Même si la Journée internationale de la femme s'est appropriée le thème de l'autonomie des femmes rurales, la lutte contre la faim et la pauvreté, il n'en demeure pas moins que femmes et filles continuent à se heurter aux pires inégalités dans l'accès aux services sociaux ou aux discriminations. Les associations de défense du droit des femmes ont encore fort à faire même si elles notent quelques avancées. En Côte d'Ivoire, en début de semaine, a été lancée par exemple la campagne « Brisons le silence ».
Côte d'Ivoire
En Côte d'Ivoire, en début de semaine, a été lancée la campagne « Brisons le silence » avec pour objectif : convaincre les femmes victimes de violences de sortir de l'engrenage. Dans une étude réalisée juste avant la guerre, elles étaient déjà 34% à déclarer avoir subi une maltraitance dans l'année.
Aujourd'hui, les femmes doivent savoir qu'elles ne sont pas seules. Des spots publicitaires et des affiches sont diffusés dans tout le pays pour les informer que des solutions existent.
« Le maillage des infrastructures de l'État qui peuvent apporter un soutien aux femmes victimes de violences est bon, et même très bon. Simplement, je pense que la question est d'oser. Oser faire le pas pour en parler à sa famille ou oser faire le pas pour aller chercher de l'aide, à l'extérieur », explique Louis Falcy, directeur d'International rescue committee en Côte d'Ivoire, organisateur la campagne.
Le ministère de la Famille, de la Femme et de l'Enfant organise des missions à l'intérieur du pays pour convaincre les Ivoiriennes qu'une autre vie est possible. « Les femmes sont enfermées dans le carcan des problèmes économiques. Parfois, l'homme qui les violente est leur seul soutien et dans ces conditions, il est très difficile de briser le silence, indique Fanta Kaba Yaya, directrice de l'égalité et de la promotion du genre au sein de ce ministère, si elles savent qu'il y a une alternative, je crois qu'elles parleront ».
Le ministère a organisé des formations dans des activités génératrices de revenus dans tout le pays et il a ouvert des centres sociaux.
Ce 8 mars, la ministre de la Famille, de la Femme et de l'Enfant remettra solennellement un livre blanc des revendications des femmes, au président Alassane Ouattara.
En Côte d'Ivoire, il y a une femme colonel-major depuis des années à qui il ne manque plus que le grade de général! Cette promotion ne dépend que d'une volonté politique |
Gabon
Au Gabon, si la condition féminine s'est améliorée ces dernières années, les chantiers sont encore nombreux. L'Union européenne a placé la problématique du genre au coeur de tous ses programmes de coopération avec le gouvernement.
Au-delà des recommandations, elle finance aussi des actions concrètes, initiées par la société civile, pour des budgets de 100 000 à 200 000 euros.
On donne aux femmes la possibilité de mener des actions en justice. Ce qui leur est normalement refusé parce qu'elles n'ont pas le droit d'y accéder seules. |
Mauritanie
Une marche est organisée ce 8 mars 2012 contre les violences domestiques et sociales faites aux femmes dans les rues de Nouakchott . En Mauritanie, les femmes continuent de souffrir de discriminations. Seulement, 59% des femmes accouchent sous surveillance médicale. Le taux de mortalité à l'accouchement est l'un des plus élevés de la sous-région (*). Nous avons aussi des pratiques culturelles néfastes qui sont les mutilations génitales féminines, précise Aichetou Camara, présidente de l'association SOS Exclus, 70% des Mauritaniennes sont excisées ! Le pays manque de centres de formation féminins. Les salaires des femmes restent inférieurs à ceux des hommes.
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