que je préside, notre objectif est de faire naître une nouvelle génération de femmes entrepreneurs. Des femmes qui accèdent à un bon niveau d'éducation, qui initient de nouvelles techniques de management et qui s'imposent dans le secteur formel. Mais il reste beaucoup à faire.
LOBBYING
En ce moment, nous faisons un gros travail de lobbying pour permettre aux femmes chefs d'entreprise de décrocher des marchés publics. Pour l'instant, elles sont inexistantes dans ce secteur réservé aux hommes. Nous plaidons pour la mise en place de quotas. On souhaiterait que 10 à 15 % des marchés publics soient réservés aux entreprises tenues par des femmes. Mais de notre côté, il faut que l'on prépare les Togolaises à ces nouveaux défis.
Au Togo, il existe encore de nombreux freins à l'entreprenariat féminin. Par exemple, une femme a pour obligation de montrer son certificat de mariage pour créer son entreprise. Comme s'il fallait être mariée pour savoir bien gérer son affaire ! "
Togo - secteur de l'artisanat
55 ans - 3 enfants
"Après avoir travaillé pendant 22 ans dans des organisations internationales, j'ai décidé de revenir dans mon pays et de m'y installer durablement avec ma famille. J'ai alors fondé, il y a 10 ans, une entreprise de créations artisanales. Je fais travailler 20 à 25 artisans. Des forgerons, des potiers, des ébénistes... L'idée étant de produire des objets modernes à partir de nos traditions et notre savoir-faire.
A l'ENA, je viens acquérir des techniques de management pour mieux gérer mes équipes. Quand on est une femme, ce n'est pas simple d'imposer une certaine autorité aux hommes.
Les Togolaises sont traditionnellement des femmes entrepreneurs. Elles gèrent plusieurs petites activités pour pourvoir répondre aux besoins de leur famille. Mais elles ont en général un niveau d'éducation assez faible et sont cantonnées au secteur informel.
Au sein de l'association des femmes chefs d'entreprises que je préside, notre objectif est de faire naître une nouvelle génération de femmes entrepreneurs. Des femmes qui accèdent à un bon niveau d'éducation, qui initient de nouvelles techniques de management et qui s'imposent dans le secteur formel. Mais il reste beaucoup à faire.
LOBBYING
En ce moment, nous faisons un gros travail de lobbying pour permettre aux femmes chefs d'entreprise de décrocher des marchés publics. Pour l'instant, elles sont inexistantes dans ce secteur réservé aux hommes. Nous plaidons pour la mise en place de quotas. On souhaiterait que 10 à 15 % des marchés publics soient réservés aux entreprises tenues par des femmes. Mais de notre côté, il faut que l'on prépare les Togolaises à ces nouveaux défis.
Au Togo, il existe encore de nombreux freins à l'entreprenariat féminin. Par exemple, une femme a pour obligation de montrer son certificat de mariage pour créer son entreprise. Comme s'il fallait être mariée pour savoir bien gérer son affaire ! "
Esther Diendere Rambe du Burkina Faso
"Vous ne paraissez pas crédible"
Esther Diendere Rambe
Burkina Faso - secteur agroalimentaire
47 ans - 3 enfants
"Biologiste de formation, pendant plus de 20 ans, j'ai enseigné en collège et lycée. C'est en voulant expliquer la transformation du lait à mes élèves que j'ai eu l'idée de monter une "fromagerie pédagogique". Dix ans plus tard, c'est devenu une véritable entreprise de transformation de produits laitiers. Nous produisons aussi des jus à partir de fruits locaux et nous conditionnons l'eau en sachet.
MODERNISER
Aujourd'hui, je voudrais moderniser l'unité, investir dans du nouveau matériel, embaucher un peu plus, et parvenir à vendre au-delà du Burkina Faso et pourquoi pas en Europe ! Je mise notamment sur nos jus de fruits très originaux.
Mais en tant que femme, ces projets ne sont pas simples à mener. Vous ne paraissez pas crédible. C'est comme si l'investissement que j'envisage de faire serait au-dessus de mes capacités. J'ai donc beaucoup de difficultés à trouver des sources de financement. J'ai besoin de garanties solides. D'ailleurs, pour obtenir les crédits qui m'ont permis de lancer la fromagerie, j'ai dû demander à mon mari qu'il m'autorise à utiliser le titre foncier de la famille.
Cette formation de management à l'ENA arrive vraiment au bon moment pour moi !"
Burkina Faso - secteur agroalimentaire
47 ans - 3 enfants
"Biologiste de formation, pendant plus de 20 ans, j'ai enseigné en collège et lycée. C'est en voulant expliquer la transformation du lait à mes élèves que j'ai eu l'idée de monter une "fromagerie pédagogique". Dix ans plus tard, c'est devenu une véritable entreprise de transformation de produits laitiers. Nous produisons aussi des jus à partir de fruits locaux et nous conditionnons l'eau en sachet.
MODERNISER
Aujourd'hui, je voudrais moderniser l'unité, investir dans du nouveau matériel, embaucher un peu plus, et parvenir à vendre au-delà du Burkina Faso et pourquoi pas en Europe ! Je mise notamment sur nos jus de fruits très originaux.
Mais en tant que femme, ces projets ne sont pas simples à mener. Vous ne paraissez pas crédible. C'est comme si l'investissement que j'envisage de faire serait au-dessus de mes capacités. J'ai donc beaucoup de difficultés à trouver des sources de financement. J'ai besoin de garanties solides. D'ailleurs, pour obtenir les crédits qui m'ont permis de lancer la fromagerie, j'ai dû demander à mon mari qu'il m'autorise à utiliser le titre foncier de la famille.
Cette formation de management à l'ENA arrive vraiment au bon moment pour moi !"
Justine Thunkam Diffo, juriste camerounaise
"Une pépinière de 4 à 5 salariés"
Justine Diffo TchunkamCameroun - secteur des nouvelles technologies
45 ans - 4 enfants
"Enseignante chercheur en droit, j'ai identifié un vrai besoin dans le milieu universitaire camerounais : l'accès à la documentation. Nos bibliothèques sont peu fournies. Elles n'ont quasiment pas de livres récents. Il faut prendre l'avion et partir à l'étranger pour accéder à une documentation de qualité.
En 2003, j'ai eu l'idée de collecter les mémoires et les thèses soutenues dans nos universités pour créer une base de données. Avec l'aide de collègues, j'ai créé un réseau : le Service d'étude et de recherche virtuelle. Mais nous nous heurtons à de nombreux obstacles.
ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE
D'abord les gens ne comprennent pas l'intérêt d'investir dans l'économie de la connaissance. Or, c'est un projet qui demande de l'argent. Par ailleurs, nous avons un gros souci technologique. Nous avons besoin d'une connexion Internet haut débit avec une bande passante stable pour pouvoir télécharger de gros fichiers. Or, au Cameroun, nous en sommes loin.
Aujourd'hui, je pense transformer ce projet associatif en une véritable entreprise avec la mise en place d'une pépinière de 4 à 5 salariés. L'idée est de faire payer l'accès aux informations que nous aurons rassemblées et éditées sur le net. Nous ciblons le monde universitaire mais aussi les professionnels du droit comme les avocats ou notaires.
Au Cameroun, la procédure pour fonder une société a été allégée et reste accessible aux femmes. Par contre les banquiers restent méfiants. Nous sommes pour eux un "mauvais risque". Ils ont peur que les femmes mélangent trop l'émotion et le professionnel et que la maternité ralentisse leur activité. Ils réclament toujours plus de garanties. J'ai donc dû demander de l'aide à mon mari qui dispose d'un salaire beaucoup plus élevé que le mien ! "
Propos recueillis par Camille SARRET
29 juin 2010
29 juin 2010
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