La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda qui stigmatise le fait qu’« une fois de plus, les civils pâtissent des stratégies politiques et militaires ne sont que de simples pions aux yeux », cible les « stratèges qui soutiennent et financent les groupes armés pour leurs propres intérêts, que ce soit depuis la RDC ou depuis l’extérieur ».
Convaincue que « la poursuite des violences dans l’Est de la RDC est le reflet du lourd tribut payé par les victimes en raison de l’impunité qui frappe la région », elle a demandé mercredi 21 novembre dans un communiqué que les deux chefs rebelles congolais Bosco Ntaganda et rwandais Sylvestre Mudacumura, visés par des mandats d’arrêt de la CPI, soient « impérativement arrêtés ».
« Tant que Bosco Ntaganda et Sylvestre Mudacumura ne seront pas arrêtés et traduits en justice, ils continueront à être les principaux instigateurs de l’instabilité qui prévaut sur l’ensemble de la région des Grands Lacs, constituant ainsi la plus grande menace pour la population civile », fait-elle remarquer.
En effet, a-t-elle déploré, « le groupe de rebelles du M23, dirigé par des déserteurs de l’armée congolaise, dont Bosco Ntaganda, a étendu ses activités armées au Nord-Kivu avant d’occuper Goma ». « Les acteurs étatiques et non étatiques devraient faire de l’arrestation de ces deux fugitifs une priorité absolue. Il est temps d’écouter la voie des victimes de cette région. Leur appel est simple: elles veulent que justice leur soit rendue dès aujourd’hui », a-t-elle souligné.
« Allégations de crimes »
En fait, « ces crimes commis par des membres et des chefs du M23, ainsi que d’autres parties profitant de la situation chaotique, risquent de provoquer une escalade de violence dans la région ».
Pour les sanctionner, le bureau de la procureure Fatou Bensouda « examine actuellement des renseignements au sujet des menaces dont les populations civiles font l’objet et des allégations de crimes relevant de la compétence de la CPI ».
Selon le rapport final du Groupe d’experts de l’Onu, « les groupes armés, les réseaux criminels des forces armées congolaises et les mineurs se déplacent aisément vers les bassins aurifères, où le devoir de diligence n’a pas eu d’incidences sur les échanges.
Le minerai d’or extrait dans l’Est de la RDC est en quasi-totalité exporté en contrebande. Quelques grands négociants de Kampala et de Bujumbura en réexportent ainsi plusieurs tonnes par an, qui représentent des centaines de millions de dollars des Etats-Unis ».
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