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Les mariages précoces sont en recrudescence sur le continent, et au Cameroun en particulier.
La commémoration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre a permis de porter la lumière sur une forme de violence que subissent les jeunes filles et dont on parle de moins en moins. Pourtant, elle continue de provoquer d'importants dégâts. Il s'agit des mariages forcés et précoces. A travers un reportage, France 24 s’est intéressé ce problème persistant au Cameroun.
Dans les région du nord du Cameroun comme dans plusieurs pays d'Afrique, cette pratique est fortement répandue. Une tradition ancestrale qui a des répercussions sur la santé physique et morale de ces adolescentes que l’on force à se marier «avant leurs 15 ans, l'âge minimum légal prévu par le code civil camerounais».
Recueillies par des associations et des ONG qui luttent contre cette coutume, des milliers de jeunes filles ont subi le même sort qu'Izza, avant de fuir le cauchemar.
«C’est mon père qui m’a forcée… Il (l’époux qu’on lui a imposé) a cherché à coucher avec moi. J’ai refusé. Le deuxième jour, ce fut la même chose, on s’est bagarrés. C’est le troisième jour qu’il m’a eue. Il m’a forcée, il m’a frappée partout, tellement que je ne pouvais plus bouger et c’est comme cela qu’il m’a violée», raconte l’adolescente. Elle ajoute que c’est la découverte de sa grossesse qui l’a dissuadée de s’enfuir.
Lorsqu’elles parviennent à échapper à leurs bourreaux souvent bien plus vieux, c'est dans les locaux d’associations telles que Plan Canada ou encore auprès des assistantes sociales d’ALVF (Association de lutte contre les violences faites aux femmes) qu’elles trouvent du réconfort.
«Nous offrons l'encadrement et le suivi des filles et des femmes victimes et des survivantes de ces mariages précoces et forcés. Elles sont victimes de violences physiques, psychologiques, économiques aussi. Certaines ont même pensé à au suicide, au cas où elles ne parviendraient pas à échapper à leur situation».
Selon les chiffres des ONG, une fille sur deux serait victime de mariage forcé et précoce au Cameroun. C’est pourquoi ALVF lutte contre ce fléau et lorsque le mal est déjà fait, l’association créée en 1991, tente de faire retrouver à ces jeunes filles le chemin de l’école. Grâce aux éducatrices, elles reprennent une vie normale et ont leur apprend à connaître les agressions physiques à travers différents ateliers.
Lu sur France 24 et Plan Canada
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