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L’article 475 du Code pénal marocain permet au violeur d’une femme mineure d’épouser sa victime pour échapper à sa peine. Les violeurs se voient proposer par les juges d’épouser leurs victimes, au lieu de purger leur peine d’emprisonnement de cinq ans maximum et d’être ainsi exemptés de toutes sanctions.
Cette loi stipule que tout homme ayant enlevé ou séduit une fille mineure peut être acquitté s’il l’épouse avec le consentement de son tuteur légal. La législation marocaine ne reconnaît pas par ailleurs le viol conjugal.
Amina F., une jeune fille de 16 ans habitant la ville de Larache (Nord du Maroc) ne l’a pas supporté.
«La lycéenne qui a été contrainte de se marier à un membre de sa famille qui l’a violée alors qu’elle n’avait pas encore 15 ans s’est donnée la mort après avoir ingurgité une forte dose de poison», relate Febrayer.
D’après le quotidien «Al Massae», «la jeune fille a décidé d’avaler un poison pour rat au domicile de sa belle famille, désespérée par les mauvais traitements dont elle était victime de la part de son mari, ainsi qu’en raison du rejet de son propre père».
«Elle n’a pu trouver aucun soutien auprès de sa propre famille, ni auprès des autorités», précise Febrayer
«Pour éviter la «hchouma», le déshonneur, la famille de la victime et la famille du violeur se sont entendues sur un mariage pour que l’affaire ne s’ébruite pas. La jeune fille a subi dès lors des maltraitances de sa belle-famille et de son époux» peut-on lire sur Afriquinfos.
L’annonce du suicide a enflammé les réseaux sociaux et fait réagir nombre d’associations féministes qui se mobilisent depuis des années pour faire abolir cet article, sans succès.
Quelques jours avant le suicide d’Amina F., dans un communiqué publié à l’occasion du 8 mars, journée internationale de la femme, le Mouvement Alternatif pour les libertés individuelles (MALI) s’insurgeait de cet état de fait.
«L’appareil judiciaire marocain, ses magistrats, ainsi que le législateur, voient la femme victime de viol comme une "anomalie sociale" qu’il convient de "racheter" par le mariage. La sauvegarde de l’hypocrisie sociale est donc plus importante aux yeux du législateur que le crime en soi».
Pour ce mouvement, l’Etat n’est ni plus ni moins «complice des violeurs» car il légalise leur crime.
Cette histoire n’est malheureusement pas un cas isolé au Maroc. «Elles vivent avec leur violeur pour échapper à l’opprobre de la société», titrait récemment La Vie Eco qui rapporte le cas de jeunes femmes contraintes de se marier avec leurs agresseurs.
Lu sur Febrayer
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