Environ 60 mille femmes avortent chaque année au Rwanda . Soit 25 sur 1000, selon une étude qui recense, pour la première fois, l'ampleur du problème dans ce pays.
L'enquête - réalisée par le ministère rwandais de la santé et un institut américain spécialisé dans la santé reproductive, l'Institut Guttmacher - détaille les raisons et les risques des avortements au Rwanda. L'interruption volontaire de grossesse y est interdite, mais la loi est en cours de révision.
Principale cause d'avortement, d'après cette étude : les grossesses accidentelles ; d'ailleurs, 47% des femmes enceintes n'auraient pas désiré leur bébé.
L'enquête estime à environ 60 mille le nombre d'avortements chaque année.
De plus, en 2009, plus de 16 mille Rwandaises ont dû recourir à des soins de santé suite aux conséquences d'avortements.
Les interruptions volontaires de grossesses sont pratiquées dans la clandestinité, la loi l'interdisant pour l'instant.
Les risques de complications sont nombreux car la plupart des avortements sont donc pratiqués par des agents non qualifiés comme les médecins traditionnels, les pharmaciens qui utilisent des méthodes dangereuses, voire les femmes enceintes elles-mêmes - et souvent dans des conditions qui ne respectent pas les normes d'hygiène.
Ces conclusions chiffrées sont publiées alors que le code pénal rwandais est en train d'être révisé.
L'avortement devrait devenir légal dans certains cas : en cas de grossesse après un viol ; lorsqu'une femme est tombée enceinte à la suite des pratiques traditionnelles; qu'elle a fait l'objet d'un mariage forcé ou a été victime d'inceste .
Dans le cas, enfin, ou la poursuite de la grossesse met en péril la santé de l'enfant à naître et de la mère.
En dehors de ces cas, la loi prévoit des peines allant de 2 à 20 ans de prison pour quiconque avorte délibérément.
L'Eglise catholique du Rwanda, pour sa part, comme le Vatican, estime que rien ne peut justifier ce qu'elle considère comme un meurtre prémédité.
BBC Afrique
20.03.2012
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