lundi 16 décembre 2013

Israël: le don de sang d'une députée d'origine éthiopienne refusé

mis à jour le 
Capture d'écran Pnina Tamano-Shata
Capture d'écran Pnina Tamano-Shata


Parce qu'elle est noire, Pnina Tamano-Shata a vu son don de sang rejeté.

Le scandale met Israël dans l’embarras. Alors qu’elle voulait donner son sang, la jeune députée d’origine éthiopienne Pnina Tamano-Shatas’est vue opposer un refus catégorique de l’association Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix Rouge.
L’affront, enregistré par une caméra, a fait le tour des médias du pays:
«Selon les directives du ministère de la Santé, il n’est pas possible d’accepter le sang particulier d’origine juive éthiopienne», explique une responsable de l’organisme dans la vidéo.
La raison invoquée a soulevé l’indignation générale de Tel Aviv, à commencer par le Premier ministre Benyamin Netanyahu et le président Shimon Peres qui ont apporté leur soutien à la députée. Pourtant, la mesure est en accord avec une directive du ministère de la santé qui suggère de ne pas accepter le sang des juifs éthiopiens, considéré comme susceptible d’être porteur du virus du sida.
Première femme d’origine éthiopienne à siéger à la Knesset, Me Tamano-Shata a vivement réagi à ce qu’elle considère comme une «insulte»:
«J’ai 32 ans, je suis arrivée à l’âge de trois ans en Israël, j’ai effectué mon service militaire et j’ai deux enfants, il n’y aucune raison de me traiter de la sorte», s’est-elle indignée.
Depuis sa jeunesse, cette membre du Yesh Atid —un parti centriste fondé par Yair Lapid en 2012— se bat contre les préjugés attachés à sa communauté. En 1996, elle dénonçait déjà l’humiliation infligée par le centre israélien de transfusion sanguine qui s'était débarrassé des dons des immigrants éthiopiens.
En 2012, elle s’était également élevée contre l’instauration d’un système de contraception obligatoire à l’encontre des femmes éthiopiennes voulant entrer en Israël par les autorités de Tel Aviv. Révélée par le quotidien Haaretz, l'affaire avait fait grand bruit, mettant en lumière les discriminations qui touchent les «Falashmoras».
Après que le gouvernement de Yitzhak Rabin a reconnu leur judéité en 1975, les Ethiopiens de confession juive ont été nombreux à se rendre en Terre Sainte. Ils seraient aujourd’hui 120.000, dont 80.000 nés en Israel. 50% d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, quand c’est le cas de 16% de la population juive israélienne.
Lu sur JSSnews

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